Des drones lancés à la main pour aider les soldats
Pesant seulement 6,5 kilos et volant en silence au-dessus des toits, le Skylark donne des yeux à l’armée en zone urbaine difficile
Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel
Pour des soldats opérant de nuit dans un environnement urbain plein d’angles droits et d’allées invisibles, il y a peu d’outils aussi utiles que le Skylark, drone sans pilote, lancé à la main. Il a joué un rôle central dans les recherches des trois adolescents israéliens qui durent depuis cinq jours.
« L’avantage du Skylark est sa petite taille. Il peut voler très près du sol, et, grâce à cela, je peux voir très clairement les toits et les espaces ouverts », a déclaré le commandant en second de l’unité, le major Aviv Koltunov.
Les autres drones sans pilote, explique-t-il, volent à haute altitude et perdent des détails importants dans un champ de bataille urbain. « Je peux voir s’il y a une arme ou non, quelle est la couleur d’un T-shirt, s’il y a quelqu’un à la fenêtre ou non ».
Le Skylark, totalement opérationnel depuis quatre ans, pèse 6,5 kilos et fait trois mètres d’envergure. Il vole à 300 mètres au-dessus du sol et est difficilement détectable dans le ciel. Il peut transmettre des informations jusqu’à 15 kilomètres de distance, en livrant une photo en couleur et en noir et blanc thermique, et ne fait presque aucun bruit.
Koltunov explique que ses équipes de quatre hommes accompagnant chaque unité de combat en Cisjordanie de Jénine à Hébron. Deux des hommes lancent l’appareil à l’aide d’une corde élastique et d’un petit moteur, et deux autres, avec le chef de l’unité, manœuvrent le drone et analysent les images.
Le Skylark est particulièrement efficace pour observer le toits, explique-t-il. Chaque unité de combat, des petites unités des forces spéciales procédant à des arrestations nocturnes au bataillon en mouvement dans les villes palestiniennes de la Cisjordanie, a planifié son parcours sur la base d’images fournies par le Skylark. Le parcours est souvent modifié en fonction des informations reçues en temps réel.
Même si aucune personne armée n’a encore été repérée sur les toits, « l’ennemi sait que nous sommes dans le ciel, et il n’est pas stupide », toute unité entrant dans des villes de Cisjordanie au cours des cinq derniers jours a demandé le soutien des drones.
« Je peux dire que chaque unité de terrain a une équipe de Skylark et il n’y en a pas assez », souligne Koltunov. « Tout le monde veut son équipe avec un drone… Ils comprennent l’importance, l’influence et la pertinence de l’appareil, c’est pourquoi ils veulent tous l’utiliser ».
L’Armée de l’Air israélienne a posté mardi sur son site web un article de 2010 au sujet de la coopération des unités de drones lors des dernières années avec les unités de recherche de victimes et d’otages de l’armée.
Elles ont permis de localiser les six soldats tués en mai 2004 lorsqu’un blindé israélien a explosé à Gaza ou de définir l’endroit des restes du sergent chef Keren Tendler, la première femme israélienne mécanicienne de vol, qui a été abattue lors de la deuxième guerre du Liban en août 2006.
Dans ces deux incidents, la chaleur corporelle a joué un rôle dans la découverte, mais un opérateur de drone réserviste a identifié que même les tombes, du fait de la forme unique qu’elles laissent sur la terre, donnent des indices révélateurs que les opérateurs sont entraînés à reconnaître. « On peut voir la différence créée par rapport aux alentours », explique-t-il.