Israël en guerre - Jour 346

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Autre tentative au Conseil de sécurité de l’ONU – toujours sans mentionner le Hamas

La dernière résolution avait été soumise par le secrétaire général de l'ONU qui avait utilisé l'Article 99 lui permettant d'attirer l'attention du Conseil. Cet usage n'avait pas eu lieu depuis 1952

Illustration : Le Conseil de sécurité de l'ONU observe une minute de silence avant une réunion pour évoquer la guerre entre Israël et le Hamas, au siège de l'ONU, à New York, le 10 novembre 2023. (Crédit : Timothy A. Clary/AFP)
Illustration : Le Conseil de sécurité de l'ONU observe une minute de silence avant une réunion pour évoquer la guerre entre Israël et le Hamas, au siège de l'ONU, à New York, le 10 novembre 2023. (Crédit : Timothy A. Clary/AFP)

Dix jours après un veto américain, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer lundi sur un nouveau texte appelant entre autres à une « cessation urgente et durable des hostilités » à Gaza mais sans évoquer le groupe terroriste palestinien du Hamas, dont les massacres du 7 octobre sont à l’origine de la guerre.

Le 8 décembre, les Etats-Unis avaient bloqué au Conseil l’adoption d’une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans la bande de Gaza. Une résolution, qui ne mentionne pas le groupe terroriste palestinien du Hamas et ni ses atrocités commises le 7 octobre et qui ont déclenché la guerre.

La résolution avait en outre été soumise par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui avait utilisé l’Article 99 lui permettant d’attirer l’attention du Conseil. Cet usage n’avait pas eu lieu depuis 1952.

La semaine dernière, l’Assemblée générale a elle adopté cette même résolution par 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions, sur 193 Etats membres. Les Américains avaient déposé un amendement pour condamner « sans équivoque les attentats terroristes odieux perpétrés par le Hamas en Israël depuis le 7 octobre 2023 et la prise d’otages ». Ce texte américain, un « minimum absolu » pour la délégation, aurait eu à être inséré en tête de la résolution de l’ONU en cas de vote positif. S’il a reçu une majorité, avec 84 voix pour, 62 contre et 25 abstentions, il a été rejeté en raison de la règle des deux-tiers. Les décisions de l’Assemblée générale de l’ONU sur les questions importantes doivent en effet être prises à la majorité des deux tiers des États membres – une majorité simple n’est pas suffisante.

Un autre amendement autrichien, qui voulait préciser que les otages sont détenus par « le Hamas et d’autres groupes », a également été rejeté pour la même raison alors qu’il avait reçu une majorité avec 89 votes pour, 61 contre et 20 abstentions.

La délégation autrichienne avait expliqué que son texte, « court et constructif », visait à remédier aux insuffisances de la résolution en ce qui concerne le droit d’Israël à assurer la sécurité de ses citoyens et en désignant le groupe terroriste responsable de la prise d’otages. « Les enfants, les femmes et les hommes innocents retenus captifs à Gaza n’ont pas simplement disparu ou se sont égarés. Ils ont été enlevés par le Hamas », voulait-elle souligner.

Le Pakistan avait regretté que l’Autriche et les États-Unis aient présenté des amendements pour, « une fois encore », ne condamner qu’une seule partie, se disant convaincu que les États membres refuseraient de condamner exclusivement le Hamas sans accuser Israël, ce qui serait à la fois « injuste et inéquitable », a rapporté le site de l’ONU.

Israël avait fustigé la résolution « hypocrite » des Nations unies, qui ne condamne pas le Hamas, et qui ne le mentionne même pas. « Ce n’est pas Israël qui a violé le cessez-le-feu qui était en vigueur le 6 octobre, mais 3 000 nazis du Hamas », avait fustigé la délégation israélienne. « Ceux qui appuient cette résolution ne font que signer un chèque en blanc à cette organisation terroriste », avait encore averti Israël.

Comme Israël, la Bulgarie, les Pays-Bas et l’Allemagne avaient jugé « inacceptable » un texte qui ne condamne ni les actes terroristes ni les violations du droit international dont le Hamas s’est rendu coupable le 7 octobre, y compris les actes de violence sexuelle atroces commis contre les femmes et les filles israéliennes.

A LIRE : Les familles d’otages rencontrent Antonio Guterres et dénoncent son inaction

Le nouveau projet de texte préparé par les Emirats arabes unis et vu par l’AFP, « appelle à une cessation urgente et durable des hostilités pour permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza ».

Il exige en particulier que les parties au conflit facilitent l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza, « par la terre, la mer et les airs ». Israël a accepté d’ouvrir son point de passage Kerem Shalom jusqu’à ce que celui de Rafah puisse augmenter ses capacités. Les premiers convois d’aide ont commencé à arriver dimanche.

Le projet affirme également son soutien à la solution à deux Etats et « souligne l’importance d’unifier la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne ». Il condamne « toutes les attaques aveugles contre les civils », « tous les actes de terrorisme », et réclame la libération des otages.

Le Conseil a réussi à faire adopter mi-novembre un texte appelant à des « pauses humanitaires ». Cinq autres projets de résolution ont été rejetés, dont deux en raison de veto américains. Selon des sources diplomatiques, des négociations se poursuivaient dimanche pour éviter une nouvelle impasse. Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, mais régulièrement ignorées par les pays concernés.

« Nous nous sommes engagés de manière constructive et transparente tout au long du processus dans le but de nous unir autour d’un texte qui sera adopté », a déclaré un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, et cité par l’agence de presse Reuters. « Les Émirats arabes unis savent exactement ce qui peut être adopté et ce qui ne peut pas. C’est à eux de décider s’ils veulent y parvenir. »

« Face à de telles atrocités, il n’y a qu’une seule position morale, une seule position défendable : un cessez-le-feu maintenant », avait estimé vendredi l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne à l’ONU Riyad Mansour à la tribune de l’Assemblée générale. « Appeler à un cessez-le-feu maintenant, alors que (les otages) sont toujours détenus, est la chose la plus immorale », lui a répondu son homologue israélien Gilad Erdan.

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La guerre a été déclenchée par l’assaut barbare du Hamas du 7 octobre, au cours duquel plus de 3 000 terroristes palestiniens ainsi que des civils ont fait irruption en Israël depuis la terre, l’air et la mer, sous le couvert de milliers de roquettes. Ils se sont infiltrés dans plus de 20 communautés à travers le sud du pays, tuant près de 1 200 personnes et capturant plus de 240 otages. Des familles ont été massacrées chez elles devant leurs proches, et au moins 364 personnes ont été assassinées lors d’un festival de musique en plein air.

Plus de 18 800 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon les estimations de l’armée israélienne, 5 000 membres du Hamas auraient été tués dans la bande de Gaza, auxquels s’ajoutent plus de 1 000 terroristes tués en Israël lors de l’assaut du 7 octobre.

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