Attentat mortel à Mulhouse : ce que l’on sait
Le suspect avait été interpellé fin 2023 peu après le pogrom du 7 octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme

L’attentat qui a fait un mort et cinq blessés samedi à Mulhouse (Haut-Rhin) s’est déroulé en l’espace d’une « dizaine de minutes » avant que des policiers municipaux parviennent à maîtriser le suspect, selon le récit qu’en a fait le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
L’attaque
A 15h40, un individu armé d’un couteau et d’un tournevis blesse très grièvement deux agents du stationnement dans le quartier animé du marché du canal couvert, a expliqué M. Retailleau dans la soirée devant l’Hôtel de police de la cité alsacienne.
La victime
L’homme s’en prend ensuite à un passant, un Portugais âgé de 69 ans, qu’il blesse mortellement. « On ne sait pas s’il s’est trouvé par hasard sur son chemin ou s’il a fait un acte de bravoure en s’interposant », selon le ministre.
L’arrestation
A 15h50 « donc dix minutes après les premiers coups », les policiers municipaux « vont l’intercepter », a expliqué le ministre devant la presse.
« Ils l’ont fait avec un sang-froid absolument remarquable. Parce que l’individu, évidemment, était très, très dangereux (…) Et il s’est dirigé vers un policier qui a sorti son arme (…) Il n’a pas tiré parce que son camarade l’a prévenu: il y avait un environnement, il y avait l’heure, beaucoup de monde, le marché. Et il a préféré ranger son arme. Et ils l’ont neutralisé avec une matraque. Ça témoigne d’un très grand professionnalisme. Ça témoigne d’un grand sang-froid et de beaucoup de courage ».
Les blessés
Les deux agents du stationnement ont été hospitalisés mais l’un d’eux, blessé au thorax, a pu quitter l’hôpital dans la soirée, tandis que l’autre, blessé au cou, doit être transporté dimanche dans un autre hôpital, à Colmar, préfecture du Haut-Rhin. Trois policiers municipaux ont été légèrement blessés.
Le suspect
Le suspect, âgé de 37 ans et né en Algérie, est « arrivé illégalement sur le territoire français en 2014 », selon M. Retailleau.
Il avait été interpellé fin 2023 peu après le pogrom du 7 octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme.
Dans le cadre de cette procédure, il avait fait l’objet d’une expertise « qui avait détecté un profil schizophrène », selon le ministre.
A sa sortie de prison, l’homme avait été placé dans un centre de rétention administrative mais l’Algérie a refusé de le reprendre « à dix reprises », d’après Bruno Retailleau. Il avait ensuite été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat.