Alger fustige « une campagne virulente » contre l’islam après les propos de Macron
Le Haut Conseil islamique regrette que cette campagne émane d'"un responsable qui se targue d'être le protecteur des valeurs de fraternité, de liberté et d'égalité"
Le Haut Conseil islamique en Algérie, une institution officielle, a fustigé lundi une « campagne virulente » contre l’islam, première réaction d’Alger aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.
« Nous déplorons l’émergence de groupes qui dévient des valeurs de humaines » et qui « au nom de la liberté d’expression, insultent l’islam et son Messager », a réagi le Haut Conseil, dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence algérienne.
« Le Haut Conseil islamique (HCI) condamne fermement cette campagne virulente contre le prophète Mahomet », poursuit cet organe consultatif qui dépend du président de la République.
Sans citer nommément le président français Emmanuel Macron, le communiqué regrette que cette campagne de dénigrement émane d' »un responsable qui se targue d’être le protecteur des valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité ».
Le communiqué fait allusion aux propos de M. Macron, qui a assuré que la France continuerait de défendre les caricatures de Mahomet lors de l’hommage mercredi dernier au professeur Samuel Paty, décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe.
Les déclarations de M. Macron ont suscité un flot de critiques dans le monde musulman, de la part de dirigeants politiques et religieux, d’élus mais aussi de simples citoyens sur les réseaux sociaux, et provoqué des manifestations et des appels au boycott des produits français.
Le HCI exhorte « les sages du monde, les organisations religieuses et de défense des droits de l’Homme ainsi que les instances du dialogue inter-religieux à faire face à ce discours extrémiste » et à « œuvrer pour le respect des symboles religieux communs contre la haine et le racisme ».
Par ailleurs, le recteur de la Grande mosquée de Paris, l’avocat franco-algérien Chems-Eddine Hafiz, considéré comme un modéré, a condamné dans un tweet les appels au boycott, dénonçant une « instrumentalisation de l’islam », « visant à discréditer » la France.
Plus ancienne institution musulmane en France métropolitaine, la Grande mosquée de Paris est contrôlée et largement financée par l’Algérie.