Des manifestants exhortent la BBC à qualifier le Hamas de « terroriste »
Les directives éditoriales de la BBC estiment notamment que "le mot 'terroriste' lui-même peut être une barrière plutôt qu'une aide à la compréhension"
Environ 250 personnes ont manifesté lundi soir devant le siège de la BBC à Londres, reprochant au groupe audiovisuel public de ne pas qualifier lui-même le Hamas de « terroriste ».
Dans une nuée de drapeaux israéliens, les manifestants ont brandi des pancartes comme « BBC, le Hamas sont des terroristes, pas des militants », ou « si le roi peut qualifier le Hamas de terroristes, vous aussi », et des pancartes montrant des enfants israéliens enlevés par le Hamas.
Après les massacres du Hamas contre les localités du sud d’Israël le week-end dernier, la BBC a essuyé ces derniers jours de nombreuses critiques de la part de responsables politiques conservateurs, mais également du grand rabbin Ephraïm Mirvis, qui a appelé les médias à « modifier urgemment la manière dont ils nomment le Hamas ».
Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a quant à lui appelé la BBC à s’expliquer, ce qu’elle a fait à plusieurs reprises ces derniers jours.
« La BBC, tout comme d’autres médias britanniques et internationaux, utilise le mot ‘terroriste’, mais l’attribue », a souligné le groupe public dans un communiqué lundi. « Nous sommes clair avec le public que le Hamas est une organisation terroriste interdite par le gouvernement du Royaume-Uni et d’autres pays », a ajouté la BBC.
Un porte-parole du groupe public a récemment fait valoir qu’il s’agit « d’une approche qui a été utilisée depuis des décennies, qui est en ligne avec celle d’autres diffuseurs », à l’instar de l’AFP.
Les directives éditoriales de la BBC stipulent notamment que « le mot ‘terroriste’ lui-même peut être une barrière plutôt qu’une aide à la compréhension ».
La BBC a également été ciblée par des pro-Palestiniens : la façade de son siège a été recouverte de peinture rouge dans la nuit de samedi à dimanche, une action revendiquée par le groupe Palestine Action, accusant le groupe audiovisuel public d’avoir du « sang sur les mains » en raison de sa couverture de la guerre.