Ces appels aux suspensions de jumelage entre villes européennes et israéliennes
Depuis ces derniers mois, des militants pro-Palestine réclament de plus en plus la fin des liens entre leurs villes et des municipalités d’Israël ; dernier exemple : Valence
La municipalité israélienne de Gedera, située à une trentaine de kilomètres de Tel Aviv, a invité une délégation officielle de la ville de Valence, en Auvergne-Rhône-Alpes, à se joindre, en octobre prochain, à des festivités organisées dans la commune et à participer à un cycle d’échanges. Valence et Gedera sont jumelées depuis 1997.
Au cours du séjour, il est prévu que la délégation française « visite des établissements scolaires, des équipements sportifs et culturels, sources de nouveaux partenariats éventuels », découvre Tel Aviv et Jérusalem et rencontre notamment les autorités consulaires et des membres de la Chambre des représentants, a indiqué la municipalité.
Le déplacement est ainsi commun à tout programme de jumelage ou de partenariat entre deux villes.
Annie Roche, conseillère de l’opposition Europe Écologie Les Verts de Valence et militante pro-palestinienne, s’est élevée contre la tenue de ce voyage, a rapporté le journal local Le Dauphiné.
Elle a ainsi réclamé que le déplacement soit annulé et que Valence « suspende les liens » avec Gedera.
Cet appel à l’arrêt d’un jumelage par un militant écologiste n’est pas nouveau.
En mai dernier, le Crif avait appelé le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, qui avait visité peu avant Ramallah et Bethléem et qui a suspendu officieusement le jumelage de sa ville avec celle de Rehovot, à « restaurer le dialogue ».
Depuis des années, des organisations anti-Israël, notamment le BDS Grenoble et Isère Palestine, appellent à la fin du jumelage avec la ville israélienne. Des rassemblements en ce sens ont même été organisés devant la mairie il y a quelques années.
La ville belge de Liège a elle aussi récemment suspendu toute relation avec Israël en « soutien » aux Palestiniens. La ville n’entretenait néanmoins aucun lien avec Israël, et la décision visait ainsi à montrer son avis à ce sujet et à empêcher tout lien futur.
En début d’année, la ville espagnole de Barcelone, à l’initiative unilatérale de sa maire (qui a depuis perdu les élections municipales), a décidé de suspendre ses relations institutionnelles avec Israël et, notamment, son jumelage avec Tel Aviv. Le conseil municipal de la ville s’était par la suite exprimé contre.
Peu après, des organisations anti-Israël de France avaient appelé à la fin du jumelage Toulouse-Tel Aviv.
Près d’une cinquantaine de jumelages existent entre villes françaises et israéliennes, parmi lesquels Marseille-Haïfa (le premier jumelage France-Israël, signé en 1958), Antibes-Eilat, Bordeaux-Ashdod, Cannes-Tel Aviv ou encore Strasbourg-Ramat Gan.
La coopération s’est principalement mise en place dans les années 1980 et a continué de se développer dans les années 1990.
Elle concerne principalement les domaines de la jeunesse et de l’éducation, de la culture, de l’économie, de la santé, des échanges techniques et du sport.
« Dans un contexte où les tensions sont vives au Proche-Orient, la coopération décentralisée franco-israélienne est un moyen de resserrer les liens entre collectivités à travers la mise en place de partenariats bilatéraux doubles, d’une part en direction d’Israël et d’autre part vers les territoires palestiniens », indique le Répertoire des partenariats franco-israéliens, publié en 2009.