Des intellectuels mobilisés contre des activités anti-Israël sur les campus
Ils veulent combattre les « efforts orwelliens » pour lier l’Etat juif aux problèmes de liberté d’expression dans les universités américaines
JTA – Alarmés par ce qu’ils appellent des « efforts orwelliens » pour lier Israël à une multitude de problèmes de liberté d’expression troublant en ce moment les campus des universités américaines, un groupe d’académiques influents a lancé une initiative pour combattre l’antisémitisme et faciliter un dialogue constructif sur Israël.
Mené par Mark Yudof, président émérite du système de l’université de Californie, et Kenneth Waltzer, ancien directeur des études juives à l’université d’état du Michigan, le réseau d’engagement des académiques (AEN) a pris sur lui de combattre « les efforts orwelliens pour lier Israël avec une multitude de problèmes, de la fusillade de Ferguson au niveau élevé des frais d’inscription pour les étudiants. »
« Face à des activités dont l’objectif est de vilipender Israël, les membres de l’AEN faciliteront des discussions solides et civilisées sur Israël sur les campus, promouvront la liberté académique et la liberté d’expression, défendront les droits de l’Homme pour les arabes et les juifs, et inciteront collègues et étudiants à mieux comprendre ces sujets complexes », a déclaré dans un communique ce mois-ci Yudof, directeur du réseau.
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Les membres du réseau agiront comme une ressource sur leur campus et fourniront des avis aux collègues académiques sur comment réagir face à des activités antisémites ou anti-israéliennes sans piétiner la liberté d’expression.
Un manuel intitulé « Liberté académique et BDS : un guide pour les présidents et administrateurs d’université » est en cours d’édition, et devrait être publié début janvier, pour le début du second semestre.
Stephen Trachtenberg, président émérite de l’université George Washington à Washington, DC, a décrit le réseau comme un groupe d’académiques inquiets qui « se sont consacrés à rendre possible pour des gens de différents points de vue […] de parler honnêtement et sans interruption. »
Ces dernières années, des manifestants étudiants avaient décidé de crier sur les conférenciers israéliens invités. Début novembre, Assi Azar, une personnalité télévisée israélienne et défenseur des droits LGBT, avait été interrompu pendant une discussion sur son film « Maman, papa, j’ai quelque chose à vous dire » au Goucher College de Baltimore. L’hiver dernier, des manifestants masqués avec des bruiteurs électroniques et des pancartes « Ferguson, Pittsburgh, Gaza, Battez-vous » avaient interrompu une conférence par un ancien médecin militaire israélien sur les rôles du genre en temps de guerre.
Empêcher les invités de s’exprimer et propager de fausses informations font partie des méthodes que Trachtenberg et ses collègues membre du directoire de l’AEN décrivent comme « anti-intellectuel » et qui nuisent « à la paix et à la liberté académique ».
« Sur certains campus, certainement, des sujets qui sont soit populaires soit impopulaires en-dehors du campus dans une plus grande communauté trouvent parfois leur chemin jusqu’au campus et cela ne cause pas d’indigestion, si vous voulez, a déclaré H. Patrick Swygert, président émérite de l’université Howard de Washington, DC, mais je n’ai jamais été convaincu que le silence ou simplement le laisser-faire [étaient la bonne réponse] ».
Swygert, qui a été académique pendant presque quatre décennies et a enseigné dans des universités israéliennes, a déclaré avoir entendu « des contre-vérités évidentes sur l’Etat d’Israël sans réfutation. »
C’est le devoir d’un président d’université, a-t-il dit, « d’être clair, au sens que l’université a des valeurs, et l’une d’entre elles est la liberté d’expression des idées contraires et opposées. »
Il y a un espace pour un débat sérieux sur Israël si « le président est capable d’articuler ce qu’est la réalité d’Israël : une société démocratique ouverte dans une partie instable du monde », a déclaré Swygert.
Trachtenberg est d’accord, déclarant qu’il voudrait voir des débats solides sur les campus, peut-être dans la même veine que le débat de l’université d’Oxford en 2015 sur le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions, ou BDS, qui a opposé l’avocat américain Alan Dershowitz à l’activiste des droits de l’Homme britannique Peter Tatchell. Dershowitz a été déclaré vainqueur.
« Nous-mêmes sommes critiques envers Israël. Nous n’affirmons pas la perfection pour Israël et personne n’attend cela de nous, a déclaré Trachtenberg. Nous n’avons pas peur de la critique juste d’Israël… Nous pensons simplement que le genre de comportement des défenseurs du BDS est mauvais pour les universités, mauvais pour les bourses, [et un] mauvais moyen de défendre leur position. »
Pour Trachtenberg, son affiliation à l’AEN « dépasse le sujet d’Israël. »
« Cela a à voir avec ce sur quoi je me concentre, qui est l’université américaine, a-t-il déclaré. [Nous avons besoins] de permettre des débats qui sont basées sur des faits plutôt que sur des opinions. »
Les membres du comité consultatif national de l’AEN comprennent le psychologue Steven Pinker de Harvard, l’historienne spécialiste de l’Holocauste Deborah Lipstadt d’Emory, et Lawrence Summers, ancien président de Harvard er ancien secrétaire au Trésor.
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