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Alain Soral déménage en Suisse

Cela pourrait permettre à l’essayiste de contourner les sanctions subies en France, où il a été condamné à de multiples reprises

Alain Soral s'adresse aux journalistes à son arrivée au palais de justice de Paris, le 12 mars 2015. (Crédit : LOIC VENANCE / AFP)
Alain Soral s'adresse aux journalistes à son arrivée au palais de justice de Paris, le 12 mars 2015. (Crédit : LOIC VENANCE / AFP)

Début novembre, le journal suisse Le Matin dimanche révélait que le polémiste d’extrême droite Alain Soral louait depuis mi-octobre un appartement dans la ville de Lausanne, à proximité de la synagogue, sous le nom Robert (un autre de ses prénoms) Bonnet (son patronyme de naissance). Il cherchait là à potentiellement s’installer en Suisse, pays dont il détiendrait la double nationalité.

L’exil suisse de l’essayiste français a finalement été confirmé ce samedi par les médias suisses.

« M. Alain Bonnet a procédé à son inscription définitive auprès du Contrôle des habitants », a confirmé le municipal de la Sécurité de Lausanne, Pierre-Antoine Hildbrand. « Dès lors, officiellement, il habite en résidence principale depuis le 15 janvier 2020 à Lausanne. »

Alors qu’a eu lieu mercredi à Paris l’appel du mandat d’arrêt émis contre Alain Soral – l’affaire a été renvoyée au 28 mai –, ses détracteurs et la presse suisse avancent que ce déménagement pourrait lui permettre de contourner les sanctions subies en France, alors que la Suisse n’extrade pas ses ressortissants. Condamné à de multiples reprises pour antisémitisme et négationnisme par la justice française, son casier judiciaire suisse est vierge. Il pourrait ainsi être jugé en Suisse pour les mêmes faits, mais ni être extradé, ni purger une peine française en Suisse.

L’homme n’était pas présent à l’audience d’il y a quelques jours à la 13e chambre du Tribunal de grande instance de Paris. « Il a changé d’attitude. Avant, il s’affichait avec ses sympathisants dans les audiences qu’il exploitait comme une tribune politique. Depuis peu, il ne vient plus. Mercredi, il était absent. Personne ne savait où il était. Son avocat n’a pas confirmé à la Cour s’il résidait toujours en France », a expliqué Marc Knobel, historien français président de J’accuse !, association qui lutte contre l’antisémitisme sur Internet et partie civile contre Alain Soral.

« Il fuit la justice française, a ajouté l’historien. C’est aujourd’hui un exilé. […] Nous ne lâcherons rien en France. Et en Suisse, des associations l’attendent de pied ferme. Qu’il sache qu’elles prendront le relais », a-t-il ajouté.

« Installé désormais en Suisse, il va devoir se conformer à la loi », a réagi Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD). « L’article 261 bis de notre Code pénal qui punit les propos discriminatoires et négationnistes décrit précisément les limites à ne pas franchir. Et soyez assuré que nous resterons vigilants face à ce prédicateur de haine. »

En octobre dernier, Alain Soral avait été reconnu coupable d’injure publique antisémite et de provocation à la discrimination, la haine ou à la violence envers les Juifs pour avoir qualifié le Panthéon de « déchèterie cacher ». Il avait été condamné à un an de prison ferme. Ses propos injurieux avaient été prononcés dans une vidéo de 2018 postée sur son site internet, après l’inhumation de Simone Veil et de son époux.

Depuis un an, les revenus qu’il génère via son site Égalité & Réconciliation sont versés à une association basée à Genève intitulée « Les Amis genevois de la tolérance », a révélé Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris et petit-fils de l’ancien résistant et ex-président du Conseil des ministres, qui traque les militants d’extrême droite sur la Toile.

Étant donné que « les dons et les financements participatifs sont dans certains pays très difficiles à mettre en place » en raison de « pressions des pouvoirs » sur les banques, l’association se serait établie en Suisse, « dont la tradition de neutralité et de rigueur dans le secteur bancaire n’est plus à faire », afin de pouvoir récolter des dons, explique-t-il.

Interrogée par Le Point, l’association, installée à l’adresse du cabinet de Me Pascal Junod, l’un des avocats d’Alain Soral, explique se consacrer « exclusivement au mécénat ».

Selon Tristan Mendès-France, si l’association suisse lui permettrait non seulement de continuer à récolter des dons suite aux fermetures des comptes en banque d’E&R en France, ce montage financier pourrait également avoir des fins fiscales.

« Les internautes français versent donc leurs dons sur le compte d’une association en Suisse qui ne paie pas d’impôts. J’espère bien que les autorités françaises s’intéresseront à cet aspect », avait expliqué le maître de conférences à La Tribune de Genève.

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