Rechercher

Biden menacé par les Républicains après une décision jugée « antisémite »

Une lettre signée par 14 élus républicains dénonce la décision de cesser de financer la recherche scientifique dans les institutions israéliennes au-delà de la Ligne verte

Le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, au Capitole de Washington, le 13 juin 2023. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)
Le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, au Capitole de Washington, le 13 juin 2023. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)

Un groupe de 14 sénateurs républicains a menacé mardi de bloquer les nominations du président américain Joe Biden en raison de ce qu’il a qualifié de décision « antisémite » de l’administration de cesser de financer la recherche scientifique dans les institutions israéliennes au-delà de la Ligne verte – une politique de longue date qui n’a été annulée que par la précédente administration.

« Il est franchement insoutenable pour les responsables du Département d’État de continuer à témoigner devant le Congrès qu’ils soutiennent la relation américano-israélienne, puis – une fois hors champs – de mettre en place des mesures visant à saper cette relation », peut-on lire dans la lettre adressée à Biden et au secrétaire d’État, Antony Blinken, à l’initiative du sénateur Ted Cruz.

« Sans un renversement de ces tendances, la surveillance du Congrès et la vérification rapide des candidats deviendraient insolubles. »

Une décision républicaine d’agir face à la menace serait une mauvaise nouvelle pour Biden, car un certain soutien bipartite est nécessaire pour qu’il fasse confirmer ses candidats par le Sénat, où les Démocrates ont une faible majorité.

Cette sévère formulation révèle également l’ostensible hésitation de l’Administration Biden à nommer un nouvel ambassadeur en Israël pour remplacer Tom Nides, dont le départ est attendu cette semaine. Le conflit israélo-palestinien étant plus politisé que jamais au Capitole, tout candidat sera probablement soumis à un profond examen républicain, à la fois sur son propre bilan en la matière et sur celui de l’administration.

« Nous écrivons également pour souligner que tout effort visant à approfondir les politiques américaines qui discriminent les territoires contrôlés par Israël avant et après juin 1967 risquera une rupture totale dans ma/notre capacité à engager le Département d’État sur ces problèmes », ont écrit les sénateurs.

À la fin du mois dernier, le Département d’État a publiquement confirmé qu’il avait récemment informé les agences gouvernementales concernées « que s’engager dans une coopération scientifique et technologique bilatérale avec Israël, dans des zones géographiques, qui sont passées sous l’administration d’Israël après 1967 et qui restent soumises à des négociations sur le statut final est incompatible avec la politique étrangère américaine ».

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, David M. Friedman, à gauche, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu signant des accords visant à renforcer la coopération scientifique et technologique binationale lors d’une cérémonie spéciale organisée à l’université d’Ariel, le 28 octobre 2020. (Crédit : Matty Stern/Ambassade des États-Unis à Jérusalem)

Les directives de l’Administration Biden représentent un retour aux limitations de longue date du soutien américain à la recherche scientifique avant que l’Administration Trump ne supprime la restriction en 2020.

Elles n’ont également qu’une portée très limitée et n’affectera probablement qu’une seule université située dans l’implantation d’Ariel, au nord de la Cisjordanie. Malgré la pression des progressistes, l’administration n’est pas allée jusqu’à révoquer la doctrine dite de « Pompeo », la politique dévoilée par le secrétaire d’État de l’ancien président Donald Trump, Mike Pompeo, en 2019, qui ne jugeaient pas les implantations « en soi incompatibles avec le droit international ».

Pompeo avait annulé une note de 1978 du conseiller juridique du Département d’État Herbert Hansell, qui qualifiait les implantations d’illégales.

Néanmoins, les sénateurs républicains ont insisté dans leur lettre de mardi sur le fait que « les nouvelles directives telles qu’elles sont écrites constituent un boycott antisémite d’Israël ».

« Les États-Unis ont adopté la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), qui comprend des doubles standards visant Israël ou les Juifs israéliens », ont écrit les sénateurs, affirmant ostensiblement que s’abstenir de financer des projets de recherche dans les implantations constitue une double mesure enracinée dans l’antisémitisme.

La définition de l’IHRA – et ses exemples – n’abordent pas la question des implantations, mais sa citation dans la lettre pourrait légitimer les craintes des groupes juifs progressistes qu’elle soit « instrumentalisée » par les conservateurs pour étouffer les critiques de la politique israélienne en Cisjordanie.

Pour leur part, les sénateurs républicains ont affirmé que l’administration n’avait pas consulté l’envoyée américaine chargée de la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, avant de publier les directives.

Invité à commenter l’allégation des sénateurs républicains selon laquelle la politique de l’administration constituait un « boycott antisémite d’Israël », le bureau de Lipstadt n’a pas répondu.

Cependant, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a fustigé les sénateurs républicains pour leur menace, affirmant qu’il n’était pas au courant que des candidats des administrations précédentes, y compris des administrations républicaines, avaient été bloqués alors qu’ils appliquaient également cette politique à l’égard de la Cisjordanie.

Miller a déclaré que l’administration avait plus de 25 candidats en attente de confirmation « à des postes essentiels à notre sécurité nationale » – dont la grande majorité sont des agents de carrière du service extérieur, et non des personnes politiquement nommées.

« C’est une atteinte à notre sécurité nationale lorsque nous voyons nos candidats à des postes cruciaux bloqués, en particulier pour des questions aucunement liées à leurs qualifications, leur service ou le travail qu’ils effectueront », a-t-il ajouté.

Le Jewish Democratic Council of America a déclaré que « les tentatives républicaines de mal interpréter le retour de l’Administration Biden à la politique américaine bipartite de longue date en Cisjordanie comme antisémite sont totalement infondées ».

« Les menaces républicaines de faire dérailler les candidats à l’Administration Biden laisseront vacants des postes cruciaux de la sécurité nationale », a déclaré Halie Soifer, PDG du Jewish Democratic Council of America.

« L’administration serait plus susceptible de proposer des candidats, notamment pour servir de prochain ambassadeur en Israël, si les Républicains ne continuaient pas à faire dérailler, à entraver et à menacer des nominations d’une importance cruciale. »

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.