Des centaines de personnes à la SlutWalk de Tel Aviv
Des femmes en haut de bikini et en soutien gorge ont défilé dans le centre de la ville pour manifester contre le harcèlement sexuel en Israël
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Des centaines de manifestants ont traversé le centre de Tel Aviv vendredi dans le cadre de la SlutWalk [littéralement la marche des salopes] annuelle organisée pour attirer l’attention sur les droits des Femmes et le harcèlement sexuel en Israël.
La foule principalement composée de femmes, dont beaucoup portaient seulement des soutiens-gorge ou des hauts de bikinis, portaient des panneaux avec des slogans qui disaient notamment : « Vous n’êtes pas coupables », « Faites l’amour, ne violez pas » et « un string n’est pas une invitation à violer ».
Beaucoup avaient le mot hébreu pour « salope » ou des phrases telles que « non, c’est non » écrits sur leur corps.
Une femme israélienne sur cinq est victime d’un viol et presque toutes ont été victime de harcèlement à un moment donné, a déclaré l’organisatrice de l’événement, Bracha Barad.
« Les crimes sexuels sont une chose vivace dans notre vie, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons ignorer, alors nous devons manifester contre cela parce que nous n’avons rien d’autre à faire », a déclaré Barad.
Durant toute la marche le long de la plage et dans les rues de Tel Aviv, les manifestants ont scandé des slogans tels que « les femmes demandent de la sécurité dans les rues » et « mon corps n’est pas un objet sexuel ». Environ 1 000 manifestants ont participé, ont déclaré les organisateurs.
Les SlutWalks, qui sont organisées à l’échelle internationale, sont destinées à être une déclaration sur le choix des femmes.
« L’insulte et l’acte de se déshabiller, c’est essentiellement un acte de récupération. Nous récupérons le mot salope et disons que personne n’est une salope, ou tout le monde est une salope. Ce n’est plus un mot offensant si nous l’utilisons sur nous-mêmes », a déclaré Barad.
Elle a fait le parallèle avec le mot « homo », qui était autrefois insultant mais qui est maintenant devenu un mot à usage courant.
Soulignant les cas de viol récents à Herzliya et Tel Aviv, Barad a déclaré que la marche est également destinée à attirer l’attention sur la culpabilité des hommes en matière de crime sexuel, quelle que soit la tenue ou le comportement d’une femme.
« La robe provocante, à l’exception d’attirer l’attention des médias, est censée dire, peu importe si je suis déshabillée ou si je suis une salope, je suis autorisée à dire non, et si quelqu’un ignore ce ‘Non’, c’est un délinquant sexuel et je ne suis pas coupable », a expliqué Barad.
La marche est partie de Gordon Beach vers 10h30 et a pris fin sur la place Habima, où les manifestants ont fait des discours.
Les SlutWalks ont débuté à Toronto, en avril 2011, en réponse à la suggestion d’un agent de police selon laquelle « les femmes devraient éviter de s’habiller comme des salopes » afin d’éviter d’être violées.
Depuis lors, les manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du monde entier et ont élargi leur champ d’action pour inclure les manifestations contre tous les types d’agression sexuelle et de harcèlement, ainsi que la prévalence du blâme sur les victimes.