COP28 : Netanyahu et Herzog à la tête d’une délégation de 1 000 personnes
La délégation - la plus importante à ce jour - organisera 70 événements destinés à faire connaitre les solutions technologiques climatiques israéliennes à de potentiels partenaires
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Israël enverra une délégation d’un millier de personnes à la conférence annuelle des Nations Unies sur le climat – la COP28 -, ce qui constitue d’ores et déjà un record pour elle. La délégation sera conduite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Isaac Herzog, a fait savoir lundi le ministère des Affaires étrangères.
Une centaine d’entreprises, parmi lesquelles 30 start-ups, accompagneront les sept ou huit ministres, fonctionnaires, universitaires, investisseurs, hommes d’affaires et organisations de protection de l’environnement qui prendront part à la conférence organisée du 30 novembre au 12 décembre au complexe Expo de Dubaï.
Il est prévu qu’Herzog et Netanyahu participent au sommet des dirigeants les 1er et 2 décembre.
Israël organisera quelque 70 événements, soit près du double de son activité lors de la COP27 (en 2023) de Charm el-Cheikh, en Egypte.
L’Institut israélien des exportations dirigera également une délégation, comme en 2022.
Une start-up israélienne sur sept est spécialisée dans les technologies climatiques, indique le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, et Israël veut partager ses connaissances avec le reste du monde et nouer des partenariats régionaux.
Cohen s’est récemment exprimé lors d’une réunion préparatoire à la COP 28, organisée par le ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, qui a réuni 250 personnes représentatives de tous les secteurs liés au climat.
Les Émirats arabes unis espèrent, pour l’occasion, attirer 80 000 visiteurs venus de 198 pays.
Lors de la COP de l’an dernier, Israël avait créé son tout premier pavillon, à un endroit stratégique du village de la conférence, qui avait permis de présenter les travaux de 10 entreprises du domaine des technologies climatiques et d’organiser des dizaines de conférences et réunions.

En Egypte, les pavillons avaient été installés dans de grands hangars.
À Dubaï, ils seront abrités dans des bâtiments beaucoup plus petits et uniformes, regroupant chacun quatre à cinq pays.
Les pavillons ne seront pas visibles de l’extérieur, ce qui imposera à chaque délégation de trouver des moyens créatifs d’attirer les participants.
Avant que les participants à la réunion de lundi ne se retrouvent pour des tables rondes autour de l’offre israélienne lors de la COP28, Gideon Behar, l’envoyé spécial d’Israël pour le changement climatique, a déclaré que l’accent devrait être mis sur les présentations susceptibles d’ouvrir des partenariats avec d’autres pays et mener à des initiatives conjointes.
Le spécialiste de la diplomatie numérique du ministère des Affaires étrangères, David Saranga, a annoncé l’organisation d’un atelier de présentation.
Les signataires de l’Accord de Paris de 2015, resté dans toutes les mémoires, prendront part à un bilan mondial visant à évaluer les progrès accomplis collectivement dans la réalisation des objectifs de l’accord.
Il s’agit notamment de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir la hausse moyenne des températures sous les 2 ° C – et de préférence sous la barre des 1,5 ° C -, par rapport à l’époque préindustrielle, et financer les mesures de lutte contre le changement climatique.
Ce bilan a vocation à encourager les pays et entreprises à se fixer des objectifs climatiques plus ambitieux.

Les études scientifiques attestent que le réchauffement planétaire pourrait dépasser les 1,5 °C lors des dix prochaines années et peut-être même les 2 ° C d’ici le milieu du siècle.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU a fait savoir qu’un dépassement de la barre des 1,5° C aurait des conséquences graves, voire irréversibles, et ce, pour l’ensemble de la planète.
La COP28 abordera à nouveau la question de l’indemnisation des pertes et dommages causés aux pays en développement, touchés de plein fouet par les catastrophes climatiques comme la hausse du niveau de la mer, la sécheresse ou les inondations.
En 2009, ces pays riches, parmi lesquels se trouve Israël, se sont engagés à leur apporter 100 milliards de dollars d’aide par an jusqu’en 2020 (prorogé depuis jusqu’en 2025), objectif qui n’a pas été atteint alors même qu’il est supposé augmenter.
La conférence tentera également de fixer des objectifs d’adaptation aux conséquences du changement climatique et évoquera les moyens de s’assurer que la transition vers des économies plus durables soit la plus inclusive possible.

La ministre de la Protection de l’environnement, Idit Silman, a déclaré lors de la réunion de lundi espérer qu’Israël se dote d’une loi sur le climat d’ici la COP28.
Le gouvernement s’est engagé, dans le cadre de ses accords de coalition, à adopter une loi sur le climat s’engageant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici 2030, soit 27 % de plus que le projet de loi sur le climat adopté en première lecture à la Knesset, en juillet 2022, sous le précédent ministère de la Protection de l’environnement, conduit par Tamar Zandberg.
Les progrès en la matière ont été contrariés à plusieurs reprises, les ministères des Finances et de l’Énergie continuant à plaider pour que les objectifs de réduction des émissions ne soient pas contraignants face à un ministère de la Protection de l’environnement décidé à fixer des seuils.