Israël en guerre - Jour 473

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Avocat d’Eli Feldstein : Netanyahu était au courant de la fuite du document classifié

Son client aurait "chuchoté à l'oreille du Premier ministre" qu'il allait divulguer des informations à la presse - et il a probablement travaillé sur les instructions de ce dernier

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Eli Feldstein (à gauche), ancien porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est le principal suspect dans une enquête lancée fin octobre 2024 pour accès illégal présumé et fuite de matériel de renseignement classifié ; le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) lors d'une session plénière à la Knesset, Jérusalem, le 12 novembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/Kann ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d'auteur ; Chaïm Goldberg/Flash90)
Eli Feldstein (à gauche), ancien porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est le principal suspect dans une enquête lancée fin octobre 2024 pour accès illégal présumé et fuite de matériel de renseignement classifié ; le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) lors d'une session plénière à la Knesset, Jérusalem, le 12 novembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/Kann ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d'auteur ; Chaïm Goldberg/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu savait que son assistant Eli Feldstein avait l’intention de divulguer un document hautement confidentiel à la presse étrangère, a déclaré l’avocat de Feldstein à la Cour suprême le mois dernier, selon une transcription d’audience récemment publiée.

La transcription de l’audience du 5 décembre, qui a été obtenue et publiée pour la première fois par Ynet mercredi, comprend un échange entre l’avocat de Feldstein, Me Oded Savoray, et le juge de la Cour suprême, Alex Stein, alors que Me Savoray plaidait en faveur de la remise en liberté de son client dans le cadre d’une assignation à résidence.

Me Savoray a également affirmé, au cours de la procédure, que Feldstein agissait selon les instructions de Netanyahu dans le cadre du scandale des fuites de documents ultra-confidentiels.

Les accusations contre Feldstein et Ari Rosenfeld, un sous-officier réserviste du Directorat des Renseignements militaires, sont au cœur d’un scandale qui secoue le bureau du Premier ministre. Un document hautement confidentiel détaillant ostensiblement les priorités et les tactiques du groupe terroriste palestinien du Hamas dans les pourparlers concernant la libération d’otages avait été illégalement extrait de la base de données du renseignement militaire et divulgué au journal allemand Bild.

L’affaire porte sur les efforts déployés, selon les procureurs, par Feldstein pour influencer l’opinion publique sur les négociations relatives à la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza – une influence qui l’aurait rendue plus favorable à Netanyahu, tout juste après l’exécution de six otages par le groupe terroriste palestinien, au mois d’août.

Netanyahu a nié toute implication ou connaissance de la fuite du document et il n’est pas suspect dans cette affaire.

En haut (de gauche à droite) : Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, Eden Yerushalmi, 24 ans, Ori Danino, 25 ans. En bas (de gauche à droite) : Alex Lubnov, 32 ans, Carmel Gat, 39 ans, et Almog Sarusi, 25 ans.

À la suite de l’audience du 5 décembre, Stein a confirmé la décision qui avait été rendue par un tribunal inférieur de libérer Feldstein et de le placer en résidence surveillée, déclarant qu’il estimait qu’il ne représentait une menace pour la sécurité. La Cour a toutefois ordonné que Rosenfeld reste derrière les barreaux en raison de la grande quantité de documents classifiés dont il avait connaissance. Rosenfeld est toujours en détention.

En plaidant pour la remise en liberté de Feldstein, Me Savoray a insisté sur le fait que ce dernier n’avait pas conscience du caractère sensible du document qu’il avait divulgué et de la façon dont il pouvait mettre en péril la source du document lui-même.

« Cela s’ajoute aux autres indices qui montrent qu’il travaillait au nom et selon les instructions du Premier ministre », a poursuivi Me Savoray.

Il a ensuite expliqué comment, après la conférence de presse de Netanyahu qui, au début du mois de septembre, avait suivi l’assassinat des six otages par le Hamas, Feldstein avait fait part au Premier ministre de son intention de divulguer le document classifié, visiblement pour étayer les affirmations du Premier ministre sur les tactiques de négociation du groupe terroriste palestinien et pour détourner la responsabilité de Netanyahu concernant le sort réservé aux captifs.

« J’en veux pour preuve l’implication de[Feldstein] auprès du Premier ministre, lorsque [Feldstein] a chuchoté à l’oreille [du Premier ministre]. Après la conférence de presse, il a dit au Premier ministre : ‘J’ai un document provenant de mes sources au sein du Directorat des Renseignements militaires, avec le même contenu mais plus actualisé, [le principal porte-parole et conseiller de Netanyahu, Jonatan] Urich, et moi-même travaillons à sa diffusion’ », a déclaré Me Savoray à la Cour suprême.

L’avocat a affirmé que cet échange avait eu lieu cinq jours avant la publication du document classifié dans le tabloïd allemand.

Me Savoray a également affirmé devant le tribunal que Urich, l’un des principaux collaborateurs de Netanyahu, était au courant de l’ensemble du plan et qu’il avait guidé Feldstein, qui avait moins d’ancienneté. Savoray a critiqué le bureau de la procureure générale pour n’avoir pas inculpé Urich dans cette affaire.

« Urich était impliqué dans tout et Feldstein agissait selon ses instructions. Ils ont décidé ensemble de divulguer le document à la presse », a dit Me Savoray.

Yisrael Einhorn (à gauche) avec Jonatan Urich (au centre) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en 2019. (Crédit : Autorisation)

L’acte d’accusation contre Feldstein indique que le document avait été divulgué pour la première fois à un journaliste israélien le 2 septembre, soit le lendemain du jour où l’on avait appris que les six otages avaient été assassinés, et qu’Ulrich avait été informé de cette transmission.

« Ne me répondez pas et ne m’appelez pas. Ce que je suis en train de vous concocter pour le week-end vaut un million de dollars », avait écrit Feldstein, enthousiaste, avant d’ajouter : « Et [nous] avons besoin du Premier ministre pour cela. »

Cependant, lorsque l’article de ce journaliste avait été bloqué par la censure militaire, Urich avait, semble-t-il, demandé à Feldstein de transmettre le document à Bild par l’intermédiaire d’un associé, Srulik Einhorn, un ancien directeur de campagne du Likud.

Après la publication de l’article par Bild, Urich avait écrit à Feldstein : « Le patron est content », faisant ainsi manifestement référence à Netanyahu, qu’il aurait apparemment informé de la publication de cet article.

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