Attaque devant un centre juif à Nice en 2015: Coulibaly reconnaît les faits
En garde à vue, l'accusé de 35 ans avait exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs
Le procès de Moussa Coulibaly, un délinquant radicalisé jugé pour l’attaque au couteau de trois militaires devant un centre communautaire juif à Nice en février 2015, s’est ouvert lundi matin devant les assises spéciales de Paris.
L’accusé de 35 ans, cheveux bruns coupés courts et fine barbe noire, en tenue de sport et le regard vide dans le box, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Il a reconnu pour la première fois « l’intégralité des faits » avant de ne répondre que par de courtes phrases ou d’opposer de longs silences aux questions du président de la cour.
Il était également « resté muet » en garde à vue, ne sortant de son silence que pour clamer sa haine de la France, a indiqué une source policière.
Moussa Coulibaly avait notamment déclaré : « Les policiers, les militaires, les juifs, vous ne serez jamais en sécurité ».
Mardi, la cour entendra l’un des trois militaires agressés, seule partie civile présente au procès, les deux autres étant « retenus en mission », a indiqué leur avocat Nicolas Gemsa à l’ouverture des débats.
Le verdict est attendu jeudi.
Moussa Coulibaly avait été arrêté le 3 février 2015 après avoir, dans une artère commerciale très fréquentée de Nice, blessé avec un long couteau deux militaires qui étaient en faction devant un centre communautaire juif, un troisième soldat était parvenu à le maîtriser. En garde à vue, il avait exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs.
Cette agression était survenue moins d’un mois après les attaques de Charlie Hebdo, Montrouge et de l’Hyper Cacher de janvier 2015. Ces dernières ont marqué le début d’une vague d’attentats islamistes sans précédent qui en quatre ans ont tué 251 personnes en France, commandités par le groupe Etat islamique ou inspirés par ses appels à viser notamment des policiers ou des soldats.
Jusqu’à son passage à l’acte, Moussa Coulibaly – qui n’a pas de lien de parenté avec Amédy Coulibaly, auteur des attentats de Montrouge et de l’Hyper Cacher – était surtout connu pour des faits de droit commun, entre avril 2006 et novembre 2009 : vol à l’étalage, violences, usage de stupéfiants, outrage à personnes dépositaires de la force publique.
Il avait été expulsé en décembre 2014 d’une salle de sport de Mantes-la-Jolie (Yvelines), dont il est originaire, car il s’était plaint de voir des hommes dénudés dans le vestiaire. Son comportement avait fait l’objet d’un signalement.
Le 25 janvier 2015, il avait quitté, en toute discrétion, son domicile pour rejoindre Nice. Il avait pris un ferry pour la Corse, et acheté un billet d’avion pour la Turquie -porte d’entrée de la route du jihad en Syrie- en passant par Rome.
Refoulé de Turquie le 29 janvier, il était revenu à Nice et lors d’un entretien administratif avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il contestait vouloir se rendre en Syrie, affirmant qu’il faisait du tourisme.