Corbyn ne soutient pas le BDS, mais il boycotterait les implantations
Un porte-parole a été contraint de clarifier la position du chef du parti travailliste britannique après qu’un membre de confiance du cabinet a tweeté son soutien au mouvement anti-israélien
Le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a précisé mercredi qu’il ne soutenait pas le boycott à l’encontre d’Israël, après qu’un membre de son cabinet fantôme a tweeté le soutien au mouvement anti-israélien Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).
« Jeremy n’est pas en faveur d’un boycott global ou général. Il ne soutient pas le BDS », a déclaré un porte-parole de M. Corbyn au Guardian, ajoutant que le politicien n’aurait personnellement aucune réticence pour acheter des produits israéliens.
Cependant, le porte-parole a ajouté : « Il soutient une action ciblée visant les implantations illégales ».
Le porte-parole de M. Corbyn a fait cette déclaration après que Kate Osamor, secrétaire fantôme au Développement international, a tweeté son soutien au BDS cette semaine.
Le mouvement BDS a été dénoncé par le chef-adjoint du parti, Tom Watson, comme étant « moralement répréhensible ».
La secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Emily Thornberry, a déclaré que les boycotts équivalaient en général à du « fanatisme ».
Après le tweet d’Osamor, le groupe des amis travaillistes d’Israël a réclamé des éclaircissements aux dirigeants du parti travailliste.
Son président, Joan Ryan, a déclaré dans un communiqué : « Le mouvement du BDS est moralement contestable. Il cherche à diaboliser et à déligitimiser le seul État juif au monde et ainsi remettre en question son droit à exister. »
« Le BDS ne fait rien non plus pour promouvoir la cause de la paix, de la réconciliation et de la coexistence. La campagne BDS ébranle le travail de ces Israéliens – y compris notre parti frère, le Parti travailliste israélien – qui cherchent à avancer vers une solution à deux Etats. »
Thornberry a déclaré dans une interview au Times of Israel en novembre que le gouvernement israélien actuel « fait fausse route ».
Lors d’une tournée en Israël et dans les Territoires sous contrôle de l’Autorité palestinienne, la députée britannique a déclaré : « Nous critiquons le gouvernement israélien. Nous sommes très critiques envers le gouvernement israélien. Jeremy serait extrêmement critique envers le gouvernement israélien. Mais devinez quoi ? Beaucoup d’Israéliens sont aussi très critiques envers le gouvernement israélien. Cela fait partie de notre lien d’amitié. Nous pouvons nous dire la vérité. Nous pensons que le gouvernement israélien fait fausse route. »
Tout en reconnaissant qu’Israël est la seule démocratie occidentale ouverte au Moyen-Orient, ce n’est pas un modèle pour ses voisins, avait-elle déclaré.
« J’aime la démocratie libérale qu’est Israël qui contraste avec beaucoup d’autres pays autour d’elle. Mais ce n’est pas parfait. Et au moins l’une des raisons est l’occupation continue de la Palestine et la misère des Palestiniens. Et c’est un problème quotidien qui doit être résolu. »