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Des activistes opposés à Israël perturbent une conférence LGBTQ

Brandissant des drapeaux palestiniens, des militants ont passé 13 minutes d'affilée sur scène pour dénoncer le sionisme

Des manifestants pro-Palestiniens lors de Creating Change, une conférence de la communauté LGBTQ à Détroit, le 24 janvier 2019. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Des manifestants pro-Palestiniens lors de Creating Change, une conférence de la communauté LGBTQ à Détroit, le 24 janvier 2019. (Crédit : capture d'écran YouTube)

JTA — Des activistes anti-Israël ont interrompu une conférence de la communauté LGBTQ américaine, Creating Change, laquelle avait déjà fait l’objet de manifestations anti-Israël tapageuses en 2016.

En ouverture de la conférence cette année, organisée par le groupe américain de défense des droits LGBTQ National LGBTQ Task Force, plusieurs militants brandissant des drapeaux palestiniens sont venus occuper la scène et tenir un discours de 13 minutes en faveur de la libération des Palestiniens et contre le sionisme. Les intervenants n’ont pas été interrompus ni invités à quitter la scène par les organisateurs.

JTA a obtenu des images vidéo de l’événement, dans lesquelles on peut entendre des chants appelant à la libération du peuple palestinien.

La conférence a eu lieu du 23 au 27 janvier à Détroit, dans le nord des Etats-Unis.

https://youtu.be/qvnRwtL0B7Q

Le premier militant à s’exprimer, sans donner son nom, a accusé la conférence de ne pas inclure de programmes en soutien aux Palestiniens car cela pourrait agacer ses donateurs. Il a évoqué la représentante du Congrès Rashida Tlaib, la première américano-palestinienne à y faire son entrée.

« Dans un pays qui a élu la première femme palestinienne au Congrès américain, la Palestine demeure exclue de Creating Change, car Task Force [son organisateur] redoute que des gens s’y rendent pour réclamer sa libération, ce qui pourrait susciter la colère de ses donateurs, » a-t-il affirmé. « Aujourd’hui, nos contenus sont censurés, notre demande de libération est passée sous silence et nos voix sont tues car Task Force est trop lâche pour organiser un débat sur l’un des grands problèmes de justice sociale de notre temps : la liberté des Palestiniens ».

Mina Aria, la deuxième intervenante, a appelé la Task force à combattre « le pinkwashing, le sionisme, l’islamophobie et la violence coloniale. » Pinkwashing est un terme qui sous-entend qu’Israël tente de couvrir la violation des droits humains en jouant la carte de la défense des droits LGBTQ.

La représentante de la Chambre des représentants des États-Unis, Rashida Tlaib, participe à une cérémonie d’investiture sous serment en ouverture du 116e Congrès des États-Unis à Washington DC, le 3 janvier 2019. (SAUL LOEB/AFP)

Ces protestations rappellent celles observées à la même conférence en 2016, quand des militants pro-Palestiniens avaient tenté d’interrompre un office de Shabbat organisé par une organisation LGBTQ américaine pro-Israël, qui se bat également pour les droits des LGBTQ en Israël. Ils avaient entonné « ho hé ho hé, le pinkwashing doit s’arrêter. »

JTA a joint l’organisation Task Force par téléphone et par e-mail pour obtenir leurs commentaires et a également contacté Aria. Dimanche, l’organisation s’exprimait sur Facebook, assurant qu’elle « condamnait avec fermeté l’antisémitisme. Nous condamnons avec fermeté l’islamophobie. Nous condamnons avec fermeté toute attaque contre l’humanité de chacun. La perpétuation de la suprématie blanche nuit à tous. Nous observons de nombreux cas de malentendus et de désinformation. »

Les représentants de deux associations américaines, Keshet, une organisation juive LGBTQ, et le Jewish Queer Youth (Jeunesse queer juive), ont indiqué que les protestations publiques représentant diverses causes sont régulières à Creating Change chaque année. Mordechai Levovitz, le directeur de Jewish Queer Youth, a ainsi expliqué que le mouvement Black Lives Matter et l’exclusion des personnes transgenres étaient ainsi au cœur des protestations ces dernières années. Il ajoute que Task force n’intervient pas pour les interrompre.

« L’organisation a développé une tactique d’escalade en réaction à ce genre de protestations, » affirme Levovitz, qui participe à Creating change depuis neuf ans. « Ils viennent, montent toujours sur scène, laissent les protestataires s’exprimer pendant 5-10 minutes, ils disent ce qu’ils ont à dire et quittent
la scène. »

Dans un communiqué, Keshet s’est refusé à qualifier d’antisémite les événements de cette année, indiquant que l’opposition à Israël et l’antisémitisme ne sont pas toujours la même chose. Il a jugé les accusations d’antisémitisme cette année d' »incendiaires et clivantes ».

« Pour être clairs, nous pensons que l’antisémitisme n’a pas sa place dans le mouvement de défense des droits LGBTQ ou dans tout autre mouvement de libération, » fait savoir le communiqué. « Même si nous croyons que la critique d’Israël est parfois antisémite, nous ne pensons pas qu’elle le soit systématiquement. »

Keshet faisait partie des représentants de la communauté juive à Détroit cette année. Absent de la conférence, James Cohen, son directeur du développement et de la communication, a affirmé que Task Force n’était pas antisémite.

« Nous sommes reconnaissants de leur communique assurant que l’antisémitisme n’a pas sa place dans le mouvement LGBTQ, » fait-il savoir. « Le mouvement LGBTQ et la communauté juive sont suffisamment grandes et fortes pour laisser la place aux opinions diverses. »

Mais pour l’organisation juive LGBTQ pro-Israël, A Wider Bridge, et son directeur Tye Gregory, Task Force doit se montrer plus ferme envers une protestation qu’il juge avoir ciblé une certaine partie des participants de la conférence. Il affirme que l’organisation « soit ne dispose pas des compétences pour régler le problème, soit elle se fiche de ce que nous avons à dire. »

« Quand on dit qu’Israël et le sionisme sont le problème, on vise directement certains participants et on attise la haine, » a-t-il fait savoir à JTA. Également absent de l’événement, il ajoute : « je veux m’assurer que ceux dans la communauté juive et ceux qui se préoccupent d’Israël en dehors de la communauté juive se sentent les bienvenus. »

Le premier militant à s’être exprimé a également critiqué la Ligue anti-diffamation, l’accusant d’avoir « commis de graves actes de violence contre le mouvement de libération queer et trans. » Il a également affirmé que la Ligue espionnait les groupes de défense des droits des homosexuels dans les années 80.

La Ligue anti-diffamation (ADL) n’avait pas encore réagi au moment de la publication de l’article.

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