Chana Orloff, étoile oubliée de l’art moderne
Rebecca Benhamou part sur les traces de l'artiste de l'avant garde parisienne, qui avait fui les pogroms, et le rêve sioniste, avant de devoir fuir à nouveau
De Paris à Tel Aviv en passant par Odessa, la journaliste Rebecca Benhamou (qui a travaillé pour le Times of Israël) a marché dans les pas de Chana Orloff « et raconté la femme plus encore que l’artiste » qu’elle dépeint dans L’horizon a pour elle dénoué sa ceinture qui va paraître chez Fayard le 6 mars prochain.
Biographie aux accents littéraires, ce deuxième roman détaille la vie en plusieurs épisodes de Chana Orloff : la fuite de la Russie et ses pogroms, l’abandon du rêve sioniste alors qu’en Palestine l’attendent ses parents – et quelques-uns de ses 10 frères et soeurs – qui la supplient de les rejoindre, et puis enfin, l’arrivée dans le Paris du début de siècle dont elle deviendra l’égérie en entrant par la porte d’études de mode. Et la fuite à nouveau…
« Lorsque Chana Orloff arrive à Paris à l’été 1910, elle n’a qu’une idée en tête : être libre. Mais qu’est-ce qu’une femme libre, à l’aube du XXe siècle, sinon une femme seule ? » s’interroge l’éditeur.
« Agée de vingt-deux ans, elle est loin d’imaginer que le Tout-Montparnasse va faire d’elle une reine, une sculptrice reconnue dans le monde entier ».
Elle se liera avec Chagall, Soutine et Modigliani, épousera Ary Justman un proche d’Apollinaire et « fréquentera l’avant-garde du carrefour Vavin ».
« Mais quand la guerre éclate, l’ivresse des années folles n’est plus qu’un lointain souvenir. Commence alors une extravagante épopée pour sauver sa vie ».
Aujourd’hui les Parisiens passent tous les jours devant Villa Seurat, la maison qu’Auguste Perret, lui avait construite dans le 14e arrondissement de la capitale.
Elle s’éteindra à Tel Aviv en 1968, après avoir peint et sculpté ceux qui ont fait l’histoire d’Israël, notamment David Ben Gourion, le fondateur de l’État juif.