Berlin: Rivlin et Steinmeier visitent un lycée juif, centre de déportation
Le président prononcera un discours en hébreu à la mémoire des victimes du nazisme au Bundestag mercredi, en présence des membres des familles Goldin et Shaul
Le président Reuven Rivlin a visité mardi un lycée juif à Berlin que les nazis avaient utilisé comme centre de déportation des Juifs pendant la Shoah.
Reuven Rivlin se trouve à Berlin dans le cadre d’un voyage de trois jours en Allemagne après que lui et le président allemand Frank-Walter Steinmeier ont tous deux assisté à une commémoration lundi à Auschwitz, marquant le 75e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi. Les deux hommes ont rencontré des élèves du lycée juif Moses Mendelssohn. Fondé en 1778, l’école compte actuellement 414 élèves, dont environ 60 % sont juifs.
Assis aux côtés de Steinmeier et entouré d’un demi-cercle d’élèves du lycée, situé dans le cœur historique de Berlin, Reuven Rivlin a déclaré que « les liens entre les gens du monde entier sont la chose la plus importante ».
« Malheureusement, les responsables politiques de nos jours (utilisent) la haine afin de gagner du pouvoir politique », a-t-il ajouté, sans élaborer.
Le chef de l’État prononcera un discours en hébreu à la mémoire des victimes du nazisme au Bundestag mercredi.
Le président israélien rencontrera également la chancelière allemande Angela Merkel, la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas au cours de sa visite.
Il rencontrera également des organisations de défense des droits humains et des communautés juives, a indiqué un porte-parole dans une déclaration, et sera l’invité d’honneur d’un dîner organisé par le président du Bundestag, Wolfgang Schauble.
À Jérusalem la semaine dernière, Steinmeier a déclaré que l’Allemagne n’avait pas pleinement tiré les leçons de la Shoah, car la haine des Juifs ne cesse de croître. Dans un discours très émouvant au mémorial de la Shoah de Yad Vashem, Steinmeier a réitéré que son pays assume l’entière responsabilité du génocide nazi du peuple juif.
Le président allemand est revenu sur ce thème mardi, en faisant part aux étudiants de Berlin de son inquiétude quant à l’influence négative des réseaux sociaux sur leurs utilisateurs.
« L’information ne suffit pas. Nous devons accompagner l’information d’expériences », a-t-il déclaré, exhortant les étudiants à voyager, en particulier en Israël.
Certains dans le public ont parlé de leurs expériences personnelles avec l’antisémitisme et le racisme, tandis que d’autres ont évoqué ce que signifie la réconciliation de leurs identités allemande, juive et autres.
Rivlin a déclaré qu’en dépit de certaines différences, Israël et l’Allemagne ont aujourd’hui « un véritable partenariat » fondé sur des valeurs communes de démocratie et de droits humains.
Lors d’une réunion à Cracovie avec son homologue polonais Andrzej Duda lundi, il a déclaré que bien que l’Allemagne nazie ait été l’architecte de la Shoah, d’autres en Europe ayant contribué au génocide doivent également assumer leur part de responsabilité.
Au cours de la rencontre, Rivlin a lancé la dernière salve de la prise de bec qui oppose les deux nations sur la complicité des Polonais dans la violence anti-juive pendant et après la Seconde Guerre mondiale, notant que bien que le peuple polonais ait combattu l’Allemagne nazie, « de nombreux Polonais sont restés spectateurs et ont même contribué au meurtre de Juifs ».
En Allemagne, Rivlin a été rejoint par des membres des familles Goldin et Shaul, que le président a invités pour qu’ils assistent à son discours au Bundestag.
Le Hamas, le groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza, détiendrait les corps des soldats israéliens Oron Shaul et Hadar Goldin, dont il a capturé les dépouilles lorsqu’ils ont été tués pendant la guerre de 2014, connue en Israël sous le nom d’opération « Bordure protectrice ».
L’Allemagne aurait facilité dans le passé des négociations indirectes entre le Hamas et Israël sur un éventuel échange de détenus israéliens et des dépouilles de soldats détenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens incarcérés dans des prisons israéliennes.