Des Israéliens forment les forces de maintien de la paix de l’ONU en Mongolie
Deux médecins militaires de Tsahal ont participé à l'exercice annuel Khaan Quest avec des soldats venus de douzaines de pays qui, pour certains, n'ont pas de liens avec Israël
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Deux médecins militaires israéliens ont participé à un exercice annuel de deux semaines qui a eu lieu le mois dernier en Mongolie.
Ils ont formé des forces de maintien de la paix des Nations unies venues du monde entier, notamment de pays avec lesquels Israël n’entretient pas de relations diplomatiques, dans les premiers secours et la médecine de combat.
Plus de 35 pays ont participé à la 17e édition de l’exercice Khaan Quest, aux abords de la capitale d’Ulaanbaatar, en Mongolie. C’est la première fois que l’Etat juif participe à cet événement.
Cet exercice se déroulait sur 12 sites différents. Les Casques bleus ont été notamment formés au contrôle des foules, au déminage et à la manière d’établir un checkpoint.
Le major Roy Stern et le capitaine Kobi Weissmehl, médecins de Tsahal, ont œuvré aux côtés de la garde nationale de l’armée de l’Alaska (Etats-Unis) et des forces armées mongoliennes dans un centre de soins médicaux.
« Cela a été une extension des efforts humanitaires d’Israël au fil des années », a commenté Stern, chef de la formation médicale sur la base Tzeelim de Tsahal, auprès du Times of Israel.
L’armée israélienne a gagné une solide réputation à l’international pour ses réponses aux catastrophes naturelles dans le monde entier, parvenant à déployer des équipes de recherches et médicales en quelques jours – parfois en quelques heures seulement – après un séisme, un tsunami ou une autre tragédie d’ampleur similaire.
Les hôpitaux de campagnés ont été particulièrement salués par l’Organisation mondiale de la santé, ce qui a fait de l’Etat juif le tout premier pays dans le monde à être distingué dans ce domaine.
« Israël a une grande expérience dans ce secteur. Nous avons fait beaucoup en termes de missions humanitaires et médicales », a dit Weissmehl, médecin en chef de la 460e brigade des Blindés.
Stern, 39 ans et père de trois enfants, a expliqué que lui et Weissmehl s’étaient efforcés d’apporter à tous les Casques bleus le même degré d’expertise en termes de formation médicale. Tous étaient arrivés avec des niveaux d’expérience variés.
Ils ont appris aux recrues comment utiliser les garrots et les bandages pour stopper les hémorragies, comment placer un blessé en toute sécurité sur un brancard pour le déplacer et plusieurs facettes de la médecine de combat et des premiers secours.
« Nous leur donnons des outils de base importants pour soigner les victimes », a dit Stern.
Stern a également indiqué qu’ils avaient appris des choses aux côtés des Casques bleus ayant participé à l’exercice en leur demandant de montrer les méthodes qu’ils utilisent pour les premiers secours.
« Ce que nous faisons est bon mais ce qu’ils font n’est pas moins bon », a-t-il déclaré.
Stern a expliqué que certains soldats des unités de maintien de la paix des Nations unies avaient déjà servi lors de missions le long de la frontière d’Israël avec le Liban ou la Syrie, ou qu’ils devaient y être rapidement stationnés. C’est le cas de la délégation des îles Fidji.
Weissmehl, 30 ans, a noté qu’au-delà de l’aspect professionnel de l’exercice, Khaan Quest lui avait donné – ainsi qu’à Stern – l’opportunité d’interagir et de se lier d’amitié avec des responsables militaires du monde entier.
« C’est un sentiment incroyable de se faire des amis des îles Fidji, de Nouvelle-Zélande, de Chine », s’est-il exclamé.
La majorité des pays ayant participé à l’exercice entretiennent des liens diplomatiques avec Israël – mais pas tous.
Le Qatar, qui travaille souvent avec les responsables israéliens sur des questions liées à la bande de Gaza mais qui n’entretient pas de relations officielles avec Jérusalem, a pris part à Khaan Quest. Cela a également été le cas de la Malaisie, qui refuse fréquemment de permettre aux athlètes israéliens de concourir aux tournois organisés dans le pays.
Stern a fait savoir qu’il ne lui était pas possible de commenter les interactions que les deux officiers israéliens ont eu avec les représentants de ces pays.
En plus des interactions ordinaires, les organisateurs de l’exercice – issus des armées mongolienne et américaine – ont aussi organisé des événements culturels dans lesquels les pays envoyant les plus fortes délégations ont pu montrer leurs danses, chansons et pratiques traditionnelles, a ajouté Weissmehl.
N’étant que deux, les Israéliens n’ont fait aucune présentation de ce type.