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Au Centre Pompidou, tout Boltanski, en installations et en musique

Le Centre Pompidou rend ce week-end hommage à Christian Boltanski, avec un opéra dans le parking souterrain, et une exposition, "Faire son temps", à découvrir jusqu'au 16 mars

Misterios, 2017. Vidéoprojection sur 3 écrans, format 16/9, son stéréo, couleur, durée : 12 heures. Archives Christian Boltanski ; Photo © Christian Boltanski ; © Adagp, Paris, 2019.
Misterios, 2017. Vidéoprojection sur 3 écrans, format 16/9, son stéréo, couleur, durée : 12 heures. Archives Christian Boltanski ; Photo © Christian Boltanski ; © Adagp, Paris, 2019.

Du haut en bas, le Centre Pompidou rend ce week-end hommage à Christian Boltanski : un opéra dans le parking souterrain rejoue le thème obsédant du grand artiste français auquel le musée consacre une rétrospective : la lutte contre l’oubli.

Des clochettes vibrent au doigt des violoncellistes, des projecteurs lancent des halos de lumière, des voilages imprimés de visages flous en noir et blanc rappellent les disparus qui hantent depuis toujours l’artiste de père juif et de mère catholique, né en 1944.

L’opéra immersif intitulé « FOSSE », qui se joue vendredi, samedi et dimanche, est une commande de l’Opéra Comique, en coproduction avec le Centre Pompidou.

Il a été conçu par Christian Boltanski avec le musicien, compositeur et pianiste Franck Krawczyk, et avec Jean Kalman chargé d’en concevoir les éclairages.

Dans une antre dantesque, au milieu d’un léger brouillard de fumée, résonne la voix de la soprano Karen Vourc’h, accompagnée de 32 choristes de l’ensemble Accentus, treize violoncelles, six pianos, des guitares électriques.

Christophe Boltanski (Crédit : capture d’écran YouTube)

Deux percussionnistes sans baguettes tapent de leur main divers matériaux pour faire vibrer le lieu de sons insolites et rythmés qui participent à l’opéra.

Il y a même la rumeur des voitures qui passent dans le tunnel Berger à côté.

« Le beau son n’est plus ici le sujet, le beau platonicien n’est pas possible. L’orchestre n’est plus protégé dans sa fosse mais les musiciens sont dispersés au milieu des spectateurs. Il n’y a pas d’acoustique. On est dans une position inconfortable avec une musique qui reste exigeante », explique Franck Krawczyk.

Les spectateurs peuvent découvrir différents échos selon l’endroit où ils se trouvent dans le parking. « On ne peut épuiser tous les angles d’écoute en trois heures. Cette performance permet de rendre l’espace meilleur. Après on y entendra autre chose », assure le compositeur, qui souligne la dimension croissante du sonore dans l’oeuvre récente de Boltanski.

Des personnages portant des masques inquiétants sont piégés dans des voitures bâchées et éclairées de l’intérieur, tous phares allumés.

Des messages accompagnés par un battement de coeur oppressant, une signature énigmatique que l’on retrouve dans la rétrospective au 5e étage du musée national d’art moderne.

Enfermement et paysage neigeux

L’exposition « Faire son temps », jusqu’au 16 mars, déchiffre le message provocateur de l’artiste qui confie, dans un entretien au quotidien Le Monde, que son « activité principale est de lutter contre l’oubli, la disparition ».

L’exposition s’ouvre sur un choc visuel, délibéré, qui crée le malaise: une vidéo d’un homme assis qui ne cesse de vomir tourne en boucle. Vidéo qui dit l’enfermement, enfermement qu’il a connu enfant avec sa famille traumatisée après-guerre où le récit de la Shoah était omniprésent.

Un paysage neigeux défile, comme depuis la fenêtre d’un train. Boltanski rassemble aussi précautionneusement les menus objets de son enfance, et met côte à côte des photos de lui à différents âges.

Crépuscule, 2015. Ampoules, douilles, fils électriques noirs, dimensions variables. Archives Christian Boltanski ; Photo © Joana França ; © Adagp, Paris, 2019.

Par centaines, il affiche des visages en noir et blanc accompagnés ou non de petites lampes, qui parlent de disparus ou de personnes qui sont très âgées et en fin de vie: tel un album, les photos d’une famille heureuse, la famille D.

Puis des enfants du club Mickey pris en 1955. Et, plus loin, des visages de victimes de la Shoah, et de certains de leurs bourreaux, côte à côte.

Boltanski, ce sont aussi des empilements de boîtes métalliques portant des étiquettes de noms, des voilages agités par des ventilateurs d’où se détachent des visages, des regards d’enfants, d’hommes, de femmes tels des revenants. Mais, dans les dernière oeuvres, le vent libre agite les grelots, signes de libération.

Rappelant L’homme qui marche de Giacometti, des costumes noirs suspendus à des chevalets s’animent au passage du spectateur, et lui demandent : « As-tu souffert? » « As-tu vomi?…  »

« J’étais une sorte d’ethnologue de moi-même. Je cherchais à retrouver mon passé et le réinventais à la fois, avec des images des autres », a-t-il confié dans son entretien au Monde.

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