Corbyn a décliné l’invitation d’Herzog à Yad Vashem
Le chef de l’opposition britannique qui fait face à des accusations d’antisémitisme a songé envoyer à sa place son adjoint ou son secrétaire général au Musée de l’Holocauste

Jeremy Corbyn, le dirigeant du Parti travailliste de Grande-Bretagne, aurait refusé une invitation de la part du chef de l’opposition Isaac Herzog, dirigeant lui-même le Parti travailliste israélien, à visiter le musée de l’Holocauste, Yad Vashem, suite à une longue polémique de plusieurs mois touchant de nombreux responsables et militants du parti britannique.
Le quotidien anglais The Guardian a annoncé samedi que Corbyn avait cité plusieurs engagements déjà pris pour décliner l’invitation d’Herzog, laquelle avait été formulée en avril dernier, et a proposé alors d’envoyer à sa place le vice président du parti Tom Watson, ou son secrétaire général.
« Je suis très déçu que Jeremy ait décliné l’invitation à visiter Israël lancée par son parti frère », a confié Joan Ryan, députée travailliste, et dirigeant des Amis du parti travailliste israélien.
« Au regard des inquiétudes profondes à propos de son engagement d’une solution à deux états, sa qualification ‘d’amis’ pour parler des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah, ainsi que ses récentes accusations d’antisémitisme, une telle visite aurait dû être une priorité », a-t-elle ajouté.
Wes Streeting, un autre député travailliste, s’est révélé tout aussi accablant dans ses propos : « ce n’est pas étonnant que Jeremy Corbyn ne soit pas envisageable comme Premier ministre par l’opinion lorsqu’il se révèle incapable de gérer des sujets diplomatiques comme celui-ci, a rapporté The Gardian en le citant. Cela montre pourquoi tant de gens pensent qu’il ne conviendrait pas au poste de Premier Ministre et pourquoi tant d’électeurs du parti travailliste lui préfèreraient Theresa May. »
Après avoir d’abord refusé l’invitation d’Herzog, Corbyn a fini par l’informer qu’il enverrait McNicol en novembre.
L’invitation de Herzog envoyée en avril avait été suivie de propos et commentaires « écœurants » tenus ce même mois par l’ancien maire travailliste de Londres, Ken Livingstone, un proche de Corbyn. Il avait affirmé qu’Adolf Hitler soutenait le sionisme « avant qu’il ne devienne fou ».