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Barak : le compte à rebours de l’éviction de Netanyahu a commencé

Intensifiant ses attaques, l’ancien Premier ministre dit que le gouvernement met en danger l'avenir d’Israël, est antisioniste, et que Netanyahu a “un grand talent pour le mensonge”

L'ancien Premier ministre Ehud Barak sur la Deuxième chaîne, le 17 juin 2016. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
L'ancien Premier ministre Ehud Barak sur la Deuxième chaîne, le 17 juin 2016. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)

L’ancien Premier ministre Ehud Barak a accusé vendredi soir le gouvernement mené par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’être antisioniste et d’être un danger pour l’Etat d’Israël, mais a déclaré que « le compte à rebours » pour sa défaite a commencé.

Il a déclaré que le Premier ministre n’était pas un magicien politique, mais « a un grand talent pour le mensonge ». Il a également exhorté les dirigeants des partis du centre et de gauche de travailler à son éviction.

Intensifiant ses critiques, Barak a également accusé Netanyahu d’avoir présidé à des incitations vicieuses contre Yitzhak Rabin pendant la période précédant l’assassinat du Premier ministre en 1995.

S’exprimant sur la Deuxième chaîne au lendemain d’un discours férocement anti-Netanyahu à la conférence de Herzliya jeudi, pendant lequel il a appelé au renversement du gouvernement par des manifestations populaires, Barak a répété son plaidoyer et affirmé qu’une manifestation populaire était une « forme légitime de manifestation en politique ».

Dans une réfutation sévère des critiques de droite, Barak a déclaré qu’il voulait rappeler aux militants de droite à quoi avait ressemblé leur manifestation populaire contre la gauche il y a 20 ans, dans les moments précédents l’assassinant du Premier ministre Rabin, et préciser qu’il ne défendait pas de telles actions.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant le service commémorant les 20 ans de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin,  le 26 octobre 2015. (Crédit : Haim Zach/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant le service commémorant les 20 ans de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, le 26 octobre 2015. (Crédit : Haim Zach/GPO)

« Je ne suggère pas que nous organisions des funérailles symboliques pour la droite à l’entrée de Raanana ; je ne suggère pas de me tenir sur un balcon kikar Zion [à Jérusalem] avec en bas [dans la rue] des photos de Netanyahu en uniforme SS ; et je ne suggère pas que nous placions une effigie de l’épouse du Premier ministre avec les jambes pointant vers le haut. Ces trois choses sont arrivées avec l’implication personnelle et la direction de Benjamin Netanyahu [alors chef de l’opposition] dans le cadre de sa bataille politique contre Yitzhak Rabin, qui a ensuite été assassiné », a déclaré Barak.

L’ancien Premier ministre, qui a également été ministre de la Défense de Netanyahu jusqu’en 2013, a répété les critiques qu’il avait faites la veille à Herzliya, disant que le gouvernement avait perdu le cap, ajoutant que les jours de Netanyahu comme Premier ministre étaient comptés.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense d'alors, Ehud Barak, pendant une conférence de presse au bureau du Premier ministre, le 21 novembre 2012. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense d’alors, Ehud Barak, pendant une conférence de presse au bureau du Premier ministre, le 21 novembre 2012. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

« Il doit être remplacé et remercié pour tout ce qu’il a fait pour l’Etat – il a fait tant de choses, mais il est temps de partir. Nous devons lui dire que ‘pour certaines raisons, vous êtes sorti des rails et vous ne pouvez pas y retourner’ », a déclaré Barak, parlant d’un « gouvernement piraté avec une forte influence du comité central du Likud, qui a systématiquement évincé les membres du Likud qui adhéraient aux valeurs traditionnelles du parti. »

« Ce qui est arrivé cette année a été un tournant, et a été le résultat de ce piratage du Likud par la droite radicale », a déclaré Barak.

« Ce gouvernement n’est composé que de partis de droite, il n’y a pas d’élément d’équilibre. Il agit de manière détournée, des manières qui mettent en danger l’Etat d’Israël », a-t-il accusé.

Au contraire, quand il était dans le gouvernement dirigé par Netanyahu, le crucial cabinet de sécurité comprenait des démocrates du Likud comme Benny Begin, Moshe Yaalon et Dan Meridor, qui étaient tous « engagés envers l’état de droit », et qui sont tous à présent partis, laissant le gouvernement sans les freins et contrepoids nécessaires.

