Bolton accuse Netanyahu d’avoir douté des capacités de Kushner
Selon John Bolton, le Premier ministre aurait exprimé ses "doutes" quant à l’idée de confier au gendre du président son poste d'architecte américain de la paix au Moyen-Orient
Dans son nouveau livre, The Room Where it Happened (La pièce où ça s’est joué), John Bolton, ancien conseiller américain à la Sécurité nationale, a écrit que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui avait fait part de ses doutes quant à la nomination du beau-fils de Donald Trump, Jared Kushner, en tant qu’architecte principal du plan de paix de l’administration américaine au Moyen-Orient, ont rapporté CNN et le Wall Street Journal.
Bolton a écrit qu’avant de rejoindre la Maison Blanche, il avait eu une conversation avec Netanyahu au cours de laquelle ce dernier aurait exprimé ses « doutes » quant à l’idée de confier à Kushner la mission de tenter de trouver une issue au conflit israélo-palestinien. Netanyahu connaissait déjà alors la famille de Kushner depuis de nombreuses années.
« Il était assez politicien pour ne pas s’opposer publiquement à cette idée, mais comme une large partie du monde, il s’est demandé pourquoi Kushner pensait qu’il réussirait là où des Kissinger ont échoué », a écrit Bolton.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le service de presse du Premier ministre israélien a rapporté que ce dernier avait « pleinement confiance dans les capacités de Jared Kushner, et rejetait toute allégation qui affirmerait le contraire ».
« Kushner a grandement contribué à faire avancer la paix au Moyen-Orient », poursuit le communiqué. « L’équipe Moyen-Orient de l’administration américaine, dirigée par Kushner, a réussi à formuler les principes du président Trump de sa ‘Vision’ pour la paix, offrant le plan de paix le plus réaliste pour la région. »
« Kushner a également contribué aux décisions historiques du président Trump de reconnaître Jérusalem [comme capitale d’Israël], de déplacer l’ambassade des États-Unis dans la capitale et de reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan », poursuit la missive officielle. « Kushner a aidé à faire avancer les relations d’Israël avec le monde arabe. »
« Avec ces réalisations seules et sous la direction du président Trump, Kushner a déjà accompli ce que d’autres avant lui n’ont pas pu accomplir. Nous sommes convaincus qu’en travaillant ensemble, nous pouvons parvenir à une paix durable et sûre que nous souhaitons tous », conclut-elle.
Donald Trump a lui aussi rejeté les accusations explosives de l’ancien haut responsable, les décrivant comme de la « pure fiction ».
Dans un tweet qualifiant l’ancien conseiller à la sécurité nationale de « chiot malade », Trump a affirmé que le livre était une « compilation de mensonges et d’histoires inventées », toutes destinées à salir son image.
« La plupart des déclarations ridicules qu’il m’attribue n’ont jamais été faites, c’est de la pure fiction », a écrit Trump.
Bolton’s book, which is getting terrible reviews, is a compilation of lies and made up stories, all intended to make me look bad. Many of the ridiculous statements he attributes to me were never made, pure fiction. Just trying to get even for firing him like the sick puppy he is!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 18, 2020
La Maison Blanche cherche à faire passer une injonction afin d’empêcher la distribution de The Room Where It Happened, qui détaille ce que Bolton définit comme la preuve que Trump n’est pas « apte » à son rôle de président des États-Unis.