Des Polonais veulent légaliser l’abattage rituel
Contrairement au Danemark et au Royaume-Uni, des milliers d'électeurs polonais cherchent des moyens juridiques
Plus de 130 000 électeurs polonais ont signé une pétition demandant un référendum national sur un amendement qui vise à légaliser l’abattage rituel juif, la shehita, en Pologne.
La pétition a été diffusée par le Conseil national des chambres d’agriculture, le KRIR. Elle a été soumise la semaine dernière à la Chancellerie du Parlement polonais, le Sejm.
Le Parlement dispose maintenant de deux semaines pour vérifier les signatures, et le président du Parlement a trois mois pour rédiger un projet de loi et le faire passer en première lecture.
En juillet, le Parlement polonais a rejeté une proposition de loi qui aurait légalisé la shehita en Pologne.
La Pologne autorisait autrefois la shehita et gagnait environ 650 millions de dollars par an avec l’exportation de viande casher et hallal vers Israël et les pays à population majoritairement musulmane, comme l’Égypte et l’Iran.
Le commerce a pris fin en janvier 2013 quand une cour constitutionnelle a jugé que le pays n’avait pas le droit d’autoriser l’abattage rituel. Le jugement avait été rendu suite à une pétition d’associations de défense des droits des animaux.
« L’interdiction de l’abattage rituel a causé une forte diminution de l’importation de bœuf et de volaille polonais par les pays arabes et la Turquie.
« Ce sont les marchés les plus intéressants, et les pertes s’élèvent à 2 milliards d’euros, » a déclaré Wiktor Szmulewicz, le président du KRIR, aux journalistes après la soumission de la pétition.
L’amendement demandé par le KRIR est identique à celui rejeté par le Parlement en juillet 2013. Il autorise l’abattage sans étourdir les animaux et interdit l’utilisation de cages rotatives.
En août 2013, l’Union des communautés juives en Pologne avait fait appel au Tribunal constitutionnel polonais pour la vérification de la compatibilité de la loi sur la protection des animaux avec la constitution du pays et la convention européenne pour la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
La proposition sera étudiée par le tribunal. Aucune date d’audience n’a cependant été fixée.