Israël en guerre - Jour 375

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Des trésors d’un lieu de culte dévoilés après 3 300 ans

Une excavation de Tel Burna dans le centre d'Israël révèle des masques en céramique qui appartiendraient à un sanctuaire du dieu Baal

Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives

Une vue aérienne de Tel Burna, un site cananéen près de Kiryat Gat. (Crédit : autorisation Skyview)
Une vue aérienne de Tel Burna, un site cananéen près de Kiryat Gat. (Crédit : autorisation Skyview)

La première pluie de la saison fouette Tel Burna, inondant le sanctuaire de 3 300 ans du dieu de la tempête Baal, d’après les archéologues, dont les offrandes se déversaient sur les contreforts de Judée.

Les explorateurs de l’ancienne ville cananéenne ont récemment mis au jour des preuves de cette pratique rituelle. Selon eux, elle pourrait représenter le premier grand centre cultuel découvert en Israël depuis environ 80 ans.

Tel Burna, que certains archéologues associent avec la ville de Livnah mentionnée dans Josué 10, couvre la plaine côtière à 8 km à l’est de la ville moderne de Kiryat Gat.

Son mont au sommet plat brun s’étend sur une centaine de mètres au-dessus de champs fertiles appartenant aux kibboutzim voisins de Beit Nir et Beit Guvrin.

Depuis sa base, les murailles de pierre robustes d’une forteresse de l’âge du fer sont clairement visibles dans la brousse. Aujourd’hui, seules les vaches qui paissent au flanc de Tel Burna montent la garde.

Cet été, dans la cour d’un « très grand » (15 mètres de chaque côté) bâtiment public de la fin de l’âge du bronze de la ville cananéenne, Dr Itzhaq Shai, directeur de l’Institut d’archéologie de l’Université d’Ariel, et son équipe ont découvert des os carbonisés de jeunes moutons, chèvres et porcs et un trésor de gobelets, navires zoomorphes, figurines votives et soucoupes.

Deux masques cérémoniels en céramique, aux orbites et aux nez intacts (Crédit : Projet Tel Burna Excavation)
Deux masques cérémoniels en céramique, aux orbites et aux nez intacts (Crédit : Projet Tel Burna Excavation)

Plus intrigants, cependant, des fragments de deux masques cérémoniels en céramique, aux orbites et aux nez intacts.

« Il se pourrait que cela soit un
palais », dit-il. « Je ne dis pas que c’est un temple, mais c’est certainement une bâtisse de prestige où des pratiques rituelles avaient lieu. »

Beaucoup d’ustensiles sont typiques de ceux utilisés dans les pratiques cultuelles régionales, comme les masques, peut-être portés par des prêtres, mais « nous n’en n’avons pas beaucoup d’Israël datant de l’âge du bronze ».

Trouver des os de porc était « inhabituel », dit-il, notant que l’analyse des ossements retrouvés dans la cour n’était pas encore terminée et qu’il ne pouvait pas déterminer le pourcentage de porc.

« Nous ignorons encore quelle divinité était adorée », déclare Shai. Le complexe peut avoir servi de lieu de culte de l’une des principales divinités cananéennes, comme Anat, Ashera ou Baal.

Selon l’ancienne tradition proche-orientale conservée sur des tablettes d’argile découvertes à Ugarit, Baal était le dieu des tempêtes, fils de El, le père des dieux.

Il est décrit comme monté sur cheval parmi les nuages, ​​et accompagné par le vent et la pluie. Baal a vaincu ses ennemis, le dieu de la mer, Yam, et l’incarnation de la mort, Mot, et pendant l’âge de bronze tardif, il a succédé à son père à la tête du panthéon cananéen.

« Baal était le principal dieu cananéen, [mais] il pourrait s’agir de n’importe quel autre dieu du panthéon cananéen », dit-il. « Mais je n’ai pas d’attribut, de statue ou même d’écrit qui puisse nous donner d’indication qu’ils sont consacrés à Baal. »

« Nous n’avons pas encore exploré l’ensemble du complexe », et même le cas échéant, aucune réponse définitive ne pourrait être apportée.

La ville cananéenne avait la taille d’environ 7 km2 et la maison contenait environ 5 000 personnes, une taille modérée à l’âge du bronze. Ses habitants cultivaient des raisins pour le vin et étaient clairement reliés au réseau commercial international qui prospérait dans la méditerranée orientale à l’époque.

L’équipe de Shai a trouvé deux énormes jarres de céramique appelées « pithoi » dans la cour, chacune capable de stocker environ 200 litres (52 gallons).

Un examen de la céramique conclut qu’elles furent produites à Chypre. Bien que des récipients similaires se trouvaient fréquemment dans les villes portuaires comme Jaffa et Ashkelon, Shai s’affirme surpris de trouver des ustensiles si extraordinairement lourds.

« Habituellement les ustensiles importés sont de petite taille – des bols, des
pots », dit-il. « Ces deux grands pithoi dans une petite ville qui n’est pas un port sont très surprenants. »

L’équipe de Shai vient de terminer sa quatrième saison d’excavation à Tel Burna, et quelques découvertes prometteuses ont été faites en 2014 dans la ville cananéenne qui dominait la plaine.

A la base de la butte, il montre des installations agricoles appartenant à la ville ancienne, des aires de battage et des pressoirs à vin et d’olive.

Une jarre reconstituée (Crédit : Projet Tel Burna Excavation)
Une jarre reconstituée (Crédit : Projet Tel Burna Excavation)

Les restes d’une forteresse âge du fer dominent le tel, et à ​​son sommet, l’équipe de Shai a trouvé les vestiges d’une maison typique judéenne de quatre pièces.

Des siècles après l’apogée des sacrifices de Tel Burna aux dieux cananéens, la forteresse de Livnah a été construite par Israël pour protéger la frontière des Philistins à proximité. Seulement neuf kilomètres au nord-ouest du Tel Burna, siégeait la principale ville philistine de Gath, et à une distance égale au sud, la ville hébraïque de Lakis.

« C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce site spécifique lorsque nous avons lancé le projet », explique Shai. Il a affirmé qu’il voulait mieux étudier comment les gens qui vivaient le long de la frontière de ces deux ennemis bibliques ont coexisté et interagi. Jusqu’à présent, « nous ne voyons pas trop d’influence ou de découvertes philistines », dit-il.

« La dernière fois que quelqu’un a fouillé un temple ou un sanctuaire dans la région », explique-t-il, « c’était dans les années 1930, avec l’expédition britannique à Lakis.

Nous avons maintenant l’occasion de creuser avec des méthodes et analyses [du 21e siècle]. »

Dans la saison à venir, Shai souhaite étendre les fouilles de la ville de l’âge du bronze tardif et de l’âge de fer, et creuser dans le tel plus en profondeur pour mieux examiner ses strates.

Le sol rocheux et le mur à Tel Burna, avec LE kibboutz Beit Nir en arrière-plan. (Crédit : Ilan Ben Zion / Times of Israël)
Le sol rocheux et le mur à Tel Burna, avec LE kibboutz Beit Nir en arrière-plan. (Crédit : Ilan Ben Zion / Times of Israël)

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