Bennett : L’opposition est « puérile » et tente de nuire aux relations avec les US
Les critiques virulentes du Premier ministre à l'égard de Netanyahu font suite à une fausse information selon laquelle Biden annulerait la reconnaissance du Golan
Le Premier ministre Naftali Bennett a qualifié lundi l’opposition et son chef, son prédécesseur Benjamin Netanyahu, de « puérils », les accusant de vouloir nuire aux liens israélo-américains dans le seul but de défier son nouveau gouvernement.
Bennett s’exprimait après de fausses informations faisant état de l’intention du président américain Joe Biden de revenir sur la reconnaissance du plateau du Golan comme étant israélien – décision de son prédécesseur Donald Trump –, et après que Netanyahu a accusé Bennett de renoncer au droit d’Israël d’attaquer indépendamment les sites nucléaires iraniens.
« L’opposition essaie de nuire au pays et aux liens entre moi et Biden. Ce n’est pas seulement puéril, c’est irresponsable », a déclaré Bennett lors d’une réunion de faction de son parti Yamina.
« Il s’agit d’une décision stratégique consciente, pour nous punir de leur frustration d’être dans l’opposition. Au lieu de critiquer et de défier le gouvernement, ils font délibérément et systématiquement du tort au pays », a déclaré Bennett.
Le département d’État américain a démenti vendredi que l’administration Biden envisageait d’annuler la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, après qu’une fausse information a suscité un tollé en Israël.
« La politique américaine concernant le Golan n’a pas changé, et les sources indiquant le contraire sont fausses », a tweeté le département des Affaires au Proche-Orient du département d’État.
Le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré que cette rumeur s’inscrivait dans le cadre d’efforts visant à nuire aux liens entre Israël et les États-Unis et à saper le nouveau gouvernement.
La rumeur s’est répandue après qu’un article fallacieux publié sur un site d’information américain d’extrême droite a été repris par certains médias israéliens traditionnels, ce qui a provoqué un tollé chez plusieurs politiciens.
Dimanche, Lapid a déclaré au secrétaire d’État américain Antony Blinken que le soutien bipartite à Israël aux États-Unis avait été mis à mal pendant les années Netanyahu.
« Ces dernières années, des erreurs ont été commises », a déclaré Lapid dans une déclaration avant leur rencontre à Rome. « La position bipartisane d’Israël a été mise à mal. Nous allons réparer ces erreurs ensemble. »
La semaine dernière, Netanyahu a accusé Lapid de mettre Israël en danger en s’engageant à informer à l’avance les États-Unis de toute action militaire qu’Israël pourrait entreprendre contre l’Iran.
Selon le ministère des Affaires étrangères, Lapid et Blinken se sont mis d’accord sur une politique « zéro surprise » lors de leur entretien au début du mois, et ont promis de maintenir des canaux de communication ouverts et réguliers.
Dans le cadre du précédent gouvernement, dirigé par M. Netanyahu, de hauts responsables israéliens avaient également convenu, lors des discussions avec les États-Unis sur le dossier nucléaire iranien, qu’il n’y aurait « aucune surprise » sur le sujet et que les désaccords seraient abordés à huis clos, a confirmé une source familière de la question, au Times of Israël lundi.
Comme le gouvernement précédent, le nouveau gouvernement dirigé par Bennett et Lapid est fermement opposé aux efforts de l’administration Biden pour réintégrer l’accord, connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA).
Toutefois, Bennett et Lapid ont tous deux souligné que, quels que soient leurs désaccords avec les États-Unis, ils prévoient de les aborder à huis clos, plutôt que par des critiques publiques comme l’a fait l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant l’administration Obama.