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Deux Jordaniens détenus en Israël depuis plusieurs mois libérés

Heba al-Labadi et Abdel Rahman Miri ont été emmenés au carrefour d'Allenby ; l'ex-chef du Shin Bet défend leurs arrestations, disant avoir ainsi déjoué des attentats

Des Palestiniens accrochent des photos de  Heba al-Labadi, citoyenne jordanienne d'origine palestinienne, au cours d'une manifestation demandant sa libération à Jérusalem-Est, le 26 octobre 2019 (Crédit : AP/Mahmoud Illean)
Des Palestiniens accrochent des photos de Heba al-Labadi, citoyenne jordanienne d'origine palestinienne, au cours d'une manifestation demandant sa libération à Jérusalem-Est, le 26 octobre 2019 (Crédit : AP/Mahmoud Illean)

Deux ressortissants jordaniens détenus en Israël depuis deux mois parce qu’ils étaient soupçonnés d’activités terroristes sont retournés en Jordanie mercredi, dans le cadre d’un accord conclu entre Jérusalem et Amman qui a visé à mettre un terme à une querelle diplomatique.

Un porte-parole du Service des prisons israéliennes a expliqué que ses forces avaient confié, dans la matinée de mercredi, Heba al-Labadi et Abdel Rahman Miri aux soldats de l’armée israélienne au poste-frontière d’Allenby, dans la vallée du Jourdain, avant leur entrée dans le royaume hachémite.

Ils ont ensuite franchi la frontière et ils ont été accueillis par leurs familles.

Labadi a remercié le roi Abdallah II à son arrivée en Jordanie.

« Merci à sa majesté le roi. Merci au ministère des Affaires étrangères. Merci au peuple jordanien », a-t-elle indiqué devant les caméras de la chaîne publique Al Mamlaka TV. « Dieu soit loué. Je suis très heureuse. Sans votre soutien, je n’aurais jamais retrouvé la liberté », a-t-elle ajouté.

Ayman Safadi, le ministre des Affaires étrangères, avait annoncé le retour des deux ressortissants dans la matinée de mercredi.

Abdel Rahman Miri, aun citoyen jordanien détenu par Israël (Capture d’écran)

« Dans quelques heures, Heba al-Labadi et Abdel Rahman Miri se trouveront aux côtés de leurs familles en Jordanie », avait dit Safadi dans une publication sur Twitter.

Labadi et Miri, tous les deux d’origine palestinienne, avaient été arrêtés il y a deux mois à un poste-frontière situé entre la Jordanie et la Cisjordanie et placés en détention administrative, ce qui avait entraîné une crise diplomatique entre l’Etat juif et Amman.

Le député Avi Dichter, ancien directeur du Shin Bet, a confirmé que les deux ressortissants étaient revenus en Jordanie mais que leurs arrestations avaient permis de déjouer des attaques du Hezbollah et du Hamas.

Raslan Mahajna, leur avocat, a déclaré que les deux avaient nié entretenir des liens avec des groupes terroristes.

Lundi, Israël avait fait savoir que l’accord prévoyant le retour des deux Jordaniens à Amman incluait également le retour en Israël de l’ambassadeur jordanien, Ghassan Majali, rappelé dans son pays la semaine dernière en signe de protestation contre ces détentions. Amman n’a pas confirmé le renvoi de Majali au sein de l’Etat juif.

Ahmad Tibi, député de la Liste arabe unie et qui a rendu visite jeudi à Labadi, a salué la libération des deux détenus sur Twitter.

Israël avait respectivement arrêté Labadi, 32 ans, et Miri, âgé de 29 ans, au carrefour d’Allenby en date du 20 août et du 2 septembre. La commission des Affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne avait déclaré que les deux jordaniens avaient été emprisonnés suite à des ordonnances de détention administrative qui permettent à l’Etat juif de garder des suspects derrière les barreaux, sans inculpation officielle, pendant des mois.

Les activistes israéliens manifestent en solidarité avec la jordanienne Heba al-Labadi (portrait), actuellement détenue en Israël et en grève de la faim, aux abords de la prison d’Ofer, en Cisjordanie, le 28 octobre 2019 (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

Labadi avait fait une grève de la faim pour protester contre cette incarcération. Elle y a mis un terme lundi, après l’annonce de sa libération par Israël et la Jordanie.

Un porte-parole des services de sécurité du Shin Bet avait expliqué, mercredi dernier, que Labadi et Miri avaient été arrêtés « en raison de soupçons portant sur leur éventuelle implication dans des violations graves faites à la sécurité » sans pour autant donner de détails.

Mahajna avait dit, lundi, que les autorités israéliennes soupçonnaient que Labadi se préparait à recruter des Palestiniens en Cisjordanie pour le compte du groupe terroriste du Hezbollah, pour commettre des attaques contre Israël. Il avait déclaré que la jeune femme avait démenti avec fermeté ces soupçons.

Mahajna avait ajouté que les autorités israéliennes soupçonnaient Miri d’appartenir au Hamas, une accusation également niée par ce dernier.

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