Assaut djihadiste repoussé dans l’est syrien, environ 90 morts
Le conflit en Syrie a fait plus de 150 000 morts, selon l'OSDH
Les rebelles islamistes ont repoussé un assaut d’insurgés Djihadistes contre une ville de l’est de la Syrie, après des combats acharnés ayant fait près de 90 morts en moins de 24 heures, a rapporté vendredi une ONG.
L’assaut avait été lancé jeudi à l’aube par les Djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) sur des positions du Front al-Nosra, lié au réseau Al-Qaïda, et de ses alliés, près de la frontière irakienne, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Excédés par les exactions attribuées à l’EIIL et sa volonté d’hégémonie, les rebelles islamistes et « modérés » ont retourné début janvier leurs armes contre leurs ex-alliés dans le combat contre le régime de Bashar el-Assad, dans les zones sous leur contrôle.
Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s’est militarisée face la répression, des soldats ayant fait défection et des civils ayant pris les armes pour combattre les troupes gouvernementales.
Les combats dans la ville de Boukamal, frontalière de l’Irak, « ont fait 86 morts, y compris 60 combattants du Front al-Nosra et des brigades islamistes », a déclaré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Après avoir fait appel à des renforts, les rebelles ont « repoussé l’assaut de l’EIIL » et repris la totalité de la ville où les jihadistes avaient réussi à s’emparer de quelques quartiers, a-t-il ajouté.
Ces derniers se sont retirés de Boukamal vers un site pétrolier nommé T2, situé à 60 km au sud-ouest de la ville et traversé par l’un des oléoducs entre l’Irak et la Syrie, selon lui. L’EIIL a exécuté sept combattants d’une brigade islamiste rivale sur place.
L’objectif des djihadistes était de s’emparer de Boukamal et de continuer leur avancée en direction du poste-frontière, pour tenter de faire la jonction avec leurs frères d’armes de l’autre côté de la frontière, dans la province irakienne d’Al-Anbar où l’EIIL est bien implanté.
L’armée irakienne a d’ailleurs installé des barrières de protection en béton sur des centaines de mètres ainsi que des sacs de sable à la frontière. « Nous avons peur que l’EIIL prenne le contrôle du poste-frontière », a dit un colonel irakien.
Située dans la province riche en pétrole et en gaz de Deir Ezzor, la ville de Boukamal est aux mains de la rébellion depuis fin 2012. Chassé de cette province début février, l’EIIL tente d’y reprendre pied.
En janvier et février, les combats entre jihadistes et rebelles ont fait des milliers de morts dans plusieurs régions du pays.
Par ailleurs, 13 supplétifs pro-régime des Forces de défense nationale et quatre rebelles ont été tués lors d’une opération des insurgés contre un poste de contrôle près de Salamiyé, à l’est de l’autoroute reliant Homs à Hama, dans le centre du pays, selon l’OSDH.
Dans le sud d’Alep (nord), 12 rebelles et neuf soldats ont été tués dans une attaque contre les forces du régime dans le quartier de Ramoussa, a ajouté l’ONG.
Dans les deux cas, les insurgés cherchent à couper les lignes d’approvisionnement de l’armée..