Bitan : Netanyahu « paiera le prix fort » si Amsalem ne reçoit pas de poste
Suite à sa dispute avec Netanyahu, l'ancien fidèle du Likud n'a pas obtenu de portefeuille ministériel ; Bitan déclare aussi que Kan devrait être "amélioré", pas supprimé
Le député du Likud David Bitan a averti mercredi que si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne nommait pas à un poste ministériel le législateur David Amsalem, allié de Bitan, il « en paierait le prix ».
Amsalem est l’un des députés du Likud qui n’a pas reçu de fonction ministérielle dans le nouveau gouvernement. Autrefois fervent partisan de Netanyahu, les deux hommes se sont brouillés et se sont heurtés à plusieurs reprises cette dernière année.
« Il y a eu plusieurs suggestions, mais pour l’instant il n’y a rien », a déclaré Bitan à la radio de l’armée, en parlant des efforts pour trouver un poste pour Amsalem afin de mettre fin à la dispute.
« Si Amsalem ne reçoit rien, Netanyahu en paiera le prix », a-t-il ajouté, sans entrer dans les détails.
Connu pour être un provocateur impétueux, Amsalem a été l’une des voix les plus fortes à questionner les motifs des accusations de corruption dont fait l’objet le chef du Likud. Il avait réclamé le poste de ministre de la Justice ou de président de la Knesset au sein du nouveau gouvernement et, ne les ayant pas obtenus, il aurait refusé d’autres postes.
Netanyahu s’est vu forcé d’ignorer plusieurs législateurs de son parti pour distribuer la plupart des postes gouvernementaux importants à ses nouveaux partenaires de coalition. Si certains ont obtenu des postes ministériels, d’autres se sont vu attribuer des postes moins importants ou ont été contraints de se partager les postes dans un système de rotation.
Le chef du Likud est connu pour récompenser ceux qui lui ont été les plus loyaux au cours des dernières années et pour chercher à affaiblir ceux qui pourraient contester son autorité au sein du parti.
Bitan, l’un des plus fervents défenseurs de Netanyahu, s’est récemment opposé au chef de son parti, critiquant notamment sa gestion des négociations de coalition avec les partenaires d’extrême droite et haredi du Likud.
Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait des menaces de longue date de son parti de fermer la chaîne publique Kan, récemment remises sur le tapis par le ministre des Communications, Shlomo Karhi, Bitan a répondu « qu’il y a beaucoup de choses qui doivent être améliorées au sein de la chaîne de télévision », mais qu’il était contre sa fermeture.
Ainsi, selon lui, Kan devrait accorder plus de temps d’antenne à « l’autre côté ». Il a accusé le radiodiffuseur de ne pas accorder suffisamment de temps d’antenne aux voix de droite.
Le radiodiffuseur public, lancé en 2017 après une longue procédure juridique pour remplacer son prédécesseur, la Israel Broadcasting Authority, a longtemps été la cible des membres du Likud, qui le considèrent comme hostile à leur programme.
Une tentative de Netanyahu de diviser la chaîne Kan en sections distinctes pour les informations et le divertissement avait été acceptée en 2018, avant d’être abandonnée après la victoire d’Israël au concours de l’Eurovision 2018, car le maintien d’une chaîne publique indépendante était une des conditions pour pouvoir être hôte l’année suivante.
Bitan a également déclaré à la radio de l’armée que la coalition devait « tempérer les réformes » du système judiciaire proposées par le ministre de la Justice Yariv Levin, notamment en matière de droits de l’homme, et qu’il y avait matière à coopérer avec l’opposition sur cette question.
La législation proposée par la coalition donnerait au gouvernement un contrôle total sur la nomination des juges, limiterait sévèrement le pouvoir de contrôle judiciaire de la Cour suprême sur la législation, permettrait à la Knesset de passer outre une décision de la Haute Cour d’annuler une législation, mettrait la législation à l’abri d’un contrôle judiciaire au début du processus législatif, empêcherait la Cour de contrôler les lois fondamentales et l’empêcherait d’utiliser le principe du caractère raisonnable pour évaluer les décisions administratives prises par le gouvernement et d’autres organismes publics.
Le président Isaac Herzog et d’autres ont également exhorté le gouvernement à négocier les grandes lignes du plan de refonte judiciaire.