Arizona: le condamné à mort de mère juive a été exécuté par injection létale
La perspective d'une remise en vigueur de la chambre à gaz avait choqué, d'autant plus que la mère du condamné, Frank Atwood, avait fuit l'Autriche en 1939 pour échapper aux nazis

Un Américain, condamné à la peine capitale pour le meurtre d’une fillette il y a près de 40 ans, a été exécuté par injection létale mercredi dans l’Arizona, qui lui avait un temps proposé d’opter pour la chambre à gaz.
Frank Atwood, 66 ans, a été déclaré mort à 10H16 (17H16 GMT) dans la prison d’Etat de Florence, ont indiqué dans un communiqué les services pénitentiaires de l’Arizona.
En 1984, il avait enlevé une fillette de 8 ans qui faisait du vélo dans la ville de Tucson. Son corps avait été retrouvé sept mois plus tard dans le désert.
Condamné à la peine capitale en 1987, il avait ensuite introduit, en vain, plusieurs recours en justice. Sa mort a également été retardée par la suspension en 2014 des exécutions en Arizona suite à la longue agonie d’un condamné pris de convulsions après avoir reçu les substances létales.
Ce vaste Etat du Sud des Etats-Unis a finalement renoué avec la pratique le mois dernier quand il a exécuté Clarence Dixon, un Amérindien condamné pour le meurtre d’une étudiante trente ans plus tôt.
Pour lever les objections sur la légalité des injections létales, l’Arizona donne désormais la possibilité aux condamnés à mort d’opter pour l’inhalation de gaz mortel.
Ni Clarence Dixon ni Frank Atwood ne se sont prononcés, ce qui revient à accepter l’injection létale.
Mais la perspective d’une remise en vigueur de la chambre à gaz a choqué, d’autant que les autorités pénitentiaires envisagent d’utiliser du cyanure d’hydrogène, l’élément principal du Zyklon-B, gaz associé à l’Holocauste.
Or la mère de Frank Atwood était juive et avait fui l’Autriche en 1939 pour échapper aux nazis, d’après l’avocat du condamné, Me Joe Perkovich.
Sept exécutions ont eu lieu aux Etats-Unis depuis le début de l’année.
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