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Ayelet Shaked refuse les avances d’Yisrael Beytenu

Liberman aurait offert la seconde place sur la liste du parti pour tenter de rapporter trois sièges de plus en mars

Le ministre de la Défense de l'époque Avigdor Liberman et la ministre de la Justice d'alors Ayelet Shaked arrivent à la réunion hebdomadaire de cabinet au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 17 juin 2018 (Crédit : Marc Israel Sellem/POOL)
Le ministre de la Défense de l'époque Avigdor Liberman et la ministre de la Justice d'alors Ayelet Shaked arrivent à la réunion hebdomadaire de cabinet au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 17 juin 2018 (Crédit : Marc Israel Sellem/POOL)

Le chef d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a offert à Ayelet Shaked la deuxième place sur la liste de son parti et déclaré que si elle rejoignait son mouvement, il s’engagerait à rejoindre le bloc de droite à l’issue des élections du mois de mars si les résultats devaient le placer, une fois encore, dans un rôle d’arbitre.

Dans le cadre de cette offre, Shaked aurait été autorisée à demander le portefeuille de son choix au gouvernement dans le cadre du quota offert à Yisrael Beytenu si la formation avait dû intégrer une coalition au pouvoir.

Cette offre a été faite il y a plusieurs semaines dans le cas d’un retour aux urnes des Israéliens pour un troisième scrutin consécutif – une perspective qui s’est concrétisée lorsque la Knesset a atteint la date-butoir pour trouver un accord qui aurait permis de résoudre l’impasse politique, la semaine dernière.

Le vote aura lieu le 2 mars.

Selon une source proche d’Yisrael Beytenu, Shaked aurait été en mesure de rapporter trois sièges supplémentaires.

Suite au scrutin de septembre, le Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait formé un bloc avec les partis ultra-orthodoxes et les autres partis de droite dans le but de négocier une coalition dans le cadre d’une alliance.

Ce « bloc » de 55 députés s’est maintenu entre le scrutin et la dissolution, la semaine dernière, de la Knesset, mais il y a eu des signes, ces derniers jours, laissant suggérer une possible désunion en cas d’échec à rassembler une majorité lors du prochain vote.

Une source proche de Shaked a confirmé à Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israel, que cette offre avait été soumise par Liberman lui-même.

Cette source a précisé que Shaked avait décliné l’offre, souhaitant plutôt rester dans la liste conjointe de Yamina qui, au cours des dernières élections, avait rassemblé HaYamin HaHadash de Naftali Bennett, HaBayit HaYehudi de Rafi Peretz et l’Union nationale de Bezalel Smotrich.

(De gauche à droite) Ayelet Shaked, Naftali Bennett, Bezalel Smotrich et Rafi Peretz annonçant une fusion entre partis de droite religieuse, le 29 juillet 2019. (Autorisation)

L’idée est d’unir toutes les formations nationales-religieuses avant le scrutin de l’an prochain et d’organiser des primaires pour déterminer l’ordre de la liste. Et ce, même si les partis qui seraient autorisés à se présenter aux primaires restent encore indéterminés – Itamar Ben Gvir d’Otzma Yehudit a suggéré que le vote serait ouvert à tous ceux qui se définissent comme sionistes religieux.

Peretz, qui avait pris la tête de HaBayit Hayehudi au mois de février, est pour sa part défavorable à cette idée. Il craindrait de ne pas obtenir un bon résultat dans un tel scrutin et de perdre ensuite son portefeuille de ministre de l’Education. Shaked et Smotrich sont, de leur côté, favorables à ce vote – les deux ont évoqué la possibilité d’organiser des primaires ouvertes lors d’une rencontre qui a eu lieu la semaine dernière.

L’année dernière, Shaked avait rejoint Bennett lors du lancement de HaYamin HaHadash – les deux politiciens avaient abandonné HaBayit HaYehudi pour ce faire – en amont du scrutin du mois d’avril 2019.

Ils s’étaient définis comme co-dirigeants de cette faction naissante qui mettait en exergue leur partenariat laïc-religieux en plus de leurs positionnements affirmés de droite, voire classés comme radicaux.

Toutefois, au mois d’avril, ils n’étaient pas parvenus à franchir le seuil électoral, une défaite humiliante pour Bennett qui avait amené ce dernier à fusionner sa faction, au cours des élections du mois de septembre, avec les mouvements nationaux-religieux qu’il avait abandonnés quelques mois auparavant.

Naftali Bennett et Ayelet Shaked lors d’une conférence de presse à Ramat Gan, le 21 juillet 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Mais les sondages ont suggéré que l’équilibre des pouvoirs avait changé depuis et que si Bennett n’a pas exclu de s’allier à d’autres politiciens et formations influentes, HaYamin HaHadash a commencé, la semaine dernière, sa dernière campagne électorale seul et sans Shaked.

Le parti de Bennett a dit dans un communiqué qu’il se présenterait sous le slogan : « Il y a la droite factice, il y a parfois le droit et il y a HaYamin HaHadash (Nouvelle droite) – une droite sûre ».

Ce mantra met apparemment en exergue le nouveau poste de Bennett de ministre de la Défense qu’il occupe depuis le mois dernier. De récents sondages ont indiqué que cette nouvelle fonction avait entraîné une hausse de sa popularité, HaYamin HaHadash pouvant prétendre dorénavant à approximativement sept sièges.

Les Israéliens retourneront aux urnes pour la troisième élection nationale consécutive en onze mois, le 2 mars, après l’échec de ses hauts-responsables à former une coalition au pouvoir – dernier développement en date d’une crise sans précédent qui a plongé le pays dans le flou politique depuis un an.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le dirigeant du parti politique Yisrael Beytenu Avigdor Liberman à la Knesset, le 25 mai 2016. (Yonatan Sindel/FLASH90)

Les élections du mois d’avril étaient entrées dans l’histoire quand à la fin du mois de mai, le scrutin avait échoué à produire un gouvernement. Il avait seulement manqué à Netanyahu un seul siège pour mettre en place une majorité et Liberman avait refusé d’intégrer la coalition en raison d’une loi sur le recrutement des ultra-orthodoxes au service militaire qui avait entraîné des désaccords avec les alliés politiques ultra-orthodoxes du Premier ministre.

Un deuxième vote s’était donc imposé à l’automne.

Suite aux deux élections, ni Kakhol lavan de Gantz, ni le Likud de Netanyahu ne sont parvenus à réunir suffisamment d’alliés pour former un gouvernement sans l’autre ou sans le soutien de la formation Yisrael Beytenu et les deux partis n’ont pas réussi à finaliser les termes d’une coalition d’unité.

Netanyahu fera campagne lors du prochain vote avec l’ombre de ses mises en examen dans trois affaires de corruption, des inculpations qui ont été annoncées le mois dernier par le procureur-général. Il risque une inculpation pour pots-de-vin dans un cas et il doit répondre de fraude et d’abus de confiance dans les trois dossiers. Il nie tout acte répréhensible. Il est également défié, au sein du Likud, par le député Gideon Saar, qui l’affrontera dans la prochaine primaire de la formation.

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