Israël en guerre - Jour 645

Rechercher

Columbia : Claire Shipman revient sur sa demande d’écarter une administratrice juive

Sous pression pour récupérer des fonds fédéraux, la présidente par intérim s'excuse d'avoir qualifié Shoshana Shendelman de "taupe" et de "renard dans un poulailler"

La présidente par intérim de l'Université Columbia, Claire Shipman, prend la parole lors de la remise des diplômes sur le campus principal de Columbia, à Manhattan, le 21 mai 2025 à New York. (Jeenah Moon/Pool Photo via AP)
La présidente par intérim de l'Université Columbia, Claire Shipman, prend la parole lors de la remise des diplômes sur le campus principal de Columbia, à Manhattan, le 21 mai 2025 à New York. (Jeenah Moon/Pool Photo via AP)

Claire Shipman, présidente par intérim de l’université Columbia, a présenté ses excuses mercredi pour avoir demandé la révocation d’une membre juive du conseil d’administration, alors que les campus américains étaient secoués par des troubles à la suite du pogrom meurtrier perpétré en Israël, en octobre 2023, par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

La commission du Congrès sur l’Éducation et la Main-d’œuvre a révélé mardi des messages envoyés par Shipman.

Cette commission, qui enquête sur l’antisémitisme à Columbia, a adressé une lettre à Shipman lui demandant « des éclaircissements sur plusieurs messages que vous avez envoyés et qui semblent minimiser, voire tourner en dérision, la culture omniprésente d’antisémitisme sur le campus de Columbia ».

Le 30 octobre 2023, Shipman écrivait à la présidente de l’époque, Minouche Shafik, que « les gens sont vraiment frustrés et effrayés par l’antisémitisme sur notre campus, et ils se sentent en quelque sorte trahis ». Elle ajoutait que ce sentiment n’était « pas nécessairement rationnel ».

Le 17 janvier 2024, Shipman a dit qu’il fallait « intégrer quelqu’un du Moyen-Orient ou une personne arabe à notre conseil d’administration », selon des échanges obtenus par la commission parlementaire. Celle-ci a indiqué que ces messages soulevaient des questions sur le respect des règles de non-discrimination et sur la manière dont l’université aborde l’antisémitisme.

Shipman s’en était également prise à Shoshana Shendelman, membre juive du conseil d’administration, qui s’était vivement opposée au harcèlement des étudiants juifs.

Des manifestants se rassemblent après des manifestations anti-Israël, devant la bibliothèque Butler, à l’université Columbia, à New York, le 7 mai 2025. (Crédit : Spencer Platt/Getty Images/AFP)

En janvier 2024, Shipman dit que Shendelman « ne devrait pas siéger au conseil d’administration » et l’avait qualifiée « d’extraordinairement inutile ». En avril 2024, elle avait approuvé les propos d’un collègue qui la décrivait comme une « taupe » et un « renard dans le poulailler ».

« J’en ai assez d’elle », avait déclaré Shipman, qui était elle-même membre du conseil à l’époque.

Shendelman, entrepreneuse pharmaceutique et ancienne élève de Columbia, était l’une des administratrices les plus déterminées à exiger que l’université réagisse fermement face aux manifestations anti-Israël et pro-palestiniennes et qu’elle réponde aux accusations d’antisémitisme.

Shoshana Shendelman (Crédit : Columbia University)

Dans une tribune publiée le mois dernier sur Fox News, Shendelman a affirmé avoir été la cible de « voix médiatiques » anonymes en raison de son engagement sur ces questions. « Après avoir exprimé mes préoccupations concernant l’antisémitisme sur le campus, je suis devenue la cible de certaines voix médiatiques décidées à balayer des dizaines d’années de mon travail, de mon engagement et de mes contributions intellectuelles par quelques coups de plume calculés et malveillants », écrivait-elle.

Dans leur lettre à Shipman, les responsables de la commission ont déclaré que « ces échanges soulèvent la question de savoir pourquoi vous avez semblé soutenir l’éviction de l’une des administratrices juives les plus affirmées, à un moment où les étudiants de Columbia étaient confrontés à un climat choquant de peur et d’hostilité. »

Shipman a présenté ses excuses dans un email adressé à plusieurs membres du corps enseignant, mercredi après-midi.

« Les propos que j’ai tenus dans un moment de frustration et de stress étaient déplacés. Ils ne reflètent pas ce que je ressens réellement. Je me suis excusée directement auprès de la personne concernée et je m’excuse également auprès de vous », a déclaré Shipman, selon une copie de l’email consultée par le Times of Israel.

« C’était une période de pression immense, il y a plus d’un an et demi, alors que nous traversions une situation extrêmement turbulente. Mais cela ne change rien au fait que j’ai commis une erreur », a-t-elle poursuivi, réaffirmant son « engagement profond à lutter contre l’antisémitisme et à protéger nos étudiants et professeurs juifs. »

Une pancarte érigée au « Gaza Solidarity Encampment », à l’université de Columbia, à New York, le 22 avril 2024. (Crédit : Stefan Jeremiah/AP)

Shafik a démissionné l’an dernier en pleine tourmente liée à l’antisémitisme et à l’activisme anti-Israël sur le campus. Sa successeure, Katrina Armstrong, a quitté ses fonctions en mars.

Shipman a alors pris la relève et était perçue comme une défenseure plus efficace des étudiants juifs que ses prédécesseurs. En mai, elle avait autorisé l’arrestation en masse de manifestants pro-palestiniens à Columbia, marquant ainsi un tournant dans la politique de l’université vis-à-vis des manifestations, en réponse aux exigences du gouvernement fédéral américain.

Dans une déclaration transmise à la Jewish Telegraphic Agency, Columbia a affirmé que les messages avaient été sortis de leur contexte.

« Columbia est fermement engagée dans la lutte contre l’antisémitisme et collabore avec le gouvernement fédéral sur cette question cruciale, notamment dans le cadre de nos discussions en cours avec la Joint Task Force to Combat Antisemitism », indique le communiqué.

« La présidente par intérim, Claire Shipman, s’est engagée publiquement et de manière très visible à éradiquer l’antisémitisme sur le campus. Les efforts actuels de l’université pour créer un environnement sûr et accueillant pour tous ses membres en sont la preuve évidente », poursuit le texte.

Cette lettre intervient alors que l’université subit des pressions de la part de l’administration du président américain Donald Trump, qui demande des réponses aux signalements d’antisémitisme sur les campus de Columbia et d’autres établissements. En mars, l’université a accepté une série d’exigences de la Maison Blanche dans l’espoir de récupérer 400 millions de dollars de subventions fédérales suspendues en raison d’accusations d’antisémitisme.

L’an dernier, Columbia était au cœur de vastes manifestations anti-Israël et, dans certains cas, antisémites sur les campus universitaires à travers les États-Unis. Ces mobilisations étaient régulièrement marquées par des signes de soutien au Hamas et au pogrom perpétré par les terroristes du groupe le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, ainsi que par des violations répétées des règles de l’université et de la législation locale.

Un campement pro-palestinien et anti-Israël, lancé à Columbia au printemps 2024, a initié une vague de mouvements similaires à travers le monde et a conduit de nombreux étudiants juifs du campus à exprimer leur malaise et leur sentiment d’isolement. Columbia fait partie des nombreuses universités dont Donald Trump a menacé de suspendre le financement.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.