Ehud Barak à la Conférence de Herzliya, le 16 juin 2016. (Crédit : Adi Cohen Zedek)
Ehud Barak à la Conférence de Herzliya, le 16 juin 2016. (Crédit : Adi Cohen Zedek)

Barak a déclaré avoir prévenu il y a un an, pendant la conférence de Herzliya de l’année dernière, qu’Israël, sous la direction de Netanyahu, perdait le cap.

« J’avais dit que le Premier ministre et le gouvernement avaient eu recours à la passivité, à la peur, à la victimisation et à la négativité [pour diriger le pays], et ce n’est pas ainsi que vous dirigez un pays. C’est antisioniste », a-t-il déclaré.

Au sujet de la popularité de Netanyahu chez les Israéliens, qui a permis au Likud de gagner 30 sièges dans les dernières élections de mars 2015, Barak a déclaré qu’en ayant vaincu Netanyahu dans des élections nationales (en 1999), il se souvient que les sondages indiquaient alors une popularité et un soutien des électeurs, mais que Netanyahu avait finalement perdu.

« Je peux vous dire qu’il n’est pas magicien. Il sait comment travailler, c’est un type intelligent, [mais] il n’y a pas de magie, il n’y a rien qui ne puisse pas être surmonté par un travail systématique », a-t-il déclaré.

« Netanyahu a un talent important pour la politique, et un grand talent pour le mensonge et, par conséquent, il y a beaucoup de personnes qui ont été exposées pendant un certain temps à la fausse propagande traitant de sujets fondamentaux de l’Etat, par exemple, ce mensonge sur les besoins sécuritaires d’Israël qui seraient incompatibles avec l’idée de deux états [comme solution au conflit palestinien], c’est un mensonge », a-t-il ajouté.

Barak a affirmé qu’en lisant les réponses de Netanyahu des 24 dernières heures, depuis ses sévères remarques de jeudi, il pouvait voir s’installer la panique.

« Je connais Netanyahu depuis qu’il a 20 ans. Je peux voir les bords de la panique. Netanyahu comprend clairement que ses jours en tant que Premier ministre sont comptés, même si cela prend des mois ou des années, ils sont comptés, a-t-il déclaré. Il reconnait que le compte à rebours de la fin de son mandat de Premier ministre a commencé, que cela prenne des mois, ou un an, ou un an et demi. »

Le leadership actuel, a-t-il dit, « parle comme si leur moelle épinière était en acier inoxydable. Mais ils sont les représentants vivants des proverbes disant qu’il est plus facile de sortir le peuple de la Diaspora que la Diaspora du peuple. »

Le président du parti Yesh Atid, Yair Lapid (à gauche), et le chef de l'Union sioniste, Isaac Herzog, le 24 décembre  2014. (Crédit : Flash90)
Le président du parti Yesh Atid, Yair Lapid (à gauche), et le chef de l’Union sioniste, Isaac Herzog, le 24 décembre 2014. (Crédit : Flash90)

Barak a exhorté tous les partis du centre et de centre gauche à travailler ensemble pour changer le gouvernement, citant Yair Lapid (Yesh Atid), Moshe Kahlon (Koulanou), Isaac Herzog (Union sioniste), Aryeh Deri (Shas) et Zehava Gal-on (Meretz).

A la suite du discours de jeudi, les experts avaient supposé que Barak, 74 ans, avait l’intention de revenir dans la vie politique, ce que Barak n’a pas rejeté catégoriquement vendredi. Mais il a précisé qu’il ne se présenterait pas pour être Premier ministre.

« Je ne pense pas que les seules options soient de se présenter pour être Premier ministre ou de s’assoir à la maison et de se taire. Il y a beaucoup à faire et je compte agir pour changer la situation. Je compte soutenir un effort pour changer cette situation, pour abattre le gouvernement », a-t-il déclaré.

Dans une longue réponse aux remarques de Barak, le Likud avait expliqué que Barak était un « politicien et Premier ministre raté qui cherchait un moyen de revenir dans le jeu politique. »

« C’est la raison pour laquelle il essaie de rester dans la conscience du public à tout prix, y compris par sa récente déclaration qui contredit ce qu’il aurait dit quand il était au gouvernement. L’appel de Barak à renverser un gouvernement élu un an après la décision si claire du peuple nous rappelle un célèbre slogan gauchiste, ‘changer le peuple’ », a déclaré le Likud.

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