Bill de Blasio, ex-maire de New York, annonce ne plus soutenir l’AIPAC
Se présentant au congrès pour le nouveau District 10 de la ville, le politicien dit que le groupe a changé de façon "inacceptable" et qu'il refusera son appui s'il lui est offert
L’ancien maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé qu’il ne soutenait plus l’AIPAC (American Israel Public Affairs) et qu’il n’accepterait pas un éventuel appui de la part du groupe de pression pro-israélien si ce dernier devait le lui apporter dans sa course au congrès, où il est candidat pour remporter le siège représentant le tout nouveau District 10.
Ce district s’étend du domicile de Blasio, à Park Slope, dans le quartier du Lower Manhattan jusqu’à Borough Park, qui accueille une forte population juive ultra-orthodoxe.
Selon un article qui est paru lundi dans le New York Jewish Week, de Blasio a déclaré que l’AIPAC avait changé d’une manière qu’il considérait « inacceptable » et il a indiqué qu’il ne cherchait pas, pour sa part, à bénéficier d’un soutien de l’organisation.
L’ancien maire de New York a tenu ces propos au cours d’un forum virtuel, la semaine dernière, consacré aux dépenses de campagnes de l’AIPAC. Alors qu’il lui était demandé s’il soutenait l’organisation, de Blasio a répondu que « non, je ne la soutiens pas », selon l’article.
« Je ne cherche pas non plus son appui, que je n’accepterai pas s’il m’est offert », a-t-il ajouté.
Il a cité la déception majeure, l’année dernière, entraînée par l’échec essuyé par Nina Turner, ancienne sénatrice de l’état et éminente progressiste, qui a perdu aux Primaires démocrates à Cleveland face à un candidat qui était en partie soutenu par le PAC de l’AIPAC et par d’autres groupes.
« C’était une personnalité progressiste de premier plan et incroyablement importante », a dit de Blasio, selon le New York Jewish Week. « J’ai pensé que l’attaque à son encontre n’était pas seulement terriblement injustifiée mais qu’elle a privé notre nation de quelqu’un qui aurait pu faire une énorme différence en ce qui concerne notre mouvement progressiste ».
Turner avait fait part de son soutien sur Twitter à IfNotNow, un groupe juif américain qui accuse Israël de mettre en place des politiques « d’apartheid » à l’encontre des Palestiniens.
De Blasio a noté qu’il soutenait la solution à deux États qui est, selon lui, « la seule voie ouverte sur la paix dans la région pour les Israéliens et les Palestiniens, qui pourront avoir leurs deux États ».
« Je me battrai pour ça et je me battrai très certainement contre toute organisation qui s’en prendra aux progressistes de mon parti, » a-t-il ajouté.
Le nouveau PAC (comité d’action politique) de l’AIPAC a attiré l’attention, au début de l’année, lorsqu’il a fait savoir qu’il apporterait son soutien à 109 des 147 républicains qui avaient refusé de confirmer l’élection du président américain Joe Biden à la présidence lors du scrutin du 6 janvier 2021, après une insurrection meurtrière encouragée par l’ancien président Donald Trump qui affirmait alors, de manière mensongère, qu’il avait remporté la victoire.
L’AIPAC a fait savoir que l’organisation soutiendra des candidats des deux partis dans la majorité des élections qui vont avoir lieu dans tout le pays, soit pour 326 élections à la Chambre (sur 435) et pour les 34 scrutins au sénat qui auront lieu au mois de novembre.
Mais le soutien apporté à des républicains ayant refusé de certifier la victoire de Biden avait valu au groupe de pression des critiques de la part de Liz Cheney, représentante républicaine du Wyoming et députée pro-israélienne, dont le nom était initialement absent de la liste des candidats approuvés par l’AIPAC.
Cheney copréside aussi la commission qui, au congrès, enquête sur l’insurrection du 6 janvier 2021 qui a eu lieu au capitole. Elle est l’une des seulement dix membres du parti républicain à avoir voté en faveur de la destitution de Trump pour le rôle tenu par l’ancien occupant de la Maison Blanche dans ce déferlement de violences.
« Ceux d’entre nous qui n’avons jamais failli dans notre soutien à Israël ou dans notre lutte contre l’antisémitisme aux US et dans le monde entier voulons que les membres de l’AIPAC sachent que leurs dirigeants jouent à un jeu politique dangereux », avait écrit Cheney au mois de mars sur Twitter.
Le PAC de l’AIPAC avait répondu aux critiques de la représentante – et à d’autres – en disant qu’il n’apportait ses soutiens qu’en fonction de la force de l’engagement pro-israélien des candidats et sur leurs antécédents sur cette question, et qu’il continuerait à le faire dans l’esprit bipartisan dont le groupe s’enorgueillit depuis longtemps.
JTA a contribué à la rédaction de cet article.