Concours d’unité Israël-Diaspora en l’honneur des adolescents assassinés
Jusqu'au 20 juin, le public peut voter sur des projets unissant Juifs d'Israël et de diaspora en mémoire de G. Shaar, N. Fraenkel et E. Yifrach, assassinés en 2014 par le Hamas
Yaakov Schwartz est le rédacteur adjoint de la section Le monde juif du Times of Israël
Au cours de l’avant-dernier jour des deux semaines et demie de recherche de Gil-ad Shaar, Naftali Fraenkel et Eyal Yifrach, adolescents disparus à l’été 2014, des dizaines de milliers de personnes ont convergé vers la place Rabin, à Tel Aviv, pour apporter leur soutien à leur famille.
Après que les corps des garçons ont été retrouvés le lendemain, plus de 10 000 personnes se sont rassemblées pour dire la prière du Kaddish lors d’une cérémonie funèbre, et une famille de Crown Heights, Brooklyn, a donné les prénoms des adolescents qui ont été tués par les terroristes du Hamas, à leur petit garçon nouveau né.
Malgré l’énormité de la tragédie, la manifestation d’unité des Juifs en Israël et dans le monde entier a inspiré les familles des adolescents à utiliser la mémoire de leurs fils comme catalyseur pour perpétuer ce sens de la solidarité juive.
Aujourd’hui, dans le cadre de sa dernière initiative, la SonShine Foundation, fondée par Ofir et Bat-Galim Shaar en l’honneur de leur fils Gilad, attribuera 10 000 dollars à une idée gagnante qui rapprocherait la diaspora des juifs israéliens.
Le concours invite le public à voter pour la meilleure proposition entre le 16 et le 20 juin, avec un tirage au sort qui verra un électeur gagner une paire de billets d’avion de la compagnie El Al.
En plus du vote du public, Ayelet Shaked, Natan Sharansky et le co-fondateur de SpaceIL, Kfir Damari, seront juges et désigneront également un gagnant. Le vainqueur final sera choisi sur la base d’un score pondéré entre les deux votes.
La cérémonie de remise des prix aura lieu le dimanche 23 juin dans les locaux de l’American Jewish Committee à Jérusalem.
« Il y a cinq ans, lorsque nous avons perdu notre fils, nous avons ressenti de chaleureuses attentions de la part de tous les Juifs du monde entier et nous avons réalisé que lorsque nous parlons de Am Yisrael [le peuple juif], ce n’est pas seulement Am Yisrael qui vit ici en Israël, c’est aussi la partie qui vit en diaspora, a dit Bat-Galim Shaar au Times of Israël.
« Quand nous parlons d’Am Yisrael et que nous comprenons qu’il y a environ 14 millions de Juifs dans le monde, c’est une force. C’est significatif. Nous devons donc être solidaires », a-t-elle dit. « C’est dans notre intérêt à tous, ils ont besoin de nous, et nous avons besoin d’eux. »
Mme Shaar, mère de six enfants et éducatrice depuis 20 ans, a déclaré que la SonShine Foundation, qu’elle préside, travaille à ce concours depuis environ un an. Elle a 50 organisations qui participent au projet et d’autres qui travaillent sur les relations entre Israël et la diaspora juive, a-t-elle dit.
« Notre fondation travaille à deux niveaux », dit-elle. « Le premier est que nous essayons de favoriser les liens ici en Israël, au sein de la société israélienne, et le second est entre Israël et la diaspora. Notre objectif principal est d’accroître l’optimisme au sein du monde juif. Nous avons réalisé que si nous pouvons maintenir cet esprit positif pendant les périodes difficiles, nous devons absolument essayer d’être aussi positifs et optimistes pendant les périodes fastes. »
Dans les prochains jours, Shaar s’attend également à voir la sortie de la traduction anglaise de son livre, « Expecting My Child », sur Amazon. Les mémoires relatent les pensées et les sentiments de Shaar pendant les 18 jours où son fils a disparu et la suivent alors qu’elle reconstruit sa vie dans le sillage de la tragédie.
