Darrieussecq et Hidalgo commémorent la rafle du Vel d’Hiv
La ministre des Anciens combattants et la maire de Paris rendent hommage aux plus des 13 000 victimes de la rafle
PARIS, France – La ministre française des Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq, a dirigé dimanche une cérémonie commémorant la rafle du Vel d’Hiv, une arrestation massive de Juifs menée par la police française les 16 et 17 juillet 1942, avant leur extermination dans les camps de la mort nazis.
Aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo, Darrieussecq a participé à un dépôt de couronnes pour rendre hommage aux plus de 13 000 victimes de la rafle, l’un des actes les plus vils commis par le gouvernement du pays en temps de guerre.
Les 16 et 17 juillet 1942, quelque 13 000 Juifs avaient été arrêtés à leur domicile par des policiers et gendarmes français avant d’être rassemblés au Vélodrome d’Hiver pour être ensuite envoyés en camp de concentration, d’où beaucoup ne devaient pas revenir.
Ne jamais oublier#lesderniers #lestemoinsdestemoins pic.twitter.com/xXBEHtPHOj
— Les Derniers/ The Last Ones (@Les_Derniers) July 18, 2020
Jeudi soir sur Twitter, Marine Le Pen a salué la « mémoire » des victimes de la plus grande arrestation de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en France. La « commémoration de la rafle du Vel d’Hiv nous rappelle au devoir de mémoire face à l’expression la plus abjecte et abominable de l’antisémitisme », a écrit la présidente du RN. « Elle nous oblige à la plus ferme et intraitable détermination dans le combat jamais terminé contre ce fléau et ces nouveaux prêcheurs de haine qui, aujourd’hui en France, ciblent et s’en prennent à nos compatriotes juifs », a-t-elle ajouté.
« Pour être certain de sa détermination à lutter contre l’antisémitisme il lui reste à approuver le discours de Jacques Chirac en 1995 et la loi Gayssot qui protège du négationnisme les victimes de la Shoah », avait alors commenté Serge Klarsfeld dans un communiqué, dans lequel il avait aussi estimé que la fille de Jean-Marie Le Pen avait « fait un pas en avant pour s’aligner sur les valeurs républicaines ».
« A partir du moment où la Présidente du Rassemblement National a condamné de la façon la plus ferme la rafle du Vel d’Hiv organisée par la police de l’État Français de Vichy, elle a renié son père, laudateur de Philippe Pétain », ajoutait le président de l’association des Fils et filles des déportés juifs de France.
La présidente du RN avait suscité une polémique en avril 2017 pendant la campagne présidentielle en affirmant: « La France n’est pas responsable du Vel d’Hiv ».
Emmanuel Macron, alors candidat au même scrutin, y avait vu « une faute politique et historique lourde ».
A LIRE / La responsabilité de la France dans la Shoah: retour sur les avis des politiques
Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac, lors d’un discours prononcé au Square des martyrs du Vel d’Hiv à Paris, avait été le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans les déportations de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Peu avant les commémorations d’hier, une plaque pour les enfants juifs déportés de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) a été dégradée, a rapporté le CRIF.
Alors que la France s'apprête à rendre hommage aux victimes de la rafle du #VeldHiv, une plaque pour les enfants juifs déportés de Joinville-le-Pont a été dégradée. Cet acte honteux devra être sévèrement puni.
Plus que jamais, nos pensées vont aux 4115 enfants du Vel d'Hiv.— CRIF (@Le_CRIF) July 19, 2020