Israël en guerre - Jour 472

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Des milliers d’anti-gouvernement manifestent dans le nord et réclament des élections

Les manifestants dénoncent l'abandon du nord du pays face aux attaques du Hezbollah et réclament un accord pour les otages ; à Tel Aviv, la gauche appelle à mettre fin à la guerre

Les résidents des communautés du nord et leurs partisans manifestant pour exiger des élections législatives anticipées, le rétablissement de la sécurité dans le nord et la libération des Israéliens retenus en otage dans la bande de Gaza, à Karmiel, le 25 juillet 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)
Les résidents des communautés du nord et leurs partisans manifestant pour exiger des élections législatives anticipées, le rétablissement de la sécurité dans le nord et la libération des Israéliens retenus en otage dans la bande de Gaza, à Karmiel, le 25 juillet 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Des manifestants anti-gouvernement se sont rassemblés jeudi dans la ville de Karmiel, dans le nord du pays, pour réclamer le rétablissement de la sécurité dans les zones subissant les attaques quotidiennes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, des élections législatives anticipées et un accord pour la libération des otages détenus à Gaza.

Les manifestants ont bloqué la Route 85 à la jonction de Karmiel, avec l’autorisation de la police, en brandissant des drapeaux israéliens et druzes, et en portant des banderoles accusant le gouvernement « d’abandonner » le nord.

Les médias israéliens ont rapporté que des milliers de militants ont participé à la manifestation, y compris des habitants du nord et leurs partisans venus de tout le pays.

Les militants du nord ont appelé le gouvernement à prendre des mesures – militaires ou diplomatiques – pour mettre fin aux attaques du Hezbollah contre les communautés du nord au cours des derniers mois, qui les ont contraints à quitter leurs domiciles.

Eyal Eshel, le père de Roni Eshel, une soldate tuée le 7 octobre, a exprimé son incrédulité quant au fait que dix mois s’étaient écoulés depuis qu’il avait vu sa fille, lors d’une allocution devant les manifestants.

« À partir de ce moment, je le dis ici et je le promets, nous ne nous reposerons pas et nous ne resterons pas silencieux face à l’échec, au mépris et à l’abandon. Nous nous battrons jusqu’à la création d’une commission d’enquête d’État pour savoir ce qui doit être corrigé et pour renvoyer ceux qui doivent partir », a-t-il déclaré, faisant référence au refus du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’établir une commission d’enquête sur le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, malgré les appels de l’opposition et de son propre ministre de la Défense en faveur d’une telle commission.

Des habitants des communautés du nord et leurs partisans manifestent et demandent des élections législatives anticipées, le rétablissement de la sécurité dans le nord et la libération des Israéliens retenus en otage dans la bande de Gaza, à Karmiel, le 25 juillet 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

« Nous n’abandonnerons personne, ni les habitants du nord, ni les habitants du sud, ni les familles des otages, ni les familles de ceux qui sont tombés au combat. Parce que nous sommes une seule et même nation », a ajouté Eshel.

Shikma Bressler a déclaré à la foule que l’abandon des otages et du nord était « conforme à la vision du monde raciste et bigote qui s’est emparée du gouvernement israélien et qui nous mène tous à la destruction ».

Amir Khnifess, président du mouvement druze pour la démocratie et l’égalité, s’est adressé à la foule, et a semblé faire référence à l’accueil chaleureux réservé à Netanyahu lors de son entretien avec des représentants américains mercredi.

Khnifess a déclaré que les manifestants comprenaient comment un « pays prospère » pouvait être transformé en « punching-ball du Moyen-Orient ».

Des manifestants anti-gouvernement brandissant des drapeaux druzes et israéliens, appelant à des élections législatives anticipées et à la libération des otages, à Karmiel, le 25 juillet 2024. (Crédit : Yifat Yogev/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Nous ne donnerons pas votre nom à une place ou à un bâtiment, pas même à un poulailler. Votre place dans l’histoire sera celle de celui qui a détruit le nord et ses implantations, son agriculture et le développement de la plus belle région d’Israël », a-t-il déclaré.

Reut Forstner Avraham, propriétaire d’une ferme et cheffe de file des manifestants du kibboutz Amiad, a affirmé que le gouvernement avait « négligé » le nord pendant des années, mais que depuis le 7 octobre, il avait été « complètement abandonné ».

« Ce gouvernement a prouvé, par ses innombrables actions et échecs, qu’il ne tient tout simplement pas compte du nord. »

« Aucune action pour mettre en œuvre ses propres décisions pour la réhabilitation et le développement du nord », a-t-elle déclaré.

Quelque 70 000 habitants du nord ont été évacués depuis que le Hezbollah a commencé à attaquer les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière, quasi-quotidiennement, le 8 octobre, le groupe terroriste chiite libanais affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de douze civils du côté israélien, ainsi que celle de dix-huit soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a signalé que 375 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 71 membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.

