Deux Palestiniens tués dans de nouveaux heurts en Cisjordanie
Un homme a été tué dans des affrontements survenus lors de la démolition de la maison du terroriste de Bnei Brak ; un deuxième est mort dans des émeutes au camp de Dheisheh
Deux Palestiniens ont été tués dans des affrontements distincts lors d’affrontements avec les forces israéliennes qui menaient une opération en Cisjordanie aux premières heures de la matinée de jeudi.
Des heurts ont eu lieu à Yaabad, dans le nord de la Cisjordanie, alors que les troupes démolissaient l’habitation du terroriste Diaa Hamarsheh qui avait tué cinq personnes à Bnei Brak, au mois de mars.
Trois Palestiniens ont été grièvement touchés dans des échanges de coups de feu avec l’armée. L’un des trois, Bilal Kabha, 24 ans, a ultérieurement succombé à ses blessures.
Les militaires ont fait savoir dans un communiqué que « des centaines d’émeutiers ont jeté des pierres, ont mis le feu à des pneus et ont jeté des cocktails molotov et des explosifs » en direction des soldats.
Ces derniers ont riposté en utilisant des moyens de dispersion d’émeute et, pris pour cible par des tireurs palestiniens, ils ont ouvert le feu, a poursuivi l’armée, notant qu’un blessé avait alors été signalé du côté palestinien.
Il n’y a pas eu de blessé du côté israélien.
L’armée a aussi annoncé que le père de Hamarsheh avait été arrêté pendant le raid et qu’il a été emmené en vue d’un interrogatoire par les services de sécurité.
En plus du raid à Yaabad, il y a eu des heurts entre les Palestiniens et les soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Dheisheh, aux abords de la ville de Bethléem, en Cisjordanie.
Les troupes israéliennes étaient entrées dans le camp de réfugiés pour arrêter un homme soupçonné d’avoir jeté un explosif sur les troupes pendant un raid, dimanche, blessant légèrement un agent de la police des frontières sous couverture.
Des échauffourées ont eu lieu pendant l’opération et un Palestinien a été tué. Il s’appelait Ayman Muhaisen et il était âgé de 29 ans. L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire.
Les forces israéliennes et les bulldozers militaires sont entrés à Yabad, mercredi soir, pour raser le domicile du terroriste Hamarsheh.
Hamarsheh, 27 ans, avait tué quatre personnes à Bnei Brak, une ville ultra-orthodoxe du centre du pays, le 29 mars – Avishai Yehezkel, 29 ans, qui avait tenté de protéger son bébé des tirs ; Yaakov Shalom, 36 ans et deux ressortissants ukrainiens, Victor Sorokopot, 38 ans, et Dimitri Mitrik, 23 ans.
Hamarsheh avait ensuite été abattu par les agents de police après avoir tué l’un d’entre eux — Amir Khoury, 32 ans — qui avait donc été sa cinquième victime.
L’armée avait lancé le processus de démolition de l’habitation de Hamarsheh dès le lendemain de l’attaque et elle a émis le l’ordonnance définitive de destruction, le mois dernier.
Cet attentat était survenu au début d’une vague d’attaques terroristes dans les villes israéliennes qui a fait 19 morts. Les militaires ont ensuite renforcé leurs activités en Cisjordanie, tentant de réprimer cette spirale de violences.
Les raids qui ont suivi ont entraîné des affrontements qui ont fait 30 morts du côté palestinien depuis la mi-mars.
Un grand nombre d’entre eux étaient des hommes armés impliqués dans des échanges de coups de feu avec les soldats israéliens et qui avaient pris part aux émeutes violentes. D’autres étaient apparemment des civils non-impliqués dans ces violences, comme la journaliste d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh. Cette correspondante de longue date de la chaîne a été tuée le mois dernier dans des circonstances encore peu claires à Jénine, dans le cadre d’une fusillade opposant soldats israéliens et Palestiniens armés.
Les raids se sont concentrés sur le secteur de Jénine, de plus en plus instable, d’où étaient originaires plusieurs terroristes.
Israël défend la pratique controversée de démolition des habitations familiales des terroristes en évoquant un outil de dissuasion face à de futures attaques et les responsables estiment que la rapidité, dans ce processus, est essentielle, l’effet de dissuasion s’affaiblissant avec le temps.
Toutefois, au fil des années, un certain nombre de responsables de la défense ont mis en doute l’efficacité de la pratique et les activistes des droits de l’Homme déclarent qu’elle s’apparente à une sanction collective injuste.