Israël en guerre - Jour 364

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De la musique pour les soldats, les blessés, les endeuillés et les disparus

Ishay Ribo et Berry Sakharov, Hanan Ben Ari et Netta Barzilaï, Harel Skaat, Shlomo Artzi et d'autres ont composé de nouvelles chansons ou en ont interprété d'anciennes

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Le chanteur Ishay Ribo divertissant les troupes, comme beaucoup de ses collègues musiciens en Israël en ce moment, pendant la guerre Israël-Gaza de 2023. (Crédit : Ishay Ribo)
Le chanteur Ishay Ribo divertissant les troupes, comme beaucoup de ses collègues musiciens en Israël en ce moment, pendant la guerre Israël-Gaza de 2023. (Crédit : Ishay Ribo)

Le chanteur Ishay Ribo était en tournée pendant les fêtes du Nouvel An juif, et son dernier spectacle était prévu pour le 8 octobre, au lendemain de la fin de Souccot.

Ce spectacle n’a jamais eu lieu, parce que les Israéliens venaient de vivre l’indicible assaut lancé par les terroristes palestiniens du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel ils ont massacré plus de 1 400 Israéliens, pour la plupart des civils, dans leurs maisons et lors d’une rave en plein air, commettant des atrocités et enlevant au moins 224 Israéliens, qu’ils ont emmenés en captivité à Gaza.

Aujourd’hui, comme tant d’autres artistes israéliens, Ribo fait le tour des bases militaires de Tsahal dans le sud du pays, chantant pour et avec les soldats, faisant ce qu’il sait faire de mieux pour soutenir et élever l’esprit de ses compatriotes israéliens.

« Vous êtes une source d’inspiration ! », a écrit Ribo sur sa page Instagram, en publiant des vidéos de plusieurs représentations devant des groupes de soldats. « Que Dieu réussisse à travers vous et vos tâches, et que vous rentriez chez vous sains et saufs. »

 

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Ribo n’est pas la seule star israélienne à prier pour des jours meilleurs.

Plusieurs artistes israéliens – dont Shlomo Artzi, Ivri Lider, Netta Barzilai, Harel Skaat, David Broza, Jonathan Mergui et Jane Bordeaux – sillonnent le pays pour se produire devant des patients hospitalisés, chanter lors de mariages improvisés, assister à des funérailles et à des cérémonies de deuil et, dans certains cas, pleurer leurs propres pertes.

Artzi, qui a terminé une série de concerts aux États-Unis le mois dernier, s’est produit pour la première fois le 21 septembre à Sderot, dans cette ville qui a toujours été la plus durement touchée par les roquettes en provenance de Gaza.

Il avait alors parlé d’une « soirée émouvante et inoubliable ». Deux semaines plus tard, la ville du sud a été envahie par des terroristes du Hamas qui se sont déchaînés dans les rues, tuant des dizaines d’habitants.

Artzi s’est rendu aux chevets des blessés à l’hôpital et dans les maisons de ceux qui font leur shiva (la semaine de deuil qui suit l’inhumation), pleurant les personnes tuées lors de l’attaque.

Il a chanté au domicile d’un soldat mort en défendant le kibboutz Kfar Azza, et lors d’une autre shiva, celle de Jonathan Rom, tué lors du Festival Supernova à proximité du kibboutz Reim.

« Une chanson ne peut pas guérir la douleur, mais elle peut montrer de l’amour et de la sympathie pour cette famille qui a perdu ce qui est plus important que tout », a écrit Artzi sur sa page Instagram, essuyant ses propres larmes dans la vidéo enregistrée de sa visite et de son chant avec les personnes en deuil.

Le 8 octobre, le chanteur Hanan Ben Ari a annoncé à ses quelque 200 000 abonnés sur Instagram qu’il se connecterait un peu plus tard pour échanger, chanter, prier et applaudir ensemble.

« C’est la meilleure chose que je sache faire, chanter avec les gens », a déclaré Ben Ari, chanteur pratiquant, père de sept enfants, qui a servi dans l’armée, mais qui n’est plus appelé au service de réserve.

