Après le gel de l’aide américaine, l’UNRWA lance une levée de fonds
Le financement de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens "n’est pas une monnaie d’échange, mais une obligation internationale", selon un représentant de l'OLP
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a annoncé mercredi le lancement d’une campagne de levée de fonds internationale pour combler le déficit causé par la décision américaine, qui a annoncé le gel de plus de la moitié de ses versements.
L’UNRWA est confrontée à sa « plus grave crise financière » en presque 70 ans d’histoire après l’annonce par l’administration Trump du gel de plus de la moitié de ses versement prévus, a dit son porte-parole mercredi.
Pierre Krahenbuhl, commissaire général de l’UNRWA a déclaré dans un communiqué que « la réduction de la contribution menace l’une des entreprises les plus fructueuses et les plus innovantes sur le développement au Moyen Orient ».
Krahenbuhl a également mis en garde contre les retombées humanitaires.
« L’enjeu ici, c’est la réussite de 525 000 filles et garçons scolarisés dans les écoles de l’UNRWA, et leur avenir », a-t-il dit. « L’enjeu, c’est la dignité et la sécurité de millions de réfugiés palestiniens, qui ont besoin d’assistance d’urgence et de soutien en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. L’enjeu, c’est l’accès aux soins pour ces réfugiés, notamment les soins prénataux et d’autres services vitaux. L’enjeu, c’est les droits et la dignité d’une communauté entière. »
Cette coupe survient dans un contexte « de risques et de menaces multiples au Moyen Orient, notamment celle de la radicalisation », a-t-il ajouté.
Soulignant que les États-Unis ont été « le donateur le plus important de l’UNRWA », Krahenbuhl a annoncé le « lancement, dans les prochains jours, d’une campagne de levée de fonds internationale pour traduire l’engagement de grande ampleur envers le maintien des écoles et des cliniques en 2018 et au-delà ».
Il a appelé les « pays organisateurs et nos donateurs, notamment ceux de la région », mais aussi « les personnes bienveillantes, dans chaque recoin du monde, solidaires des réfugiés palestiniens » à « nous rejoindre dans notre réponse à cette crise et à financer l’UNRWA pour garantir l’avenir des enfants réfugiés palestiniens ».
Cet appel a été relayé mercredi par d’autres autorités de l’ONU, notamment le coordinateur spécial pour la paix au Moyen Orient, Nickolay Mladenov.
#BREAKING: @PKraehenbuehl launches global campaign to #FundUNRWA as the most dramatic financial crisis in @UNRWA’s history puts over 500k children at risk, undermining the #dignity and security of millions of Palestinian refugees in #Jordan, #Lebanon, #Syria, #WestBank & #Gaza
— Nickolay E. MLADENOV (@nmladenov) January 17, 2018
La mission de l’OLP aux États-Unis a également fustigé le gel annoncé, soulignant que « l’UNRWA n’est pas une monnaie d’échange, mais bien une obligation américaine et internationale ».
Dans un communiqué, le représentant palestinien à Washington, Husam Zomlot, a déclaré que « retirer le pain de la bouche et empêcher l’instruction des réfugiés vulnérables ne contribuera pas à une paix durable », et il s’est engagé à « s’assurer que les droits des réfugiés palestiniens ne soient pas compromis par une décision financière ».
Il a qualifié cette mesure d’« indéfendable » et a prévenu que « ces actions aggravaient une situation déjà volatile en Palestine et dans la région, et allaient à l’encontre des valeurs propres aux États-Unis et au système international ».
L’AFP a contribué à cet article.