Berlin cherche à couper les vivres au parti d’extrême droite NPD
L'Allemagne veut supprimer le financement public du parti après 2 échecs pour interdire cette formation

Le gouvernement allemand a entrepris vendredi de supprimer le financement public dont bénéficie le parti d’extrême droite NPD, après deux échecs pour interdire cette formation devant la Cour constitutionnelle nationale.
« Qu’un parti anti-constitutionnel continue de se financer avec les impôts est une situation difficile à supporter », a déclaré dans un communiqué le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière.
De Maizière a publié des propositions visant à changer la constitution allemande (Loi fondamentale) ainsi que la législation fiscale et sur le financement des partis, afin de rendre une telle interdiction possible.
La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction allemande, a rejeté en janvier dernier – pour la deuxième fois en 15 ans – une demande d’interdiction pure et simple du NPD, arguant de sa faible audience. Mais elle avait dans le même temps laissé entendre qu’une interdiction du financement public, elle, pourrait être légale.
Le NPD compte moins de 6 000 membres et a perdu l’année dernière ses derniers représentants dans un parlement régional. Mais il continue à avoir des élus locaux.
Faisant l’objet d’une surveillance du renseignement intérieur allemand depuis des années, en raison de violations de l’ordre constitutionnel, il est considéré par l’essentiel de la classe politique allemande comme un réceptacle pour des groupuscules néo-nazis tentés par la violence antisémite et xénophobe.
Un nouveau parti de droite nationaliste, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), s’est enraciné en Allemagne en tenant un discours anti-islam et anti-immigration, sans partager le sulfureux passé du NPD.
L’AfD a connu un essor spectaculaire l’an dernier en raison des inquiétudes de l’opinion face à l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016, après que la chancelière Angela Merkel leur eut ouvert les portes du pays.
Le parti est toutefois en repli dans les derniers sondages, sous les 10 %, alors qu’il a atteint à son maximum 15 % d’intentions de vote.