Boris Johnson : L’appel à l’embargo sur les armes livrées à Israël est « dément »
L'ex-Premier ministre est allé en Israël en novembre, se rendant dans les villes frontalières de l'enclave côtière qui ont été dévastées par le Hamas lors du massacre du 7 octobre
L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a critiqué un appel récent lancé par les députés et d’anciens magistrats à la Cour suprême de Grande-Bretagne à placer un embargo sur les ventes d’armes à Israël. Johnson a ainsi estimé que cet appel était « dément » dans une tribune écrite dans le Daily Mail.
« Ce n’est pas l’hypocrisie qui me préoccupe. Ce sont les implications : c’est que des gens bien, intelligents, bienveillants dans ce pays veuillent ôter à Israël les moyens dont le pays a besoin pour défendre ses citoyens contre le Hamas », a-t-il écrit, ajoutant que le groupe terroriste palestinien utilisait de façon active « la mort et les souffrances de ses propres citoyens, tirant le maximum de leurs douleurs, de leur chagrin pour rassembler l’opinion internationale contre Israël – et nous nous laissons avoir ».
Dans une vidéo accompagnant sa chronique du Daily Mail, Johnson a indiqué que s’il était « horrifié » par les souffrances des Palestiniens, à Gaza, dans le cadre de la guerre en cours, il ne pensait pas que cette dernière devait se terminer « par une victoire du Hamas ».
Fort soutien d’Israël et de la communauté juive britannique tout au long de sa carrière, Johnson a estimé que l’idée que le gouvernement britannique avait l’obligation, en vertu du droit international, d’imposer un embargo sur les armes à Israël en raison de crimes de guerre présumés qui auraient été commis pendant le conflit actuel, était « contagieuse ».
Il a aussi expressément demandé au ministre des Affaires étrangères David Cameron de mettre un terme à toute implication du gouvernement dans l’avancée de la mise en œuvre d’un embargo sur les armes.
« Si vous voulez des preuves de la folie du gouvernement, il semble que les juristes du Foreign Office sont en train de faire campagne pour cette idée – une idée qui n’a pas, pour ce que j’en sais, été rejetée par le Secrétaire aux Affaires étrangères lui-même. Il semble se livrer à une sorte de Purdah à ce sujet », a écrit Johnson.
La « Purdah » est une pratique religieuse de séparation entre hommes et femmes au sein des communautés musulmanes et hindoues, mais le terme est aussi utilisé au Royaume-Uni pour désigner la période qui court entre l’annonce d’une élection et la formation d’un nouveau gouvernement. Pendant cette période, les fonctionnaires n’ont pas le droit de prendre des initiatives susceptibles d’être considérées comme politiques.
« On nous demande de fuir les Israéliens, de nous livrer à une répudiation morale totale d’Israël – alors même que ce pays a récemment été le théâtre du massacre le plus important, le plus terrifiant de Juifs depuis la Seconde Guerre mondiale et que 130 otages et notamment, bon sang, un bébé sont maintenus dans des cachots à Gaza par leurs ravisseurs jihadistes et que la libération de ces otages, cela ne pourra jamais être trop répété, signifiera le retrait immédiat de l’armée israélienne et la fin du conflit », a-t-il écrit.
Johnson, qui avait démissionné de son poste de Premier ministre en juillet 2022, s’est rendu en Israël en novembre dernier. Il avait visité les villes frontalières de l’enclave côtière qui ont été dévastées par le Hamas lors du massacre du 7 octobre.