Des milliers de personnes appellent à la paix à Tel Aviv

Aux cris de « oui à la paix, oui à un accord », des centaines de Juifs et Palestiniens d’Israël ont défilé jeudi dans une rare manifestation de ce type à Tel Aviv, exigeant la fin de la guerre à Gaza.

Les manifestants arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « oui à la paix », scandaient « seule la paix mènera à la sécurité » et « à Gaza comme à Sderot, les filles veulent vivre ».

« Nous en avons assez, assez de la violence, assez des effusions de sang », a déclaré Carmit Bar Levy, enseignante de 49 ans.

« On ne peut pas arrêter la violence par plus de violence. Nous devons garantir une bonne vie à la fois pour les Palestiniens et les Juifs en Israël. Nous devons reconnaître qu’ils ont le même droit de vivre ici que nous, que c’est notre maison à tous les deux », a ajouté Bar Levy.

Elle reconnaît que son point de vue n’est pas majoritaire en Israël en ce moment, mais affirme qu’il y a un sentiment croissant selon lequel le statu quo ne peut pas durer.

Des manifestants pro-paix défilant pour demander la fin de la guerre dans la bande de Gaza et un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, à Tel Aviv, le 25 juillet 2024. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Alors que la guerre se poursuit, des manifestations et des marches sont organisées dans la plus grande ville d’Israël plusieurs fois par semaine, certaines par des familles d’otages, d’autres par des manifestants anti-gouvernement déjà actifs avant la guerre à Gaza, ainsi que par le camp de la paix.

La manifestation était organisée par les principaux mouvements de gauche israéliens, notamment Standing Together, Women Wage Peace, La Paix maintenant et Breaking the Silence.

« Leur gouvernement et notre gouvernement ne veulent que la guerre, c’est la seule chose qu’ils savent faire », a déclaré Maya Ofer, 23 ans, étudiante et membre du groupe militant Standing Together.

« Nous devons nous rappeler que la paix est une possibilité. Nous n’avons pas à convaincre l’extrême droite, ce n’est pas notre rôle. Nous devons juste convaincre les gens du centre qui ne veulent plus de guerre mais qui ne savent pas vraiment quelle autre option il y a en ce moment », a-t-elle ajouté.

Les manifestants insistent sur le fait que leur vision de solutions politiques à long-terme découle davantage du pragmatisme que d’un idéalisme irréaliste.

« La paix est le seul chemin à suivre », a déclaré Marcello Oliki, 64 ans, survivant des massacres perpétrés par le Hamas au kibboutz Nirim.

« Il y a des enfants, des femmes et des bébés qui meurent juste de l’autre côté de la frontière. Il y a aussi des gens là-bas qui pleurent, tout comme moi, et qui veulent la paix, tout comme moi. »

Lors du rassemblement sur la place Habima, une femme a été photographiée en train d’être arrêtée parce qu’elle brandissait une photo d’une pastèque. La pastèque a été utilisée pour symboliser le drapeau palestinien, qui en partage les couleurs, dans un contexte de répression policière à l’encontre des manifestants brandissant le vrai drapeau.

Rula Daood, co-directrice de Standing Together, a déclaré aux manifestants que « Gaza est une zone sinistrée », dénonçant les souffrances de civils innocents et la mort d’enfants dans le conflit.

« Quelqu’un peut-il me dire que ces enfants sont coupables de quelque chose ? Quelqu’un dans ce monde peut-il me dire qu’ils le méritent ? », a-t-elle demandé à la foule.

« Je suis ici parce que je demande et lutte pour un avenir meilleur, libre pour les Palestiniens, mais aussi pour les Israéliens. »

« Je suis ici parce que je sais que nos destins sont liés les uns aux autres et que cette Terre est une Terre pour nous tous. Je choisis la vérité, et voici la vérité : sur cette Terre vivent deux nations, et aucune n’ira nulle part », a-t-elle affirmé.

« Le mouvement pour la paix est resté silencieux après le 7 octobre », a déclaré Amira Mohammed, une citoyenne palestinienne d’Israël, originaire de Jérusalem-Est.

« Les radicaux sont devenus plus bruyants que le mouvement pour la paix. Donc, en ce moment, nous devons être radicaux pour la paix que nous voulons. »

Pour elle, cela inclut une « reconnaissance de la dynamique de pouvoir entre occupant et occupé » et une « grande responsabilité des deux côtés ».

La gauche israélienne est en net déclin depuis des années, et sa lutte pour retrouver une place prépondérante dans la sphère politique n’a fait que se compliquer depuis le début de la guerre, le 7 octobre, lorsque le groupe terroriste du Hamas a pris d’assaut des localités du sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes et prenant 251 otages, dont 111 se trouvent toujours à Gaza.

Au début du mois, le bloc s’est réuni à Tel Aviv pour réaffirmer son principe de base après le 7 octobre : seule une résolution politique négociée du conflit israélo-palestinien garantissant l’égalité entre les deux peuples peut empêcher un nouveau massacre.

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