Aviv Kohavi : l’enquête sur le 7 octobre devra aussi examiner mes décisions
L'ancien chef d'état-major a estimé qu'Israël devra "revoir la perception de la guerre et de la sécurité, ainsi que de la paix et des accords"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Aviv Kohavi, s’est exprimé lundi pour la première fois depuis le début de la guerre et a assumé la responsabilité des actions qu’il a entreprises en tant que plus haut gradé militaire, affirmant qu’elles devront être examinées dans le cadre des enquêtes sur l’assaut du 7 octobre.
« Je suis responsable des décisions et des actions prises au sein de l’armée pendant mon mandat de chef d’état-major, et je me demande constamment ce que nous aurions pu faire différemment », a déclaré Kohavi lors d’une cérémonie commémorative pour le « Lamed Hey », un convoi de 35 soldats de la Haganah qui ont été pris en embuscade et tués en 1948.
« Le 7 octobre, le mur a été complètement franchi, exposant une cruauté que l’esprit ne peut pas comprendre. Et une haine qui ne disparaîtra pas dans une autre génération », a déclaré Kohavi.
« Le 7 octobre est à la fois un événement choquant et déterminant, qui nécessite une compréhension approfondie et des enquêtes incisives. L’incident devra être examiné sous tous les angles, dans tous les domaines, et avec une perspective pluriannuelle, et, bien sûr, également la période pendant laquelle j’ai commandé l’armée », a ajouté Kohavi.
« C’est un évènement qui nécessite un processus d’apprentissage et des enquêtes professionnelles et approfondies, qui devront prendre en compte une vision large et complète, examiner des faits encore manquants, peser des détails classifiés, et tirer des conclusions raisonnées, nettes et réalistes », a-t-il poursuivi.
Kohavi a estimé qu’Israël devra « revoir la perception de la guerre et de la sécurité, ainsi que de la paix et des accords ».
« Ce n’est pas la Guerre d’Indépendance, mais nous devrons définir et ressusciter les objectifs nationaux et leur ordre de priorité, et nous rappeler que la sécurité est la première condition nécessaire à notre existence ici », a-t-il conclu.