Casque bleu tué au Liban : la justice accuse 5 membres du Hezbollah
Le détenu Mohammad Ayyad et les 4 accusés en fuite sont accusés d'avoir "constitué une bande de malfaiteurs et mis en œuvre un projet criminel" et risquent la peine capitale
Le tribunal militaire libanais a accusé cinq membres du groupe terroriste libanais du Hezbollah d’homicide volontaire en décembre contre un Casque bleu irlandais, a déclaré jeudi à l’AFP un responsable judiciaire.
Un soldat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a été tué et trois autres ont été blessés le 14 décembre lorsque leur véhicule a été attaqué près du village d’Al-Aqbiya, dans le sud du Liban, où le Hezbollah est fortement implanté.
Une dizaine de jours plus tard, le groupe pro-iranien avait remis aux autorités un homme soupçonné d’être le « principal » auteur de l’agression.
Les cinq personnes ont « constitué une bande de malfaiteurs et mis en œuvre un projet criminel », affirme l’acte d’accusation, soulignant que les agissements du détenu Mohammad Ayyad et des quatre accusés en fuite sont passibles de la peine capitale, selon le code pénal libanais.
L’acte d’accusation de 30 pages, consulté par l’AFP, accuse les personnes susmentionnées d' »homicide volontaire ». Ils ont tous été déférés devant le tribunal militaire pour y être jugés.
Les images des caméras de surveillance près du lieu de l’agression montrent « clairement la patrouille attaquée de toutes parts, par des hommes armés », selon le rapport.
« Certains d’entre eux ont été entendus disant ‘Nous sommes du Hezbollah’, et s’appelant via des talkies walkies », ajoute l’acte d’accusation.
En janvier, sept personnes avaient été inculpées pour « avoir proféré des menaces avec une arme illégale, détruit le véhicule de la Finul et intimidé ses passagers ».
Une source judiciaire avait indiqué à l’AFP que le chauffeur a été tué sur le coup d’une balle à la tête.
La Finul, composée de quelque 10 000 Casques bleus, est déployée depuis 1978 pour faire tampon entre le Liban et Israël, qui restent techniquement en état de guerre.
Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles des Casques bleus à des partisans du Hezbollah qui, sur cette dernière attaque, a collaboré à l’enquête et présenté ses condoléances à la Finul.