Benayahu Bitton, 22 ans : un musicien qui avait toujours une guitare à portée de main
Assassiné aux abords du kibboutz Beeri, alors qu'il tentait de fuir le Festival Supernova, à proximité du kibboutz Reïm, le 7 octobre 2023
Benayahu Bitton, 22 ans, originaire de Jérusalem, a été assassiné par des terroristes palestiniens du Hamas aux abords du kibboutz Beeri, alors qu’il tentait de fuir le Festival Supernova, à proximité du kibboutz Reïm, le 7 octobre.
Les images de vidéosurveillance de ce matin-là montrent Benayahu et deux amis, Jonathan Samerano et Maor Gratzyani, fuyant la rave-party et arrivant à l’entrée du kibboutz Beeri, cherchant à se mettre à l’abri. Là, ils sont tombés dans une embuscade et ont tous été abattus par un groupe de terroristes du Hamas. Des terroristes ont ensuite volé la voiture de Benayahu et le corps de Jonathan a été enlevé par deux hommes, dont un employé du très controversé Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et chargé dans une jeep blanche pour être emmené à Gaza, où il se trouve toujours.
Benayahu laisse derrière lui ses parents, Ital et Eli, ses deux jeunes sœurs Yaël et Avigaïl, ainsi que plusieurs frères et sœurs issus des premiers mariages de ses parents, dont ses sœurs Nofar et Noa, ainsi que son frère Assaf. Il a été enterré le 14 octobre à Jérusalem. Son frère Assaf a eu une petite fille le jour de l’enterrement de Benayahu.
Sa famille possède un magasin de fleurs à Bayit Vegan, où Benayahu travaillait sporadiquement. Bien qu’il ait grandi dans une famille pratique et a fréquenté des écoles ultra-orthodoxes, il s’est éloigné du mode de vie haredi au cours des dernières années, à l’instar de plusieurs de ses frères et sœurs.
Il avait terminé son service militaire – dans l’unité de commandement d’élite Egoz – un mois seulement avant d’assister à ce festival, et il cherchait à poursuivre sa voie dans la musique. Il envisageait de s’inscrire à des études dans ce domaine, a indiqué sa famille.
Quelques semaines avant d’être tué, Benayahu, musicien en herbe, avait auditionné pour HaKochav Haba, le concours de chant qui sélectionne le candidat israélien à l’Eurovision. Jouant de la guitare, il a chanté « Ruach HaYam » (« La brise de la mer ») d’Ofer Levi lors des premières auditions.
« Lorsqu’il est né, la lumière est entrée dans la maison », a confié sa sœur, Noa, à une émission de la chaîne publique Kan.
« Ma mère l’a envoyé apprendre à jouer de la darbuka », a-t-elle raconté, précisant que la musique l’aidait à surmonter ses problèmes de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). « Il jouait des percussions avec un sens du rythme extraordinaire. »
Par la suite, il s’est mis à la guitare, comme tous ses frères et sœurs, « et il jouait de toutes sortes d’instruments insolites […] Il jouait beaucoup et il a laissé tant de vidéos de lui en train de chanter, des choses qu’il a écrites et composées », a-t-elle ajouté.
« Il jouait tout le temps – on ne pouvait pas trouver Benayahu sans une guitare à la main, une cigarette au bec, et généralement une bière dans l’autre main. Il chantait sans cesse, nous faisions des jams ensemble, les sœurs avec nos voix plus douces et lui avec sa voix gutturale profonde et forte, si bien que les voisins disaient toujours qu’ils n’entendaient que sa voix. »
Dans la dernière vidéo qu’il a publiée sur Instagram, le 5 octobre, on peut entendre sa une reprise « Tiri Ahuvati » (« Regarde, mon amour ») d’Osher Cohen.
Ses quatre sœurs se sont entretenues avec Kan en décembre pour parler de leur chagrin et de la perte de leur frère.
« Il était mon meilleur ami et mon grand frère », a déclaré Yaël.
« Il était censé être mon système de soutien dans la vie, et moi le sien. Nous avions des projets, et maintenant nous n’en avons plus. »
Sa sœur Nofar a publié, le jour de son anniversaire sur Facebook, un dessin qu’il avait réalisé, en écrivant : « Mon Benayahu bien-aimé, je fête aujourd’hui mon anniversaire sans toi. Tout ce que je voulais faire aujourd’hui, c’était de te dessiner, de passer en revue les traits de ton visage et de dépeindre ton esprit. J’imagine comment tu aurais chanté pour moi, comment je t’aurais serré fort dans mes bras, comment nous aurions bu un verre ensemble et levé notre verre à la vie. Je t’aime et tu me manques tellement que je n’arrive pas à respirer. »
S’adressant au journal Makor Rishon, sa mère, Ital, a raconté que « Benayahu a cherché la voie de la vérité et de la simplicité. Dans le monde haredi, il n’a pas trouvé la vérité. Il a cherché ailleurs et a trouvé des gens authentiques dans les festivals de musique – des gens pleins d’amour et de joie. La simplicité les a unis. C’était leur Simhat Torah [leur joie de la Torah] ».
Ital a souligné que son fils « savait comment prêter attention aux personnes qui n’étaient pas prises en compte ».
« Il voyait le monde comme s’il y était venu pour remplir une mission spécifique. Benayahu était le ciment de la famille. »
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