Elle a dit que bien que le livre traite de la tragédie, son message est en fin de compte optimiste.
« C’est mon histoire, mais je pense aussi que c’est celle de la nation juive. Tout le monde peut se sentir connecté parce que tout le monde fait face à quelque chose », dit-elle. « Mais je pense aussi que tout le monde se sent membre d’une grande nation. Et quand vous lisez le livre, c’est un livre très optimiste, très positif. C’est une histoire très difficile, mais je pense que vous pouvez en tirer beaucoup de force, et j’espère que les gens la liront et se sentiront connectés à travers elle. »
Plus de 700 projets de 22 pays ont été examinés depuis mars en plusieurs sessions pour aboutir aux trois derniers projets qui font actuellement l’objet d’un vote.
Les finalistes comprennent des projets novateurs tels qu’une initiative visant à consolider l’identité juive par le biais d’un nouveau statut symbolique de juif non israélien de la diaspora, une application de réseaux sociaux qui relierait les utilisateurs du monde entier en fonction de leur anniversaire juif et un « Parcours Juif » pour voyageurs internationaux qui met en relation visiteurs et hébergeurs sur divers sites contemporains et historiques juifs.
Baruch Jacoby, étudiant israélien en architecture de 28 ans, a déclaré qu’il avait déjà pensé à l’idée du parcours juif dans le cadre de son projet final à l’Université d’Ariel, avant même que le concours soit annoncé. Il a présenté le projet au concours avec Ruth Yehoshua.
« Plus je voyage, plus je vois des choses différentes et j’élargis mes horizons, alors j’essaie de voyager autant que possible en tant qu’étudiant – et oui, je voyage presque partout où je peux », a dit Jacoby au Times of Israel, ajoutant que ses voyages incluent un récent voyage sur la Côte d’Azur et une visite prochaine au Maroc.
« De nos jours, il est si courant de faire le tour du monde en avion, et en général, c’est moins cher et plus facile de voyager. Il y a aussi toutes sortes d’hôtels capsule et d’autres choses du genre », dit-il. « J’ai été inspiré par les fameux Angels of the Trail [anges de la randonnée] qui vivent le long du Israel National Trail [chemin de Randonnée pédestre qui traverse entièrement Israël du nord au sud] et qui hébergent les gens gratuitement. Certains ont même aménagé des chambres à cet effet dans leur maison et offrent un logement gratuit tous les jours. Dans presque toutes les villes du monde, il y a une communauté juive, ou du moins il y a quelque chose de juif à ce sujet. »
Née en Israël et élevée au Canada, Oriyah Barzilay a dit qu’elle avait créé l’application d’anniversaire « A Double Mazel Tov » avec David Adler lors d’une réunion du personnel de l’entreprise de technologie de la santé de Toronto où elle travaillait jusqu’à récemment.
« Nous recherchions la simplicité », dit-elle. « C’est quelque chose à laquelle tout le monde peut évidemment participer en fêtant son anniversaire en hébreu. Ce faisant, cela leur donne un peu plus de connaissances sur le calendrier juif et, en même temps, les met en contact avec quelqu’un dans le monde entier qui est né le même jour qu’eux. »
Dans un premier temps, les utilisateurs peuvent échanger des numéros de téléphone et apprécier un coup de fil d’anniversaire – mais il existe de nombreuses options qui pourraient aider les gens à garder le contact.
« Nous espérons que ce projet portera ses fruits parce qu’en connectant les gens et en leur permettant d’avoir une conversation, il montrera à beaucoup de Juifs qu’ils se ressemblent plus qu’ils ne sont différents, » dit Barzilay. « Nous savons que tout au long de l’histoire, nous avons toujours été beaucoup plus forts quand nous sommes unis, alors j’espère que cela apportera un peu plus d’unité au peuple juif. »