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COVID-19 : Emeutes dans un quartier haredi à Jérusalem

Des manifestants ultra-orthodoxes de Mea Sharim ont jeté des objets sur la police, entraînant 12 arrestations ; une fillette a été blessée par une grenade

Des officiers de la police des frontières tiennent un barrage conformément aux mesures du gouvernement pour aider à endiguer la propagation du coronavirus à Bnei Brak, le 3 avril 2020. (AP Photo / Oded Balilty)
Des officiers de la police des frontières tiennent un barrage conformément aux mesures du gouvernement pour aider à endiguer la propagation du coronavirus à Bnei Brak, le 3 avril 2020. (AP Photo / Oded Balilty)

Des échauffourées ont éclaté jeudi soir dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Sharim à Jérusalem. Des manifestants ont jeté des objets en direction des forces de l’ordre qui ont répondu à l’aide de grenades incapacitantes. L’une d’entre elle a touché une fillette de dix ans, qui passait dans la rue.

Approximativement cent personnes ont protesté contre l’interdiction des prières communautaires et les restrictions posées sur les mikvaot, les bains rituels, sur fond de pandémie de coronavirus, ont noté vendredi les médias israéliens.

Le gouvernement a élargi jeudi les règles de bouclage mises en œuvre dans plusieurs quartiers – majoritairement haredim – de la capitale jusqu’au 19 avril.

Le mouvement de protestation n’avait pas été coordonné avec les autorités et il n’a pas respecté les directives émises par le ministère de la Santé sur la distanciation sociale.

Lorsque les forces de police sont venues disperser la foule, certains manifestants ont jeté des pierres, des barres en métal, des œufs et d’autres objets en direction des agents des forces de l’ordre.

Des violences ont également éclaté à l’intérieur d’une des synagogues locales après l’arrivée des policiers dans le lieu de culte.

Des images des caméras de surveillance d’une rue du quartier montrent les policiers jetant la grenade incapacitante qui a touché une fillette de dix ans qui ne participait pas aux émeutes, et qui a explosé à côté d’une poussette dans laquelle se trouvait un bébé. Les deux enfants n’ont pas été blessés.

Les forces de l’ordre ont déclaré dans un communiqué que douze personnes avaient été arrêtées et que les agents « n’avaient pas remarqué la présence de la mère et de l’enfant dans l’œil du cyclone » lors de la dispersion des émeutiers.

Trois officiers ont été blessés pendant les affrontements, a expliqué la police. L’un d’eux a été hospitalisé.

Un député du parti Shas a condamné l’incident.

« Il faut traiter d’une main de fer les émeutiers qui utilisent les violences en général et les violences à l’encontre des forces de sécurité en particulier », a clamé le législateur Michael Malchieli.

« Mais voir des images atroces comme celles-là, avec une grenade incapacitante lancée au visage d’une petite fille, est inacceptable, quelles que soient les circonstances », a-t-il ajouté.

« Une prudence supplémentaire est nécessaire dans les secteurs densément peuplés », a-t-il ajouté.

La commission ministérielle chargée de formuler la réponse de l’Etat juif à la pandémie de coronavirus a approuvé, jeudi, une décision visant à alléger les restrictions dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak tout en prolongeant les mesures de bouclage mises en œuvre dans les quartiers de Jérusalem jusqu’au 19 avril.

Le quartier Shmuel HaNavi, dans la capitale, a rejoint la liste des zones fermées, qui sont majoritairement haredim, ont indiqué les médias.

Cette initiative a été prise malgré de multiples informations, transmises dans la journée, qui avaient laissé entendre que le bouclage de Bnei Brak et des quartiers de Jérusalem serait levé. La police avait d’ores et déjà enlevé les barrières placées aux entrées et aux sorties de Bnei Brak, mercredi soir, après deux semaines de fermeture de la ville.

Le ministre des Finances Moshe Kahlon se serait opposé à ce plan avec véhémence, et le ministre de la Défense Naftali Bennett aurait soutenu ce positionnement. La décision finale a été prise avec l’approbation du ministère de la Santé.

Des officiers de la police des frontières tiennent un barrage conformément aux mesures du gouvernement pour aider à endiguer la propagation du coronavirus à Bnei Brak, le 3 avril 2020. (Crédit : AP Photo / Oded Balilty)

La ville ultra-orthodoxe forte de 200 000 habitants, près de Tel Aviv, présente le deuxième taux d’infections le plus élevé dans le pays – 2 150 résidents avaient été contaminés en date de jeudi. C’est Jérusalem qui est la première de ce classement, avec 2 418 cas.

Il y a deux semaines, Bnei Brak avait été soumis à un bouclage strict. Seuls les habitants travaillant dans des industries essentielles ou en quête de soins médicaux ont été autorisés à quitter la ville pendant ces 14 jours. Plusieurs quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem avaient été également fermés dimanche dernier.

La chaîne publique Kan a fait savoir, jeudi, que les quartiers arabes de Jérusalem-Est pourraient, eux aussi, être soumis à un bouclage, suite à une hausse des infections. Les quartiers de Silwan et de Ras al-Amud seraient concernés, selon la chaîne.

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