Après des insultes antisémites, un enfant belge quitte son école
La mère a porté plainte contre l'établissement pour "incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ou d’une communauté"
En février dernier, un jeune garçon a été victime d’insultes à caractère antisémite dans son école l’Athénée royal Uccle 2, dans la commune de Bruxelles, rapporte le site RTBF.
Le jeune garçon est Juif et le dit à son meilleur ami. Mais un jour, à la suite d’une dispute, son meilleur ami révèle le secret à d’autres camarades.
Après les révélations de la judéité du garçon, il subit une agression verbale. Un camarade de classe lui dit : « Dégage sale juif ».
Une altercation commence entre les deux adolescents. En guise de défense, le garçon victime de cette insulte frappe l’autre garçon.
Pour cette violence, le jeune garçon juif sera renvoyé une journée de l’école, le garçon l’ayant insulté subira la même sanction. Cependant le caractère antisémite de l’insulte n’est pas relevé dans les causes du renvoi par le proviseur.
De retour à l’école l’adolescent continue à faire l’objet de remarques à caractère raciste. Il s’isole. A la suite des attentats de Bruxelles, sa mère décide de le changer d’école et de le transférer dans une école juive.
La mère du garçon demande une autorisation de changement d’établissement. Pour motif, elle indique « propos antisémites minimisés en insultes par le proviseur ». Cette demande est validée par le préfet. Le garçon a donc changé d’école le 25 mars dernier.
D’autre part, un dossier a été présenté auprès de l’Unia (ex-Centre pour l’Égalité des chances) et de la LBCA, la Ligue belge contre l’antisémitisme.
Pour le président de la LBCA, le jeune garçon subit ici une double peine. « L’enfant qui subit l’agression verbale voire physique doit aussi quitter l’école. Le bourreau, lui, reste, » indique Joël Rubinfeld.
La mère du garçon a également porté plainte contre l’établissement Uccle 2 pour « incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ou d’une communauté ».
L’établissement n’a pas tenu à s’exprimer concernant cet incident. Le service de communication de ce dernier a rapporté que le proviseur n’a « jamais voulu minimiser l’importance des propos énoncés ».