« Je me suis creusé la tête toute la nuit », a écrit Ben Ari, ajoutant qu’il n’avait jamais été un grand soldat. « Je ne suis ni politicien, ni journaliste, et je ne parle pas de langues étrangères pour expliquer au reste du monde. L’heure n’est pas aux commissions d’enquête, aux accusations, ni même au deuil. Nous sommes en guerre pour notre maison. »

Avec un bilan aussi lourd dans un pays aussi soudé, de nombreux Israéliens, y compris certains de ses artistes les plus connus, connaissaient quelqu’un – souvent plus d’une personne – qui a été tué lors du carnage du Hamas.

Aviv Beraam, le directeur technique de Ben Ari et de Lider, a été assassiné par des terroristes du Hamas au cours de la bataille dans sa communauté du kibboutz de Kfar Azza.

« Jeudi dernier encore, nous riions ensemble. Nous étions impatients de prendre le vol pour les États-Unis. Nous vous avons souhaité de bonnes fêtes », a écrit Ben Ari.

Ben Ari a ensuite demandé à ses fans de lui signaler les couples à la recherche d’un chanteur, les personnes blessées qui apprécieraient une chanson, ou les enfants enfermés dans des chambres sécurisées qui ont besoin d’encouragements.

« Écrivez-moi des messages privés, je suis votre soldat », a écrit Ben Ari.

Depuis, il s’est produit à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, au mariage improvisé d’un soldat, et il a également écrit une chanson qui rencontre depuis le succès sur YouTube.

Intitulée « Birthplace », la chanson explore ce qui s’est passé au cours des deux semaines qui ont suivi le début de la guerre, la façon dont les Israéliens se sont serré les coudes, en soutenant l’appel massif de 350 000 réservistes, en faisant du bénévolat, en aidant les personnes évacuées des communautés ravagées du sud du pays.

« Cette chanson est dédiée à ma nation », écrit Ben Ari. « Pas celle qui était là il y a une semaine, mais celle que nous créerons à nouveau lorsque tout cela sera terminé. »

Dans la chanson, Ben Ari chante :

« Vous êtes l’unité spéciale, vous serez toujours ma patrie
Même au bord de l’abîme, même en enfer, tu es le paradis, le Paradis. »

La chanteuse de « Toy » et gagnante de l’Eurovision 2018, Netta Barzilaï, sans son maquillage et ses costumes colorés habituels, a posté des stories sur Instagram sur les horreurs et les héros du 7 octobre, entre les enterrements, les visites aux hôpitaux et le temps passé avec les personnes évacuées du sud qui séjournent dans les hôtels de la mer Morte.

 

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Elle s’est notamment arrêtée chez les parents de Tuval Haïm, le batteur de Barzilaï, dont le frère, Yotam Haïm, également batteur et résident du kibboutz de Kfar Azza, est porté disparu depuis le 7 octobre.

De nombreux chanteurs israéliens se sont aussi produits dans les bases de l’armée, chantant des chansons sur Shabbat, sur la paix, sur Israël.

« Il ne sommeillera ni ne dormira, le gardien d’Israël », a chanté dans une base Berry Sakharoff, considéré comme l’un des musiciens de rock les plus acclamés du pays.

 

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Harel Skaat a chanté ce même air bien connu à l’hôpital Tel Hashomer, alors qu’il rendait visite aux blessés de guerre – et s’est retrouvé dans le miklat – l’abri anti-roquettes – de l’hôpital avec les patients et leurs familles lors d’une salve de missiles tirée sur Israël.

D’autres chanteurs émergent peu à peu, avec des paroles et des musiques qui reflètent l’humeur sombre mais résistante qui règne actuellement en Israël.

Jane Bordeaux, un groupe de Tel Aviv connu pour sa musique américaine de style folk-country en hébreu et en anglais, a annulé ses concerts d’octobre.

La chanteuse Doron Talmon a elle écrit un nouveau morceau, en anglais : « Quelques mots qui sont sortis de mon cœur hier », a-t-elle déclaré en chantant « Besseder » (« Ça va« ), qui évoque toutes les émotions ressenties par les gens à la suite des attentats.

Atara Uriya a quant à elle sorti sa chanson « Forever », dédiée aux forces qui sont tombées en essayant de protéger les habitants des villes et des localités frontalières attaquées par les terroristes palestiniens.

« Parce que s’il y a du feu, je viens, je saute toujours en premier
Puis j’attrape la balle, je ne sais pas comment m’arrêter. »

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