Communautarisme : Macron « intraitable » contre les pratiques éducatives illicites
Le président français s'est engagé à "mettre fin à toutes les pratiques éducatives qui ne respecteraient pas les règles, les lois et les programmes de l'école de la République"
Emmanuel Macron s’est engagé mercredi, devant la communauté arménienne, à « mettre fin à toutes les pratiques éducatives qui ne respecteraient pas les règles, les lois et les programmes de l’école de la République ».
« J’aurai à m’exprimer dans quelques jours sur la lutte contre le communautarisme, le séparatisme dans l’Etat et les ingérences étrangères qui le nourrissent », a-t-il déclaré lors du dîner annuel du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes), son 3e depuis 2017.
« Les Français, quelle que soit leur origine, ne sont pas les ambassadeurs d’autres pays en France, ils sont tous enfants et représentants de la France », a-t-il lancé, après avoir été interpellé sur les agissements de la Turquie.
« Non, l’école de la République ne sera pas le lieu où les identités s’affrontent ». « Je serai sur ce point intraitable », a-t-il lancé, devant plusieur centaines de membres de la communauté arménienne réunis dans un hôtel parisien.
Dans l’assemblée figuraient aussi de nombreux élus, dont la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidence de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui ont pris la parole, ou encore le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume.
De nombreuses personnalités du spectacle et des médias étaient également présentes, comme Line Renaud, Nikos Aliagas, Nelson Monfort, Nicolas Aznavour ou Pascal Légitimus. François Hollande est passé brièvement.
Près de l’hôtel protégé par de nombreux CRS – sept cars s’alignaient devant l’hôtel – , peu après l’arrivée du chef de l’Etat, une vingtaine de manifestants se sont approchés mais ont été tenus à bonne distance, avec devant eux une rangée de CRS. Aux cris de « Macron démission » ou chantonnant « on est là », ils sont restés plus d’une heure sur place.
Mourad Papazian et Ara Toranian, les deux coprésidents du CCAF, ont remis la médaille du courage à l’historien turc Taner Akçam, auteur d’ »Ordres de tuer » (éditions du CNRS), ouvrage qui démontre l’authenticité des « télégrammes » ottomans ordonnant le génocide arménien et que les autorités turques considèrent comme des faux.
« Vous avez dénoncé le déni », a approuvé Emmanuel Macron, « c’est l’établissement scientifique d’une intentionnalité claire dans le crime organisé, permettant de faire le travail d’histoire, de mémoire et de justice. Vous avez sorti ce que certaines voulaient replonger dans l’oubli, le négationnisme ». « C’est une pierre essentielle dans ce débat profondément politique avec les dirigeants turcs », a-t-il ajouté.
« On ne construit aucune grand histoire sur un mensonge, aucune politique sur un révisionnisme ou un négationnisme », a-t-il insisté en allusion à la Turquie, dénonçant « l’ombre portée d’une stratégie qui vise un nouvel expansionnisme en Méditerranée orientale, nier les crimes et vouloir retrouver la force du passé, un passé fantasmé, très largement ».