Israël en guerre - Jour 565

Rechercher

« C’est une période bénie pour l’antisémitisme », déplore Raphaël Enthoven

Le philosophe accuse La France insoumise d'être "le premier parti antisémite de France" et rejette l'emploi du mot "génocide", qui "n'a strictement aucun sens" au vu de la situation

Raphaël Enthoven, sur le plateau de BFMTV, le 4 octobre 2024. (Capture d'écran Youtube / BFMTV / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Raphaël Enthoven, sur le plateau de BFMTV, le 4 octobre 2024. (Capture d'écran Youtube / BFMTV / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le philosophe et écivain juif Raphaël Enthoven était l’invité, vendredi 4 octobre 2024, de BFMTV pour parler de la situation au Proche-Orient, de la forte hausse de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre et de son livre, publié quelques mois après le pogrom perpétré par les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël l’année dernière et intitulé « Lettre à un ami arabe », dont il fera la lecture à la Scène Libre à Paris, les 7, 14 et 21 octobre prochains.

Interrogé sur l’augmentation inquiétante des actes antisémites en France – qui ont triplé en un an selon le ministère de l’Intérieur -, Enthoven explique que « c’est une période bénie pour l’antisémitisme ».

Rapprochant cette explosion de l’antisémitisme en France de la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza, le philosophe explique que « ce que l’antisionisme apporte à l’antisémitisme, c’est une cause ».

« L’antisémitisme est une haine qui échoue à nommer son adversaire et qui bien souvent est une haine métaphysique. Les Nazis détestaient les Juifs pour ce qu’ils étaient. L’antisionisme se pique de détester les Juifs pour ce qu’ils font », développe-t-il.

Derrière l’explosion de l’antisémitisme en France, « il y a une vieille passion qui trouve avec le conflit israélo-palestinien une occasion qui se voit doper aujourd’hui par une cause nouvelle, » poursuit-il.

Interrogé sur le rôle du parti d’extrême-gauche La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dont plusieurs membres sont régulièrement accusés d’antisémitisme, Raphaël Enthoven affirme que « la France insoumise est devenue depuis le 7 octobre le premier parti antisémite de France, qui s’abrite derrière le fait qu’ils n’ont pas été condamnés pour antisémitisme. Cet argument n’a aucun sens. Dire que l’antisémitisme pour être reconnu doit être condamné par la loi est absurde dans la mesure où eux-mêmes sont les premiers à accuser de racisme ou de harcèlement quiconque les attaque ».

« Il existe mille façons d’être antisémite à l’abri de la loi. Quand vous diffusez une photo de Meyer Habib sous l’image d’une pizza ‘pierre à four’, vous diffusez une image antisémite », fait-il valoir.

Raphaël Enthoven fait ici référence à la polémique soulevée après la diffusion par le député insoumis Sébastien Delogu d’une vidéo dans laquelle l’ex-député des Français de l’étranger Meyer Habib est représenté sous les traits d’un monstre tentaculaire qui est éliminé par l’activiste pro-palestinienne Rima Hassan au moyen d’une pizza surgelée « pierre à four ». De très nombreux internautes y ont vu une référence aux fours crématoires utilisés par les nazis pour tuer les juifs pendant la Shoah. Raphaël Enthoven avait à l’époque qualifié la vidéo de « dogwhistle soralien », en référence à l’extrémiste Alain Soral.

Le philosophe poursuit la liste de ses exemples en accusant notamment le député insoumis David Guiraud d’avoir utilisé l’image des « dragons célestes », qu’il décrit à son tour comme une « métaphore soralienne ». L’image tirée du célèbre manga japonais One Piece a été détournée par les cercles antisémites ces dernières années : dans le récit, les « dragons célestes » sont une caste extrêmement puissante qui jouit de privilèges sans limite, une métaphore qui s’inscrit dans la continuité d’une conception antisémite selon laquelle les Juifs contrôleraient les différents leviers de pouvoir.

« La France insoumise, pendant un an, a repris la rhétorique du Hamas, a diffusé les éléments de langage et les fake news du Hamas, ils font la même chose aujourd’hui avec le Hezbollah », ajoute Enthoven. « Ça fait un an que le 7 octobre a eu lieu, la France insoumise n’a toujours pas employé le mot de ‘terrorisme’. Le lendemain de l’explosion des bipeurs du Hezbollah, Jean-Luc Mélenchon parlait d’une ‘attaque terroriste’ ».

French Founder of La France Insoumise (LFI) party Jean-Luc Melenchon (C) gestures as he addresses a speech next to French LFI member of Parliament Jean-Francois Coulomme (R) at a demonstration for a cease-fire in Gaza and in solidarity with the Palestinian people in front of the United Nations Offices in Geneva on February 3, 2024. (Photo by Fabrice COFFRINI / AFP)

Le leader insoumis avait en effet parlé sur X d’une « invasion du Liban » par l’armée israélienne, sans évoquer le Hezbollah. Plus récemment, il a rejeté la responsabilité de l’attaque de l’Iran contre Israël – qu’il n’a par ailleurs pas condamnée – sur Benjamin Netanyahu, indiquant que c’est lui qui « entre en guerre avec l’Iran ».

Mélenchon a enfin dit samedi que « c’est une hypocrisie totale », « de dire que le Hezbollah pose un problème ».

Face à Raphaël Enthoven, le journaliste Yves Théard demande au philosophe ce qu’il pense du fait que l’armée israélienne soit « accusée par certains de génocide » et à ce dernier de répondre : « L’emploi de ce mot n’a strictement aucun sens ».

« Il n’y a pas de génocide en Palestine, il n’y a jamais eu de génocide palestinien. [Ce mot] s’applique inadéquatement à une population qui a triplé en plus de vingt ans, et pour parler en plus de bombardements ciblés qui font des victimes collatérales sur des zones où les terroristes se cachent derrière des boucliers humains », explique-t-il.

Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Génocide en cours à Gaza » et « L’État français interdit les manifestations de soutien au peuple palestinien. Nous ne l’oublierons pas », à Paris, le 4 novembre 2023 (Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

« Aucune instance internationale ne statue sur un tel mot », dit-il avant de conclure : « L’emploi du mot de ‘génocide’, qui a une visée politique très précise, qui consiste à délégitimer l’État d’Israël, et d’une certaine manière à autoriser qu’on souhaite qu’il disparaisse, l’emploi de ce mot a pour effet d’empêcher toute solidarité [avec Israël] ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.