Berlin avertit que l’anniversaire du 7 octobre pourrait déclencher des troubles
Le chef des renseignements a déclaré que l'antisémitisme et l'hostilité à l'encontre d'Israël était "un élément de connexion" entre islamistes, militants pro-palestiniens et groupes radicaux d'extrême-gauche et d'extrême-droite

Le chef des services de renseignement intérieur allemand a averti vendredi que l’anniversaire du pogrom qui avait été commis par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, était susceptible de servir de « déclencheur » à d’éventuelles agitations.
Lundi prochain, cela fera un an que le groupe terroriste islamiste avait commis son massacre au sein de l’État juif, tuant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza. En riposte, Israël avait lancé une campagne militaire au sein de l’enclave côtière, combattant également avec d’autres alliés du Hamas soutenus par l’Iran au Liban, au Yémen et ailleurs.
Les troubles au Moyen-Orient ont tendance à susciter des réactions en Allemagne, a averti Thomas Haldenwang, chef de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV).
L’antisémitisme et l’hostilité nourrie à l’encontre d’Israël constituent un « élément de connexion » entre les islamistes, les extrémistes pro-palestiniens et d’autres groupes radicaux d’extrême-droite et d’extrême-gauche, a-t-il affirmé.
« La date-anniversaire pourrait servir de déclencheur pour de nombreux protestataires », a-t-il noté, mettant en garde contre une « émotivité potentiellement importante », des clivages et des manifestations de radicalisation.
En plus des commémorations officielles du pogrom du 7 octobre, des manifestations pro-palestiniennes doivent avoir lieu en Allemagne ce week-end et dans la journée de lundi.

A Berlin, le porte-parole du syndicat de la police, Benjamin Jedro, a signalé que « nous envisageons les jours à venir avec beaucoup d’inquiétude » après avoir assisté à « des expressions de haine, d’antisémitisme et des excès de violence » de la part de certains activistes pro-palestiniens.
Dans sa déclaration, Haldenwang a souligné que le nombre de crimes antisémites avait atteint un niveau record depuis le massacre du 7 octobre – qui avait été le jour le plus meurtrier pour les Juifs depuis la Shoah.
« Le risque potentiel découlant d’attaques terroristes menées contre des personnes et contre des institutions juives et israéliennes – ainsi que contre l’Occident dans son ensemble – s’est considérablement accru au cours des six derniers mois », a-t-il dit.

Haldenwang a répété sa mise en garde contre les attentats djihadistes, évoquant une série d’attaques meurtrières à l’arme blanche qui ont été commises dans la ville de Solingen, dans l’Ouest du pays, le mois dernier.
« Les islamistes ont compris comment utiliser la crise actuelle au Moyen-Orient pour revitaliser leur propagande et pour mobiliser leurs adeptes », a-t-il déclaré.
Le groupe État islamique « fait sa propagande en utilisant la situation à Gaza, dans le but de créer des émotions et d’encourager les jeunes musulmans en Occident en particulier à commettre des attaques terroristes. »