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Amnesty porte plainte contre la licence d’exportation du NSO Group

Cette initiative vise à empêcher la firme de logiciels espions de vendre ses produits à l'étranger qui, cédés à des régimes répressifs, mettraient "en péril" les droits de l'Homme

Une Israélienne utilise son iPhone face au bâtiment abritant le firme de cyber-sécurité israélienne NSO Group, le 28 août 2016 à Herzliya. (Crédit : AFP Photo / Jack Guez)
Une Israélienne utilise son iPhone face au bâtiment abritant le firme de cyber-sécurité israélienne NSO Group, le 28 août 2016 à Herzliya. (Crédit : AFP Photo / Jack Guez)

Amnesty international, dont le siège se situe à Londres, aux côtés d’autres activistes des droits de l’Homme a porté plainte devant la cour de district de Tel Aviv pour obliger le ministère israélien de la Défense à révoquer la licence d’exportation accordée au NSO Group, développeur de logiciels espions basé à Herzliya. Selon Amnesty, les produits de l’entreprise auraient été utilisés lors « d’attaques terrifiantes contre des défenseurs des droits de l’Homme partout dans le monde ».

La plainte souligne ainsi que le ministère « a mis en péril les droits de l’Homme en autorisant NSO à continuer à exporter ses logiciels espions », a fait savoir Amnesty dans un communiqué, lundi.

Le ministère de la Défense n’a pas répondu à une demande de commentaires sur la plainte qui a été déposée.

Au mois d’août 2018, un membre d’Amnesty avait été pris pour cible par un logiciel particulièrement invasif du NSO Group, un produit qui avait été également relié à des attaques contre des activistes et des journalistes en Arabie saoudite, au Mexique et aux Emirats arabes unis, a noté Amnesty dans la plainte.

Pegasus, logiciel de pistage téléphonique, a placé NSO sur le devant de la scène internationale. Des dissidents, des journalistes et autres personnalités de l’opposition ont affirmé que la technologie de la firme avait été utilisée par des gouvernements répressifs pour espionner leurs faits et gestes.

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi au formum économique mondial de Davos, en janvier 2011. (Crédit : AP Photo/Virginia Mayo)

Pegasus infecte les téléphones individuels en envoyant des messages demandant de cliquer sur un lien intégré. Si la cible clique sur ce lien alors l’entreprise prend le contrôle du téléphone – notamment de son contenu et de son historique – et elle se trouve en capacité d’activer micro et caméra à n’importe quel moment.

« NSO Group vend ses produits à des gouvernements connus pour des violations scandaleuses aux droits de l’Homme en leur donnant les outils nécessaires pour traquer les activistes et les critiques. Les attaques contre Amnesty International ont été le coup de grâce », a déclaré Danna Ingleton, directrice-adjointe d’Amnesty Tech, dans le communiqué.

« Le ministère israélien de la Défense a choisi d’ignorer les preuves évidentes faisant le lien entre NSO Group et les attaques perpétrées à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, et c’est pour cette raison que nous soutenons ce dossier. Tant que des produits comme Pegasus continueront d’être commercialisés sans contrôle et sans supervision appropriés, les droits et la sécurité des personnels d’Amnesty international – tout comme les droits et la sécurité des autres activistes, journalistes et dissidents partout dans le monde – seront en péril ».

L’action judiciaire est portée par Amnesty International dans le cadre d’une initiative conjointe avec l’Institut Bernstein de la faculté de droit de l’Université de New York, qui affirme vouloir rendre justice aux défenseurs des droits de l’Homme ciblés par ce logiciel malveillant.

« Viser les défenseurs des droits de l’Homme pour le travail qu’ils font en utilisant des outils de surveillance numérique invasifs ne peut être autorisé conformément aux lois relatives aux droits de l’Homme », a expliqué dans le communiqué Margaret Satterthwaite, directrice-adjointe de la faculté de droit de l’université de New York.

« Sans contrôles légaux plus forts, l’industrie des logiciels-espions permet aux gouvernements de fouler aux pieds le droit à la confidentialité, à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression », a-t-elle ajouté.

« Le gouvernement israélien doit révoquer la licence d’exportation du NSO Group et cesser de tirer des bénéfices de la répression d’Etat », a-t-elle poursuivi.

Le communiqué émis par Amnesty note que les recherches ont permis de confirmer l’usage de Pegasus, le logiciel du NSO Group, pour cibler « de larges pans de la société civile » – notamment au moins 24 défenseurs des droits de l’Homme, journalistes et parlementaires au Mexique ; un employé d’Amnesty international et des militants saoudiens – dont aurait d’ailleurs fait partie le dissident assassiné Jamal Khashoggi.

Amnesty a indiqué que même si le NSO Group « affirme aider les gouvernements à combattre le terrorisme et le crime », l’organisation n’est pas parvenue à « exclure des preuves évidentes liant ses produits à des attaques perpétrées contre les défenseurs des droits de l’Homme ».

Le NSO Group a fait savoir dans un message en réponse à la plainte « travailler conformément à la loi et adhérer à une politique éthique claire visant à prévenir un mauvais usage de ses technologies. NSO n’offre ses technologies qu’à des agences de renseignement et chargées de l’application de la loi elles-mêmes placées sous la responsabilité de gouvernements approuvés. L’utilisation des logiciels a pour seul objectif d’empêcher et de lutter contre les crimes et le terrorisme, tels qu’ils ont été clairement définis ».

« A une période où les terroristes et les criminels se dissimulent derrière des technologies sophistiquées, nos produits ont aidé à mettre un terme à des trafics d’êtres humains et à démanteler des organisations criminelles et terroristes et ils ont sauvé la vie à des milliers de personnes dans le monde entier ».

NSO a été fondé en 2010 par Shalev Hulio et Omri Lavie.

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