« Catastrophe humanitaire » pour le Liban et ses 600 000 déplacés – ONU
Israël émet de nombreux avertissements exhortant les civils à s'éloigner des sites du groupe terroriste du Hezbollah, y compris de leur maison si des armes y ont été dissimulées

Le Liban et ses 600 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays sont confrontés à une « crise humanitaire catastrophique », se sont émus mercredi deux responsables de l’ONU, au moment où l’armée israélienne élargit son opération dans le sud contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Alors que le Conseil de sécurité s’est réuni mercredi sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza et qu’il doit se retrouver jeudi à propos du Liban, la coordinatrice spéciale de l’ONU pour ce pays, Jeanine Hennis-Plasschaert, a relevé devant la presse que « le Liban était confronté à un conflit et à une crise humanitaire aux proportions catastrophiques ».
Relayant les exhortations de la communauté internationale, États occidentaux en tête, et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, cette responsable a exprimé « l’espoir qu’Israël soit maintenant disposé à soutenir les nombreux appels » à une désescalade.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé que le groupe terroriste chiite libanais mettait le Liban en danger : « Libérez-vous de l’emprise du Hezbollah. »

« Notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah », a affirmé Netanyahu.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de trente-et-trois soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 516 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.

Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste du Hezbollah lundi, plus de 630 autres morts ont été signalés au Liban, selon le ministère de la Santé du pays.
Au moins un quart des personnes tuées depuis lundi seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises qui ne font pas de distinction entre les civils et les terroristes. Plus de 2 000 personnes auraient également été blessées. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts.
Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.
Le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU, missionné sur le Liban, Imran Riza, a indiqué aux journalistes au siège des Nations unies à New York que le petit pays du Proche-Orient faisait face à « l’une des périodes les plus meurtrières » de son histoire.
Il a évalué à 600 000 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Liban, dont plus de la moitié sont des enfants.
« Même les guerres ont leurs règles », a-t-il tonné à l’adresse de l’État hébreu qui a des relations exécrables avec l’ONU et Guterres.
Le nouvel ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a assuré que son armée « ne visait pas des civils » au Liban, avant d’ajouter : « Mais en même temps, si nous y découvrons des activités du Hezbollah ou des projets de lancer des roquettes sur Israël, nous faisons ce que n’importe quel autre pays ferait. »